MacBook et Chromebook, bonnets d'âne de la réparabilité

Les constructeurs informatiques ont intégré l’urgence environnementale dans leur communication, mais entre les mots et les actes, il peut malheureusement y avoir un gouffre. C’est le cas chez Apple, qui est en queue de peloton du classement des constructeurs pour ce qui concerne la réparabilité des Mac portables. Le bilan 2024 de l’US Public Interest Research Group (PIRG) n’est en effet guère tendre avec les MacBook qui écopent de la note « D », la pire en la matière.

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Ça coince toujours avec les MacBook

Pour établir sa cote annuelle, US PIRG se base sur l’indice de réparabilité français, en pondérant quelques critères : le score de démontage des appareils affiché en France est rehaussé, tandis que la disponibilité et le prix des pièces sont moins importants. Cela tient aux différences régionales. L’association américaine prend aussi en compte la participation des constructeurs dans les groupes de pression engagés contre le droit à la réparation.

PIRG reconnait les efforts d’Apple en matière de réparation : le constructeur a ouvert une boutique de réparation en libre-service où on peut se fournir en pièces détachées, il fournit aussi de la documentation. « Malgré ces améliorations, les MacBook sont encore trop difficiles à ouvrir et à réparer par rapport à toutes les autres marques d’ordinateurs portables que nous avons examinées », reproche le groupe.

Apple peut toutefois se consoler : les Chromebook dans leur ensemble font pire que les MacBook. Les portables sous Chrome OS ont beau être plus abordables que les autres ordinateurs, ils demeurent les moins réparables du lot. Le score de désassemblage de ces machines est moins élevé (14,9) que la moyenne des autres portables (15,2).

Les Chromebook ont malheureusement cette vilaine habitude de squatter le tréfonds du classement PIRG, c’était déjà le cas l’an dernier. Google a néanmoins étendu le support logiciel pour ces ordinateurs, qui passe à 10 ans. Malheureusement pour les Chromebook, l’association ne prend pas en compte ce critère.

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La mauvaise nouvelle, s’il en fallait une supplémentaire, c’est que la moyenne du score de réparabilité pour l’ensemble des ordinateurs portables examinés a baissé entre 2023 (7,5) et 2024 (7,3). Les constructeurs ne parviennent pas à concevoir des machines qui soient plus faciles à démonter et à réparer, déplore PIRG.

Cela peut s’expliquer par le fait que les régulations sur le droit à la réparation, notamment dans l’Union européenne, sont plus contraignantes pour les smartphones que pour les ordinateurs portables. Il y a aussi une dimension psychologique : les consommateurs acceptent mal de devoir remplacer leur smartphone tous les deux ans parce que l’appareil n’est pas conçu pour durer ; en revanche, remplacer un portable tous les quatre ans leur pose moins de problème.

Cette réaction pousse les constructeurs à concentrer leurs efforts sur la réparabilité des téléphones plutôt que des ordinateurs portable. La preuve : les iPhone d’Apple sont parmi les modèles les moins difficiles à réparer d’après PIRG…