Il y a des retards qui coûtent cher… et qui ne se rattrapent jamais. Le retard en question, c’est celui des livraisons d’iPhone 14. Alors que la demande pour le terminal d’Apple présenté en septembre dernier est très forte, les livraisons sont à la peine. La cause vous est sans doute connue : alors que l’Empire du Milieu produit l’écrasante majorité des terminaux d’Apple, la machine de production chinoise est en panne. Entre les fermetures de sites liés à la politique du zéro COVID et les manifestations liées aux privations de libertés induites par les confinements des villes, de nombreux ouvriers, techniciens et ingénieurs chinois n’assurent plus la production de fin d’année. Pourtant, la plus cruciale pour Apple.
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Selon l’analyste phare de la chaîne d’approvisionnement, Ming-Chi Kuo, Apple ne pourrait livrer qu’entre 70 et 75 millions de terminaux, alors que le marché en demanderait entre 80 et 85 millions. Soit un manque allant de 5 millions à 15 millions d’appareils qui ne seront pas produits. Certaines usines, comme celle de Zhengzhou, sont en effet sous perfusion avec seulement 20% des effectifs au travail. Avec une maigre promesse d’arriver à 30-40% de taux d’occupation dans le courant de décembre. Mais il y a plus grave pour Apple : ces ventes potentielles vont disparaître. Purement et simplement.
La récession va frapper (mais Apple va très bien, merci)
En plus de ces soucis, la volonté d’Apple de diversifier les fabricants mène à des soucis de gestion de stocks de composants. Ils impactent durement les produits à plus forte valeur : les iPhone 14 Pro et 14 Pro Max. Ce sont eux qui sont les plus touchés par la pénurie puisque selon M. Kuo, ce seraient entre 15 et 20 millions d’unités qui ne seraient pas produites.
Comme nous le disions plus haut, Apple ne doit pas compter sur un report des ventes à une date ultérieure. Car outre le contexte de Noël/fin d’année calendaire qui est propice aux cadeaux et renouvellement de matériel, la récession devrait empêcher un achat plus tardif des appareils. Selon l’analyste, ces ventes vont purement et simplement disparaître.
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Ce qui ne veut pas dire qu’Apple soit dans la panade financière : le free cash flow d’Apple, c’est-à-dire la trésorerie disponible immédiatement en liquidités, se monte à 111 milliards de dollars (111 443 000 000 pour être précis). C’est quasiment deux fois plus qu’Alphabet à 62 milliards. Et c’est en tous les cas suffisant pour voire passer des années de disette. Or, entre les apps et surtout les services en pleine explosion ou encore les ordinateurs, Apple va bien. Mais il ne faudra pas vous étonner d’avoir du mal à mettre la main sur un iPhone une fois les inventaires vidés.
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Ces événements mettent en lumière la dépendance d’Apple à la machine de production chinoise. Apple le sait bien et a commencé à produire ses iPhone en Inde. Notamment pour éviter les éventuels frais de douanes supplémentaires pour son marché domestique si les Etats-Unis devaient continuer de hausser le ton face à Xi Jinping. Mais construire des usines, des chaînes d’approvisionnement aussi performantes que les Chinoises – les plus grosses, les plus complexes et les plus performantes du monde – prendra encore du temps.
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Source : Ming-Chi Kuo (Medium)