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Pourquoi Apple pourrait éviter les licenciements massifs malgré la crise

Tandis qu’Amazon, Meta, Google et d’autres géants de la tech lancent tous des plans de licenciements, Apple semble insensible à la crise économique. Le constructeur d’iPhone est parvenu à éviter les coupes budgétaires drastiques. On vous explique comment.

Le ralentissement économique oblige les géants de la tech à revoir leurs ambitions à la baisse. De nombreux mastodontes du numérique ont en effet été contraints de licencier une partie de leurs effectifs.

Forcé de réduire les coûts, Meta s’est séparé de 13 % de son personnel, soit 11 000 personnes. De son côté, le géant de l’e-commerce Amazon a congédié 18 000 salariés. C’est un record historique pour la multinationale de Jeff Bezos. Citons également les 12 000 postes supprimés chez Alphabet, maison mère de Google, les 10 000 travailleurs évincés chez Microsoft et les 600 emplois récemment abrogés par Spotify.

Personne ne semble épargné par la crise économique, sauf… Apple. Le groupe californien est le seul des GAFAM à ne pas avoir annoncé de plan de licenciements massifs. D’après les observateurs, Apple ne devrait pas se retrouver contraint de faire des coupes drastiques dans son personnel en dépit de la récession, relate le Wall Street Journal.

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Des recrutements prudents

Contrairement aux autres titans de la Silicon Valley, Apple n’a pas exagérément revu ses rangs à la hausse pendant la pandémie de Covid-19. La firme a plutôt poursuivi sur la même lancée que depuis 2016. Le fabricant d’iPhone n’a engagé que 20 % d’individus en plus entre septembre 2019 et septembre 2022. Ce mois-là, le groupe a atteint les 164 000 employés dans le monde.

À titre de comparaison, Amazon a doublé le nombre de ses salariés en l’espace de deux ans, pour répondre à la hausse des ventes en ligne. Meta a augmenté ses effectifs de 94 % en misant sur la publicité en ligne. Google indique avoir accru ses rangs de 57 % en deux ans. Enfin, la hausse est de 53 % chez Microsoft. Ces recrutements frénétiques étaient justifiés par la croissance des années Covid, mais ne correspondent plus à la récession économique initiée l’an dernier.

De l’aveu de Mark Zuckerberg, Meta a augmenté la taille de ses effectifs beaucoup trop vite par excès d’optimisme. Andy Jassy, PDG d’Amazon, admet avoir « embauché plus rapidement au cours des dernières années ». Sundar Pichai, PDG de Google, dresse un bilan analogue, en évoquant « des périodes de croissance spectaculaire », qui tranchent avec la réalité économique actuelle. Satya Nadella, dirigeant de Microsoft, précise quant à lui que « les clients ont accéléré leurs dépenses informatiques pendant la pandémie », mais que celles-ci sont désormais en berne.

Même constat chez plusieurs colosses des cryptomonnaies. Après avoir engagé à tour de bras pour soutenir la hausse des cryptoactifs, l’industrie applique de sévères restrictions budgétaires. C’est le cas des plates-formes Coinbase, de Kraken et de Crypto.com.

Des ventes stables et des réserves colossales

Contrairement à ces exemples, Apple a enregistré une croissance plus lente, mais plus stable, pendant la crise du coronavirus. Cette croissance plus progressive ne s’est pas accompagnée d’une contraction soudaine. Jusqu’ici, Apple n’a pas annoncé de résultats financiers catastrophiques, contrairement à Meta et consorts. Lors du troisième trimestre 2022, la firme de Cupertino a engrangé plus de 90 milliards de dollars de chiffre d’affaires (+ 8 %) et 20,7 milliards de bénéfice. Apple se payait même le luxe de dépasser les attentes des analystes.

Le géant californien profite des solides ventes d’iPhone, stimulées par le succès continu des iPhone 13. Entre juillet et septembre, Apple a enregistré une hausse de 9,7 % des ventes d’iPhone par rapport à l’année précédente. Les ventes de Mac étaient également en progression, de 5 %, sur un an, notamment grâce au MacBook Air M2.

En dépit de la sortie des iPhone 14, Apple devrait connaître une baisse de son chiffre d’affaires lors du quatrième trimestre 2022. Luca Maestri, directeur financier d’Apple, évoquait déjà l’été dernier une phase de décélération. C’est une première en l’espace de trois ans. Pour mémoire, Apple présentera ses résultats trimestriels le 2 février 2023.

Derrière cette contraction, on trouve l’inflation, la hausse des matières premières et les difficultés de production rencontrées en Chine. L’automne dernier, les infrastructures de Foxconn, l’un des principaux fabricants d’iPhone, ont été mises à l’arrêt pendant plusieurs jours. Les restrictions sanitaires décrétées par Pékin, suivies par une série d’émeutes violentes, ont considérablement influé sur les objectifs de production d’Apple et les ventes d’iPhone 14.

Notez qu’Apple dispose toujours d’un impressionnant trésor de guerre pour absorber les difficultés générées par la récession économique. Au fil des ans, l’entreprise a amassé plus de 200 milliards de dollars de liquidités et de titres de créances négociables. Le montant de la fortune d’Apple a même progressé de 4 % entre 2021 et 2022.

Des coupes prudentes

Plus prudent que ses pairs, Apple a néanmoins annoncé son intention de ralentir les embauches dans les mois à venir. En parallèle, la marque réduit les effectifs destinés à certains magasins, comme Best Buy. Pour réduire les coûts, Apple s’appuiera plutôt périodiquement sur des employés saisonniers, rapporte Apple Insider.

Ces mesures modérées tranchent avec les coupes drastiques décrétées chez Meta, Amazon et Microsoft. Pour mémoire, le dernier plan de licenciement massif d’Apple remonte à plus de 20 ans. En 1997, l’entreprise s’est en effet séparée de 4 100 employés… avant que Steve Jobs ne redresse la barre.

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Source : Wall Street Journal


Florian Bayard
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