L’Astro A50 X n’est pas un casque parmi tant d’autres. C’est LE casque haut de gamme de Logitech, son fleuron, celui qui est censé porter haut et fort toutes les technologies de l’accessoiriste suisse.
L’Astro A50 est une institution chez Logitech. Depuis 10 ans, on a vu se succéder quatre générations de ce modèle. L’A50X est la dernière version en date et compte bien faire bouger les lignes en mettant notamment l’accent sur une certaine versatilité.
Brancher, débrancher son casque entre ses différentes consoles et/ou son PC/Mac, ce serait de l’histoire ancienne selon Logitech. Il associe son casque à une base capable d’administrer un PC/Mac, une Xbox Series et une PS5 (ou PS5 Slim) en même temps. Dotée de ports HDMI, elle agit comme intermédiaire, à la manière d’une barre de son moderne.
À cette technologie PLAYSYNC, on ajoute des transducteurs audio PRO-G Graphène, et le LIGHTSPEED, un système de transmission sans fil 24 bits. Autant d’atouts affichés sur la boîte pour justifier les 399 € demandés par Logitech pour cet Astro A50 X. Un tarif stratosphérique, le plus haut actuellement pour un casque gaming, ce qui a titillé notre curiosité. Les vaut-il ou pas ?
Un casque massif, en plastique, mais confortable
Disponible en noir ou en blanc, l’Astro A50 X ne se différencie pas de ses aînés par son design. La conception est majoritairement en plastique. Seules les deux branches qui lient les haut-parleurs à l’arceau sont en métal. Détail sympathique ici, elles sont graduées. On peut aisément les ajuster avec précision de la même manière. En revanche, petit bémol sur la finition, les graduations de notre exemplaire ne sont pas alignées identiquement des deux côtés. À 399 €, on s’attend à l’excellence.
Les plastiques utilisés sur l’A50 X semblent de bonne facture. Aucun craquement ne s’est fait entendre durant notre test. Ils apparaissent en trois finitions : brillant sur l’arceau, mat ou satiné sur le reste. On craint pour la longévité de l’ensemble. Le brillant se raye facilement et la finition soft touch a tendance à mal vieillir. Au bout de quelques années, cette texture douce au toucher peut devenir collante ou peler. On se fiera à l’expérience de Logitech. Si c’était le cas sur des télécommandes Harmony, notre souris MX Master 3S est encore en bon état après deux ans d’utilisation.
Malgré la mise à contribution massive du plastique, l’A50 X est un casque plutôt lourd, avec 362 grammes sur la balance. Parmi ses concurrents, il se situe dans la fourchette haute. Heureusement, s’il y a bien quelque chose que l’on n’ira pas reprocher à Logitech, c’est bien le confort de ses dispositifs audio. Les coussinets des haut-parleurs sont épais, tout comme la bande de mousse accrochée à l’arceau. Chaussé, il ne provoque aucun point de pression sur le crâne, ce qui est absolument essentiel pour ce type d’appareil, censé être utilisé durant de longues sessions de jeu.
Essayé en hiver, il chauffe bien les oreilles. Logitech a choisi de couvrir ses haut-parleurs avec du tissu. De fait, l’Astro A50 X est limité à une structure ouverte, laissant passer tous les sons extérieurs. Ce tissu sera aussi sans doute plus à même de laisser passer un peu d’air lorsque les températures remonteront, bien qu’il ne soit jamais très agréable de jouer au casque par 30°C.
Sur l’oreillette gauche, on trouve le micro en forme de tige. En caoutchouc formé, il peut se tordre un peu pour être placé au plus près de la bouche. Aucun bouton n’est associé à sa fonction “muet”. Il suffit pour couper le micro de remonter la tige à sa position initiale. C’est bien pensé.
Toutes les commandes sont disponibles sur le casque, ce que l’on apprécie. Et pourtant, Logitech n’a pas cédé à la foire aux boutons. Tous regroupés sur la partie droite de l’A50 X, ils sont au nombre de trois sur la tranche du casque : l’un pour l’allumage, l’autre pour basculer entre les appareils branchés via PLAYSYNC et le troisième pour la connexion Bluetooth qui fait aussi office de Play/Pause, piste suivante/précédente. Ils surplombent une molette de volume. Les deux dernières commandes sont sur la plaque externe de l’écouteur et permettent de moduler le son entre le contenu et le chat vocal.
L’Astro A50 X n’est fait que pour le salon
À 399 €, on peut être tenté de ne pas lâcher son casque une fois la console éteinte. Bien sûr, on peut toujours basculer sur l’ordinateur grâce au PLAYSYNC de Logitech, mais sortir de chez soi est plus compliqué. Massif, l’Astro A50 X est tout sauf discret. Son micro perche n’arrange rien à l’affaire.
En outre, sa conception ouverte ne bloque aucun son. Si c’est un casque multitâche que vous cherchez, le Steelseries Arctis Nova Pro est sans doute plus à propos. Plus discret, micro rétractable, fermé, réduction de bruit active, il est aussi discret qu’un casque lambda et sied à un usage en mobilité aussi bien qu’avec vos consoles.
La connectivité Bluetooth de l’Astro A50 X est donc à réserver à un usage intérieur. Là, elle peut fonctionner simultanément avec la connexion LIGHTSPEED, offrant la possibilité de mêler un Discord sur son smartphone avec le son du jeu.
En revanche, avec une Nintendo Switch, elle ne fait pas de miracles. Sa latence est trop importante. Mesurée à 190 ms, elle interdit la bonne synchronisation de l’image et du son. C’est infernal sur un jeu de rythme comme Crypt of the NecroDancer, mais un peu moins perceptible sur Link’s Awakening, par exemple.
PLAYSYNC, la nouveauté de l’Astro 50 X est-elle une révolution ?
Comme ses prédécesseurs, l’Astro A50 X vient avec une base active. Elle sert de support de charge, mais pas que. Comme vu plus haut, Logitech ajoute sa technologie PLAYSYNC à son nouveau casque. En pressant sur le bouton idoine du casque, on passe automatiquement d’une console à une autre (PS5 et Xbox Series S/X). Et ce n’est pas que l’audio, non, le canal tout entier est basculé. Plus besoin de la télécommande de la TV ou de trifouiller les réglages de son écran. C’est très satisfaisant, mais ce n’est pas non plus une révolution, à moins que vous n’ayez besoin de basculer rapidement d’un jeu à l’autre sur deux consoles différentes. À chacun de voir. Notons que pour un PC, seul l’audio change. Pas d’entrée HDMI pour un ordinateur.
Pour obtenir ce résultat, il faut néanmoins en passer par une installation fastidieuse. La base de l’Astro A50 X agit comme un switch HDMI. Aussi, il faut autant de câbles HDMI que d’appareils branchés et un de plus pour relier cette base au téléviseur. Et ce dernier n’est pas fourni avec le casque. Il faut se le procurer par ailleurs, et attention de bien prendre un modèle compatible pour ne pas perdre la 4K 120 FPS, le VRR ou l’ALLM si votre TV est compatible. C’est un peu pingre pour un accessoire à 399 €. Enfin, l’Astro A50 X nécessite que tous les appareils qui y sont raccordés soient à côté. Si ce n’est pas le cas, il faut tirer des câbles.
Pour une Xbox ou une PS5, il faut brancher un USB-C (chat vocal) et un HDMI (vidéo et audio) – un seul câble USB-C est fourni – sans compter l’alimentation de la base sur le secteur. On se retrouve rapidement avec une soupe de câbles pas très digeste. Et si vous n’avez qu’une console à brancher, ne vous y trompez pas, vous serez aussi obligé de faire tout le chemin du switch HDMI. En revanche, on trouve très pratique que le son bascule automatiquement de la TV à l’A50 X dès que celui-ci est décroché de sa base, et inversement.
S’il est indispensable pour vous de basculer en un clic d’un The Last of US Part 2 remastered sur PS5 à Starfield sur Xbox puis à Twitch sur votre ordinateur, alors c’est que l’Astro A50 X est fait pour vous. Si non, il existe des alternatives intéressantes.
À ce titre, nous préférons le système plus simple du Steelseries Arctis Nova Pro. Son boîtier se branche en USB-C sur une ou deux consoles/PC/Mac. C’est bien plus discret et surtout aucun branchement secteur n’est nécessaire.
Un excellent rendu sonore
Logitech équipe d’Astro A50 X de transducteurs audio PRO-G Graphène. Le graphène est un matériau très résistant et léger, qui permet de produire des diaphragmes plus fins et plus rigides que les diaphragmes en plastique traditionnels. Cela se traduit par une réponse en fréquence plus étendue, une distorsion plus faible et une meilleure précision sonore.
En termes de qualité sonore, le casque Astro A50 X de Logitech offre une expérience audio immersive et détaillée. Les basses sont profondes et puissantes, sans être envahissantes, tandis que les aigus sont précis, quoiqu’un peu étouffés. Les médiums sont également bien équilibrés. Ces données sont en tout cas paramétrables via l’interface G Hub de Logitech disponible sur PC, Mac, Android et iOS.
Pour sa liaison avec les consoles ou un PC/Mac, le casque utilise la technologie de couplage sans fil LIGHTSPEED 24 bits, qui offre une diffusion sonore non compressée et optimise l’autonomie de la batterie. La latence y est très faible, de l’ordre de 1 à 2 ms, ce qui permet une synchronisation audio parfaite avec les images vidéo.
En jeu, Logitech mise sur l’immersion et pense à tous en apportant la compatibilité Windows Sonic Spatial Sound sur PC, Dolby Atmos sur PC et Xbox et l’audio 3D pour les joueurs PS5. Et cette spatialisation est très bien rendue, offrant une meilleure expérience de jeu. Couplée à sa bonne qualité sonore, elle fait de ce casque un parfait compagnon de jeu qui n’a rien à envier à la concurrence sur la partie audio.
L’un des meilleurs micros du marché
Les précédentes générations d’A50 brillaient par leurs micros, les meilleurs du marché, et l’A50 X marche dans leurs pas. Il met à contribution un micro omnidirectionnel “haute résolution 16 bits 48 kHz”. En vulgarisant, il est capable de capturer un large spectre sonore.
Le rendu est tout bonnement bluffant. La captation de la voix est précise, sans distorsion et claire. La haute définition arguée par Logitech n’est pas que théorique. On a un enregistrement qui met en valeur l’ensemble des fréquences sans grésiller, même lorsque l’on s’exclame un peu trop. De plus, Logitech nettoie les bruits environnants pour ne se concentrer que sur la voix de l’utilisateur. Testé dans un environnement très bruyant, nous n’avons pas eu à parler fort pour être compris. C’est un sans faute sur cette partie pour l’Astro A50 X.
24 heures d’autonomie réelle
Pas de batterie interchangeable pour l’Astro A50 X. Il faut se contenter de celle intégrée, mais elle est largement suffisante. En une charge, il est utilisable durant 24 heures, dixit Logitech. Après six heures de jeu, notre modèle affichait encore 75 % d’autonomie, ce qui correspond bien à l’estimation du constructeur.
Et on peut dire que cette autonomie est virtuellement infinie puisque lorsque l’on cesse d’utiliser son casque, il suffit de le poser sur sa base pour qu’il se charge. Il est également possible de le brancher en USB-C pour ce faire.
Astro arrive dans G HUB
Pour administrer son Astro A50 X, Logitech l’accueille dans son logiciel G Hub. C’est une première pour cette gamme qui devait jusqu’alors se contenter de l’Astro Command Center, véritable usine à gaz.
Le principal intérêt de cette intégration est de pouvoir régler l’égalisation du casque et de son micro. Une opération particulièrement fine sur ce modèle puisque l’on accède à un égaliseur 10 bandes. De quoi satisfaire les joueurs les plus exigeants. Ceux que les réglages rebutent peuvent se tourner vers les presets enregistrés par Logitech pour donner une orientation Gaming ou multimédias au son du casque. Des profils fournis par la communauté rejoindront cette liste au fil du temps pour adapter le casque à certains jeux ou selon les goûts de quelques joueurs pros.
Les streameurs ont également quelques options de routage qui crée une sortie virtuelle pour mixer le son du jeu, la voix et le son Bluetooth.
L’autre atout de cette gestion G Hub, c’est sa compatibilité avec les plateformes mobiles. Si vous n’avez pas de PC ou de Mac ou si votre casque n’y est pas relié, vous pouvez télécharger l’application G Hub sur Android et iOS. À noter que durant notre test, la version Android (sur Pixel 7 Pro) plantait lorsque l’on souhaitait accéder à l’égalisation…
Verdict
L’Astro A50 X de Logitech est un casque confortable, complet et simple à utiliser. Il excelle en audio avec ses transducteurs PRO-G Graphène qui offrent une expérience sonore immersive et détaillée. Grâce à la technologie LIGHTSPEED de Logitech, aucune latence n’est à déplorer et son microphone est un modèle du genre avec une captation précise de la voix et sans distorsion.
Mais son argument phare, c’est PLAYSYNC, la technologie qui lui permet de basculer en un clic d’une console à l’autre ou sur un PC/Mac. C’est pratique, mais pas sans contraintes.
Le branchement de la base du casque offre une vraie soupe de câbles, surtout si votre PC est éloigné des consoles, par exemple. En plus, Logitech ne fournit pas le câble HDMI nécessaire au raccordement de l’écran. À 399 €, c’est limite.
Au bilan, cette technologie n’est pas un incontournable. Elle ne remplace qu’une télécommande, rappelons-le. À choisir, on s’orientera plus vers un Steelseries Arctis Nova Pro, plus polyvalent. Son boîtier se branche avec un seul USB-C et peut adresser deux appareils. Il possède deux batteries pour une autonomie illimitée et surtout, son design compact, sans micro apparent lui offre une vie à l’extérieur. Avec sa réduction de bruit active, il peut tout à fait faire office de casque nomade et gamer. Une pierre deux coups pour une même qualité que l’Astro A50 X et à un prix moins élevé.
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