Successeur du Moto Z, le Moto Z2 Force profite d’une fiche technique premium. Il est équipé du Snapdragon 835 avec 6 Go de mémoire vive et de 64 Go d’espace de stockage extensible. A l’arrière, il embarque un double module photo de 12 Mpix, composé d’un capteur couleurs et d’un capteur monochrome. D’après la marque, l’écran 5,5 pouces du smartphone est « incassable » mais de façon assez surprenante, il n’est, en revanche pas étanche. Toujours compatible avec les Mods, le Moto Z2 Force est disponible pour 799 euros.
Fin et léger, mais…
Alors que de nombreux concurrents sortent des smartphones à écran sans bords, Motorola fait peu évoluer le design de son mobile haut de gamme. Ses lignes sont proches de celles du Moto Z, avec une finesse remarquable (seulement 6,1 mm d’épaisseur). Un chiffre qui n’est valable que si l’on ne tient pas compte de l’importante protubérance – 3 mm – du double module photo. Autre avantage, le Moto Z2 Force ne pèse que 143 grammes.
Le design de Motorola est-il pour autant séduisant ? Pas vraiment, à nos yeux. A l’arrière, la partie inférieure – destinée à accueillir les Mods – est envahie par une large bande d’aimants dorés. Bien qu’indispensable, l’élément laisse une impression désagréable d’appareil « non terminé ». Ce qui est très regrettable pour un produit vendu 800 euros.
A l’avant, Motorola a la mauvaise idée d’indiquer le nom de la gamme (« Moto ») au-dessus du bouton principal. En conséquence, l’utilisateur fait face à une très large bande noire au-dessous de l’écran. La dalle n’occupe que 69,5% de la façade. L’optimisation de l’espace est moins bonne que celle du OnePlus 5 (72,7%), au format très proche.
Dépourvue de prise jack, la tranche inférieure récolte les inscriptions réglementaires habituellement placées au dos. Seul le port USB Type-C vient s’y loger. On regrette que les boutons soient placés un peu trop haut sur la tranche droite. Malgré ses excellentes finitions et son gabarit exceptionnel, le Moto Z2 Force est moins élégant qu’un Samsung Galaxy S8 ou qu’un Huawei Mate 10 Pro. Deux smartphones vendus au même prix.
Incassable, en théorie
Le nom du Moto Z2 Force est lié à la présence d’un écran ShatterShield, du nom de la technologie développée par Motorola pour son Moto X Force. Grâce à la superposition de films de protection autour de la dalle P-OLED, l’écran serait « incassable ». Sur son site, le fabricant précise que l’écran est garanti contre « des risques de fissure et de casse pendant quatre ans ». Une bonne nouvelle, donc. Sauf qu’il précise que l’appareil n’est pas conçu « pour résister aux éventuels dommages en cas de chute ».
Pour en avoir le cœur net, nous avons contacté le service client de Motorola, qui a confirmé nos craintes. Cette garantie de quatre ans ne s’applique qu’à des dommages de l’écran non liés à une chute – si vous essayez de faire du feu avec deux Moto Z2 Force, par exemple. Si l’appareil vous glisse des mains, la réparation sera à vos frais. Précisons que cette politique n’a rien d’exceptionnel : rares sont les marques qui offrent ce qui pourrait s’apparenter à une assurance contre la casse.
A titre d’exemple, ni Apple ni Samsung ne garantissent leurs produits certifiés IP67 ou IP68 contre l’oxydation ! Mais pour un smartphone vendu au prix fort et dont l’argument principal est la robustesse, certains clients pourraient être déçus de ne pas voir le fabricant assumer sa promesse. Quoi qu’il en soit, la présence d’un écran renforcé reste un atout de taille.
Motorola opte pour une dalle P-OLED, une technologie qui donne actuellement quelques sueurs froides à Google. Hormis une luminosité un peu faible (378 cd/m²), nous avons apprécié la qualité d’affichage du Z2 Force. La colorimétrie est bonne et le taux de contraste infini. Avec une définition Quad HD (2560 x 1440 pixels), l’écran du smartphone affiche une excellente résolution de 534 points par pouce.
Android stock, avec un petit plus
A l’image des smartphones récemment lancés par la filiale de Lenovo, le Moto Z2 Force tourne sous une version très épurée d’Android Nougat (7.1.1). Seuls quelques gestes la séparent d’une version stock, que l’on voit ressurgir par le biais d’appareils estampillés Android One. Au premier allumage, l’absence d’applications accessoires permet à l’utilisateur d’arriver sur un territoire à peu près vierge.
Le Moto Z2 force bénéficie d’un bouton principal « intelligent », qui ne nécessite pas la présence de boutons retour et multitâche. Une fois activé via l’application Moto, il permet de revenir en arrière en effleurant le bouton de droite à gauche et d’ouvrir le mode multitâche en l’effleurant dans le sens inverse. Après un temps d’adaptation, ce procédé simplifie notamment l’utilisation à une main. Les plus conservateurs pourront quant à eux utiliser les trois boutons traditionnels d’Android, qui s’afficheront virtuellement.
Puissance maximale, endurance honorable
Si Samsung et Huawei tentent d’imposer leurs propres processeurs, Motorola s’allie à Qualcomm. Le Snapdragon 835 a fait ses preuves sur plusieurs appareils, dont les OnePlus 5, Nokia 8 et Sony Xperia XZ1. La puce réussit au Moto Z2 Force, dont il nous a été impossible de venir à bout. Malgré une semaine d’usage intensif, nous n’avons pas pu noter le moindre ralentissement. Une réactivité qui se mesure dans les benchmarks. En le passant à la moulinette d’AnTuTu 6, le smartphone se place après les iPhone X et iPhone 8 et devant tous ses concurrents Android.
Le score 3D du Moto Z2 Force est tout aussi bon, avec un total de 74 352 points, contre 83 944 points pour l’iPhone X et 73 285 points pour le Samsung Galaxy Note 8. Ces chiffres sont à l’image de notre expérience en jeu. Là encore, l’appareil n’a pas rencontré de difficulté pour faire tourner les titres les plus gourmands, en poussant les détails graphiques au maximum. Le tout, sans surchauffe notable.
Afin d’évaluer l’endurance du Moto Z2 Force, nous l’avons soumis à un test d’autonomie polyvalente, qui associe plusieurs types d’usages habituels. Il a tenu 10h02 avant de s’éteindre. La performance n’atteint pas celles des Huawei Mate 10 Pro (14h22) et OnePlus 5 (14h12) mais se situe à un niveau très acceptable, surtout compte tenu de la bonne résolution d’écran et de la finesse du mobile. Concrètement, nous avons pu utiliser le Z2 Force durant environ une journée et demi.
Photo : une offre un peu brouillon
A son tour, Motorola sort un appareil haut de gamme équipé d’un double module photo (12 Mpix, f/2.0, 1,25 um). Il adopte une stratégie identique à celle de Huawei, avec un capteur couleurs couplé à un capteur monochrome. Dans de bonnes conditions lumineuses, le piqué d’image est très satisfaisant. Ci-dessous, deux photos prises avec le Z2 Force et le OnePlus 5. En zoomant à 100%, on constate que les poils de barbe, les fils de l’écharpe ou encore le grain de peau sont plus détaillés chez Motorola.
Voir les photos prises avec le Moto Z2 Force en haute définition
En revanche, le Z2 Force a du mal à gérer d’importantes différences d’exposition. A plusieurs reprises, nous avons dû choisir entre un premier plan sous-exposé et un arrière plan surexposé, là où les autres concurrents haut de gamme parviennent à mieux équilibrer l’image. Nous avons donc régulièrement été contraints de faire usage du mode HDR.
En basses lumières, le capteur permet d’obtenir des photo détaillées malgré un niveau d’exposition parfois insuffisant. Dans le domaine, le Z2 Force est dominé par les Galaxy S8, LG G6 ou le HTC U11, notre dernier champion de la qualité d’image. Dans des conditions difficiles, le Z2 Force souffre d’importantes lenteurs de prise de vue. La qualité des photos noir et blanc est quant à elle très proche de celle des photos couleurs.
Le smartphone offre quelques fonctions annexes, parmi lesquelles un mode profondeur qui a pour principal effet de flouter l’arrière plan. Comme sur le Galaxy Note 8, il est possible de régler l’intensité du flou. Malheureusement, les algorithmes de Motorola sont moins précis que ceux de Samsung. Plus accessoire, une fonction permet de faire passer le second plan en noir et blanc. En vidéo, la qualité d’image est tout simplement excellente. Nous avons cependant souffert de problèmes de stabilisation lorsqu’il fallait suivre un objet en mouvement.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
