Il y a quelques jours, l’iPhone 14 Pro Max débarquait en fanfare et redéfinissait gentiment le très haut de gamme des smartphones d’Apple, avec son écran gigantesque de 6,7 pouces, always-on, sa Dynamic Island, bien trouvée, son nouveau capteur photo de 48 Mpixels, et une autonomie qui établissait un nouveau record. C’est au tour de son petit frère de passer entre nos mains.
Bonne nouvelle, l’iPhone 14 Pro avec son écran de 6,1 pouces se positionne toujours comme le candidat idéal de celles et ceux qui veulent le meilleur sans avoir à agrandir leur poche ou sac à main. C’est toujours l’iPhone du compromis parfait entre grand écran et encombrement acceptable !
Un même design épuré et éprouvé
En reprenant pour la troisième année consécutive le design introduit avec les iPhone 12, le 14 Pro s’assure d’offrir un grand confort de prise en main et une ergonomie adaptée à toutes et à tous, même ceux qui n’ont pas des mains de gardien de but.
Les tranches verticales garantissent une saisie franche, l’acier inoxydable confère une sensation de solidité et de finition parfaite, on ne trouve rien à redire. Les deux faces sont en verre, plaisantes au toucher. L’avant est toujours recouvert du Ceramic Shield, un verre spécialement développé par Apple, tandis que le dos est donné pour être extrêmement résistant. Il permet en tout cas la recharge sans-fil grâce à un chargeur Qi ou à un connecteur MagSafe.
Si vous préférez la recharge filaire, vous trouverez, au même endroit – et peut-être pour la dernière fois – le port Lightning. L’iPhone est livré avec un câble USB-C vers Lightning, mais le chargeur est toujours de l’histoire ancienne, comme vous le savez. En France, et en fait partout dans le monde, sauf aux États-Unis, la carte SIM (5G) a toujours droit à un berceau amovible. Même si cela pourrait également changer bientôt et que vous pouvez utiliser une eSIM dès maintenant si vous le souhaitez.
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Un écran toujours prêt et une île de beauté…
Même design donc. Un arrière qui paraît inchangé avec ses trois modules caméras, même si c’est une fausse impression, nous y reviendrons plus loin. En façade, dès qu’on allume l’écran, on constate immédiatement que les ingénieurs d’Apple ont profité de l’année écoulée pour préparer deux petites choses.
Tout d’abord, l’encoche honnie a ainsi mis les voiles. Par le truchement d’une sorte de tectonique des plaques technologiques, la péninsule s’est détachée du bord supérieur de l’iPhone et prend désormais la forme d’une île, et même d’une Dynamic Island – rendons grâce au génie marketing d’Apple. Mais avant toute chose, cette île dynamique est une sorte de judo high tech, qui consiste à transformer une contrainte technique, ergonomique et esthétique – la caméra True Depth et les capteurs en façade – en un espace qui est au centre de l’attention… mais pour les bonnes raisons.
Car, si elle n’a pas encore donné son plein potentiel, la Dynamic Island apporte déjà à la fois plus de fluidité au quotidien et également une forme de sérénité. On a sous les yeux les applications importantes qui tournent en tâche de fond, qu’il s’agisse de Plans, pour un itinéraire GPS, d’un compte à rebours pour la cuisson des pâtes, ou de votre morceau favori dont vous venez de lancer la lecture avant de revenir à celle de cet article passionnant. Ces applications et bien d’autres peuvent se nicher dans l’île dynamique, à concurrence de deux. Il est alors possible de toucher leur capsule pour les ouvrir en plein écran, ou de maintenir le doigt appuyé pour voir s’afficher une version plus compacte de leur interface, un peu comme un mini-lecteur.
Il faudra voir là où les développeurs portent cette île, mais à première vue, c’est un bel ajout à l’ergonomie d’iOS, qui évolue sans cesse…
Et, seconde nouveauté, l’arrivée d’un écran always-on, toujours éclairé, sur les iPhone 14 Pro est une belle illustration de la manière dont le système d’exploitation mobile d’Apple évolue avec le matériel.
L’année dernière, Apple introduisait un écran ProMotion, son appellation pour les dalles capables de faire varier le taux de leur rafraîchissement. Ainsi, les iPhone 13 Pro voyaient leur écran osciller entre 10 et 120 Hz selon le type de contenus affiché – un bon moyen d’économiser la batterie et d’offrir le plus de fluidité d’affichage possible. Cette année, les iPhone 14 Pro offre la même fonction. Mais, pour que leur écran reste allumé en permanence, ils sont également capables de réduire à 1 Hz leur fréquence de rafraîchissement et en théorie à 500 cd/m2 leur luminosité. Si la promesse est tenue et bien tenue, l’approche du always-on selon Apple est assez différente de celle de ses concurrents. Ainsi, au lieu d’afficher une sélection d’informations précises, comme l’heure, ou quelques notifications, les équipes de Tim Cook ont pris la décision de conserver l’écran quasiment en l’état… Il y a quelques menues différences, mais l’heure reste affichée, le fond d’écran aussi, ainsi que les applications qui s’exécutent en tâche de fond, etc.
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C’est assez déstabilisant, en réalité. Si toujours avoir l’heure à portée de vue est une bonne idée, on est plus circonspect pour le reste. On se demande si Apple n’aurait pas pu prévoir quelques réglages supplémentaires pour que l’utilisateur puisse choisir ce qu’il veut voir. Car, à l’heure actuelle, l’écran est soit toujours éclairé, soit, comme avant, éteint. Apple peut clairement mieux faire pour ce qui est de l’always-on… parce que pour le reste, la dalle Super Retina XDR (de 2 556×1 179 pixels) retenue pour l’iPhone 14 Pro est tout simplement excellente.
Le 01Lab a ainsi relevé une luminosité moyenne de 1 064 cd/m2, avec des pics lumineux HDR de… 1608 cd/m2. C’est 22 % mieux que la moyenne des smartphones premium testés par nos soins ces douze derniers mois. C’est également mieux que ce que faisait l’iPhone 13 Pro l’an dernier, qui n’était pourtant pas mauvais du tout. Nous ne nous attarderons pas sur le contraste, qui, dalle OLED oblige, est donné pour être infini.
Par ailleurs, comme chaque année, Apple met sous nos yeux une des dalles les plus justes qui soit d’un point de vue de la restitution des couleurs. Il affiche ainsi une Delta E 2000 (RGB) de 1,65, encore meilleur que le delta de 1,71 l’an dernier pour l’iPhone 13 Pro. Sachant que son Delta E 2000 DCI P3 a été mesuré à 2,86, ce qui est tout bonnement excellent.
L’écran de l’iPhone 14 Pro n’a donc pas pour lui que l’arrivée d’un mode always-on perfectible et une invention ergonomique qu’on pourrait renvoyer au rang de gimmick – si le petit monde d’Android n’était pas en train de s’empresser de le copier… Non, l’iPhone 14 Pro propose une des meilleures dalles de smartphone haut de gamme de ces derniers mois. Voilà tout.
A16 Bionic : tout est dans le Bionic…
Et ce petit miracle d’affichage est en partie possible grâce à un nouveau contrôleur d’affichage embarqué avec la nouvelle puce maison dévoilée en parallèle des iPhone. En effet, comme chaque année, Apple a accompagné l’introduction de ses nouveaux smartphones par l’annonce d’une nouvelle puce : l’A16 Bionic. Contrairement à l’habitude, toutefois, ce SoC est réservé aux deux seuls modèles Pro.
C’est la première puce Apple Silicon à être gravée en 4 nm, ce qui permet évidemment quelques optimisations, gains de performance et surtout d’embarquer par moins de 16 milliards de transistors sur le die. Néanmoins, Apple conserve la même structure que pour les A1x Bionic précédents, à savoir six cœurs CPU, deux haute performance (nom de code Everest, à 3,46 GHz) et quatre basse consommation (nom de code Sawtooth, à 2,02 GHz). Ces derniers sont malgré tout de plus en plus performants eux aussi, et capables de travailler de conserve avec les cœurs principaux.
La partie GPU, elle, repose toujours sur cinq cœurs, qui ont pour principal atout d’accéder à une bande passante mémoire 50% plus large. Enfin, le Neural Engine compte toujours 16 cœurs, et est donné pour être 7% plus rapide, ce qui est une bonne nouvelle, car il est chargé d’une partie de plus en plus conséquente des nouvelles fonctions d’iOS 16. Notamment toutes celles qui touchent à la photographie, à la gestion des détourages, à la profondeur de champ, en passant par la superposition de plusieurs clichés en un seul pour éviter les zones trop bouchées. Il pourra également pour cela compter sur le nouveau processeur d’images (ISP) qu’Apple a glissé à l’intérieur de l’iPhone 14 Pro.
Quoi qu’il en soit, passons brièvement sur la partie performance pure. Pourquoi ? Parce que depuis bien longtemps désormais, les iPhone proposent la puissance nécessaire pour les usages les plus courants, et même pour les applications professionnelles exigeantes disponibles sur l’App Store. Sans même parler des jeux. Le contrôle que maintient Apple sur son écosystème lui permet d’éviter les ratés. Et tant que, par exemple, le ray tracing ne débarquera pas sur mobile prélevant sa lourde dime sur les puces graphiques, il ne sera pas nécessaire de participer forcément à la course à la puissance.
Quoi qu’il en soit, avec un outil comme Geekbench 5, on constate que l’iPhone 14 Pro est entre 9,5 et 11% plus performant que son aîné. Pour un saut générationnel, c’est tout à fait honorable. D’autant que quand on se tourne vers Geekbench ML, qui estime les performances du processeur, du GPU et du Neural Engine pour les calculs liés à des algorithmes d’apprentissage machine, on constate des progrès plus importants. Quand on sollicite la partie GPU, on note une progression de près de 13%, et quand c’est le Neural Engine qui est chargé des calculs, ce sont presque 18,5% de mieux qu’on relève entre les deux dernières générations d’iPhone.
Apple continue donc à creuser le sillon de l’intelligence artificielle exécutée sur l’appareil pour enrichir notre expérience quotidienne. Et l’un des points de progressions majeurs, c’est évidemment la photo…
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La photo, un pas de géant, mais encore du chemin
Comme chaque année, nous vous préparons un test dédié à la partie photo de l’iPhone Pro. Nous vous donnons toutefois nos premières impressions et remarques, que nous approfondirons ensuite.
La première bonne nouvelle de cette édition 2022 est qu’Apple ne crée pas de distinction entre les deux modèles haut de gamme. Ils embarquent tous les deux les mêmes trois modules photos arrière – et même une caméra TrueDepth en façade qui s’améliore, capte plus de lumière et bénéficie d’un autofocus pour la première fois. Ce qui vous permettra de réaliser des selfies avec vos amis ou votre famille plus rapidement et avec moins de clichés flous.
Mais intéressons-nous principalement aux trois modules arrière. Car c’est là qu’est le gros de la nouveauté. Apple continue à proposer un ultra grand-angle, un grand-angle et un téléobjectif. Mais, beaucoup de choses changent. Énumérons rapidement les nouveautés matérielles. Tout d’abord, si l’ultra grand-angle conserve une focale équivalente à un 13 mm, un nouveau capteur 12 Mpix lui est associé, presque deux fois plus grand que celui de l’iPhone 13 Pro. Cela signifie qu’il captera davantage de lumière, et on sait que c’est là que beaucoup se joue. Mais c’est le grand-angle, le module principal, qui fait la culbute cette année. Adieu le capteur 12 Mpix présent depuis l’iPhone X : Apple a choisi un capteur 48 Mpix couplé avec une optique de 24 mm, contre 26 précédemment. Il sera possible de shooter en 48 Mpix au format ProRAW, ou alors compter sur le quad-pixel pour obtenir des clichés plus détaillés, avec davantage de piqué et un meilleur rendu, même en basse lumière.
L’arrivée de ce capteur 48 Mpix permet aussi à Apple de faire un petit tour de passe-passe et de proposer quatre niveaux de zoom en retaillant 12 Mpix au centre du capteur. Ainsi, en plus du grossissement x0,5 (13 mm/ultra grand-angle), x1 (24 mm/grand-angle) et x3 (77 mm/téléobjectif), on trouve un x2 (48 mm), taillé pour les portraits !
C’est d’autant plus une bonne nouvelle qu’à nos yeux le téléobjectif, présenté comme le module idéal pour les portraits, n’est pas convaincant. Ce 77 mm est d’ailleurs toujours un peu le canard boiteux de la proposition photo d’Apple. Non pas dans les clichés qu’il produit, mais bel et bien dans sa focale, qui n’offre pas de puissance de zoom suffisante pour réellement être utile dans la plupart des cas.
Quoi qu’il en soit, en plus de toutes ces avancées matérielles, Apple a également introduit un Photonic Engine, qui ouvre encore plus grand la porte à la photographie computationnelle. Cette approche logicielle, qui gère les technologies comme Deep Fusion, repose sur les performances de l’ISP et du Neural Engine pour traiter les clichés avant compression.
Qu’est-ce que cela donne au quotidien ? En pleine lumière, principalement sur le module 48 Mpix, mais sur les autres aussi, on constate un meilleur piqué, davantage de définition et moins de ces aplats « aquarelle » qui nous font pousser des hauts cris depuis plusieurs générations d’iPhone.
Les textures des surfaces sont également mieux rendues, tout n’est plus lisse et uni, on voit mieux le grain du bois, les minuscules alvéoles d’une bâche, les petites ridules et nervures d’une feuille. Les surfaces sont délimitées plus franchement, tout en conservant de beaux contrastes et une belle exposition homogène, de qualité sur tous les modules photo. Les couleurs aussi sont bonnes, même si nous avons constaté, surtout en fin de journée, une légère tendance à tirer vers le jaune doré dans le rendu des lumières.
Une tendance que l’on constate aussi, surtout avec le capteur principal, pour les photos de nuit. Avec son nouveau capteur 48 Mpixels, Apple réussit à dégager des zones qui restent plongées dans l’obscurité avec l’iPhone 13 Pro, mais la lumière est alors un peu jaunâtre. En revanche, on peut produire de bons clichés de nuit, qui réussissent à bien rendre les lumières de la ville, tout en laissant apparaître quelques étoiles dans le ciel.
Pour les portraits, on appréciera également que le capteur principal (soit en 24 mm, soit en 48) permette de gagner en précision dans le rendu des cheveux, les mèches ne sont plus des vagues unies, mais se gonflent de détails, de cheveux rebelles. Les portraits gagnent ainsi en vie.
L’iPhone revient-il au sommet ? On aurait aimé dire oui, mais ce n’est hélas pas le cas. Oui, les progrès de cette génération Pro 2022 sont conséquents et vraiment appréciables. Néanmoins, l’iPhone 14 Pro – tout comme le Pro Max – n’arrivent pas encore à rattraper l’avance considérable prise par des acteurs chinois comme Huawei, Honor et même parfois Xiaomi. Apple conserve encore la main dans certains domaines. C’est notamment toujours, à nos yeux, le roi de l’autofocus. Ce qui permet de prendre des photos rapidement et avec le moins de sujets flous ou de cadrages ratés. Il est également toujours très fort en vidéo, où la stabilisation est toujours exceptionnellement bonne. D’ailleurs, le mode Action est un progrès dans ce sens, et facilitera la vie des parents qui courent à côté de leur bambin pour immortaliser les premiers coups de pédales presque autonomes… On imagine évidemment quelques autres cas où cette fonction sera utile.
En définitive, si tout n’y est pas encore, l’iPhone 14 Pro est clairement, à nos yeux, le meilleur en photo. Ce qui est une évidence générationnelle, mais est aussi le fruit d’un travail et de pas en avant conséquents. Ce qui n’arrive pas tous les ans. On espère que ce n’était qu’un début et qu’Apple va continuer à sérieusement faire évoluer son offre photo, que ce soit de manière matérielle ou logicielle.
Une autonomie exceptionnelle
C’est entendu, dans la famille des iPhone Pro, le plus endurant est toujours le modèle Pro Max. Comme quoi, même avec un écran plus grand, la différence de batterie (environ 1 100 mAh) permet de tenir vraiment plus longtemps…
En l’occurrence, l’iPhone 14 Pro réussit à tenir 19h28, en progrès de dix minutes, lors de notre test d’autonomie polyvalente, qui simule un enchaînement soutenu d’usages quotidiens. Pour la partie streaming vidéo, les performances sont un peu moins bonnes, mais demeurent excellentes et en progression de 17 minutes. On pourrait pointer du doigt que les progrès ne sont pas fous au regard du gain en capacité de batterie, mais ne soyons pas chagrins. On regrettera juste que l’iPhone 14 Pro n’intègre pas notre Top 10 des smartphones en autonomie polyvalente, qui est pourtant dominé (et de loin) par son grand frère. En streaming vidéo, ses bonnes performances le positionnent tout de même sixième de notre classement général, derrière, l’Asus ROG Phone 3, le Galaxy A42, et le Galaxy Fold (en mode plié). Les deux premiers ne sont autres que l’iPhone 13 Pro Max, suivi du 14 Pro Max.
Dans les faits, sauf si vous faites un usage très intensif de votre smartphone, notamment du GPS si vous partez en vacances ou travaillez comme taxi ou VTC, comme certains de nos lecteurs, vous ne devriez pas avoir de souci pour tenir la journée entière avec votre iPhone 14 Pro. En levant un peu le pied sur la consultation de vidéo et les réseaux sociaux, vous pourriez éventuellement tenir deux jours loin d’une prise, mais vous devriez toutefois être moins à l’aise qu’avec l’iPhone 14 Pro Max dans cet exercice.
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