Avec une régularité qui force le respect, les XPS 13, de Dell, se sont imposés parmi les stars évidentes du monde des PC ultraportables. D’année en année, ils affirment leur position, introduisent peu à peu des évolutions de design, et toujours affinent leur identité visuelle, sans rogner sur le confort d’utilisation. Dell décline maintenant cette gamme en deux modèles principaux (hors 2 en 1), le XPS 13 classique et le Plus. C’est ce modèle qui en promet “plus” que nous avons eu entre les mains.
Il se construit tout à la fois autour d’une plate-forme Intel Evo et d’un design épuré, extrêmement minimaliste et travaillé. Commençons par la partie technique. L’autocollant Intel Evo assure normalement que vous avez entre les mains des composants performants. C’est le cas. Ici, on trouve un Core i5-1240p de douzième génération, avec douze coeurs, quatre haute performance et huit basse consommation.
Selon vos usages, si vous avez besoin d’un peu plus que de saisir du texte et bricoler quelques images, on aurait tendance à vous recommander d’opter pour le premier processeur en option, un Core i7-1260p, qui apportera davantage de puissance, avec douze coeurs également, répartis de la même manière. C’est surtout sur la partie graphique, assurée par un chipset Iris Xe, que la différence se ferait. Le Core i7 embarque bien plus d’unités d’exécution. Le tout s’appuie sur 16 Go de LPDDR5, à 5 200 MHz (soudés, donc faites votre choix dès l’achat) et un stockage SSD M.2 PCIe NVMe Gen 4 de 512 Go, qui peut facilement être changé.
Un design qui tend vers l’ascèse
Pour la partie design minimaliste, volontairement très épurée, on apprécie l’originalité de l’approche au global et constate que Dell s’est hélas laissé gagner par l’exemple des MacBook, pas forcément pour le mieux.
Avec le XPS 13, il y a quelques années, Dell introduisait des dalles presque bord à bord. Depuis, au fil des itérations, le fabricant américain a creusé son sillon, perfectionné son œuvre. Cet XPS 13 Plus maintient des bordures très fines et discrètes sur le côté, et épaisses de quelques millimètres en haut, juste assez pour y loger une Webcam (IR), à la qualité plutôt honnête (720p) en basse lumière et assez agréable en plein jour. Elle permet également d’activer Windows Hello pour déverrouiller votre PC grâce à la reconnaissance faciale. Si vous souhaitez une option plus rapide et qui ne demande pas d’enregistrer votre visage, vous pourrez toujours utiliser le lecteur d’empreinte digitale embarqué dans le bouton Marche/Arrêt situé en haut à droite du clavier. On le trouve facilement du bout du doigt, bien qu’il soit discret. La légère différence de revêtement de sa surface suffit à le distinguer dans le noir du bout de l’index.
Pour offrir un clavier confortable aux touches larges et bien disposées, Dell a choisi de lui accorder toute la largeur de son PC portable. Comme il y a des piscines à débordement, on a donc droit à un clavier à débordement. La course des touches est un peu trop molle à notre goût, et leur bruit, surtout celui de la barre Espace, sonne un peu plastique, mais la frappe est stable. Sans sortir du monde PC, on lui préfère le clavier des Surface, qu’ils soient Book, ou encore Laptop Studio. Quoi qu’il en soit, le clavier permet de saisir du texte rapidement, sans fatigue, en suivant un rythme vraiment plaisant.
On est en revanche bien moins convaincu par le remplacement des touches de Fonction par une barre tactile capacitive. Cette espèce de Touch Bar a minima est certes réactive, mais pas très agréable à utiliser. On aurait aimé au moins une touche Esc indépendante, comme cela a été le cas sur les derniers MacBook avec Touch Bar. Pour autant ici, on n’a pas droit à un petit écran OLED qui affiche une interface qui s’adapte à l’application ou aux usages en cours. On accède à des raccourcis pour le volume sonore, la luminosité, ou aux touches Fonction grâce à un raccourci clavier. On aurait tendance à dire que cela participe du minimalisme ambiant, mais s’avère une fausse bonne idée. Au moins une raison à cela, cette barre tactile est toujours rétroéclairée, et avec la finition Platinum, mieux vaut qu’elle le soit pour être lisible, de jour comme de nuit. Or, quand on travaille dans le noir, elle est bien plus lumineuse que les touches du clavier et éblouit. Bref, à revoir.
Mais, dans sa course à l’ascèse, Dell ne s’est pas arrêté là. Il s’est amusé à faire disparaître le pavé tactile. Etonnamment, bien qu’il soit totalement invisible, fondu dans le repose-poignet, on le trouve toujours facilement et l’utilise avec plaisir sans y prêter attention. Il réagit au doigt et à l’œil, c’est une réussite.
Moins réussi en revanche, le fait que la connectique soit la première ou la dernière victime de ce design épuré. S’il y avait une chose à ne pas copier chez Apple, c’était ça. On ne trouve que deux ports Thunderbolt 4 au format USB-C. Non, il n’y a pas de prise mini-jack. Pour se faire pardonner, Dell propose deux adaptateurs de série avec son ultraportable. L’un vers mini-jack et l’autre vers USB-A. C’est bien, mais cela ne fait que cacher la misère et impose au quotidien de penser à les prendre avec soi. D’autant qu’un de ces deux ports devra servir à charger le portable, qui met 2h33 pour passer de 0 à 100% de batterie.
Une dalle agréable, lumineuse et contrastée… et tactile
Consacrons-nous un peu à l’écran. Sur notre version de test du Dell XPS 13 Plus, nous avons eu droit à la première option disponible, précisons qu’elle est gratuite. A savoir une dalle Full HD+ (1 920×1 200 pixels, 16/10e, donc), rafraîchie à 60 Hz… et tactile.
Dans un facteur de forme de PC portable classique, le tactile est à notre sens un bon moyen de fluidifier les usages à la marge, pour déplacer une fenêtre par exemple quand on montre quelque chose à l’écran, mais n’est en rien vital. Il aboutit même parfois à des petits accidents quand on se retrouve à fermer par erreur une fenêtre alors qu’on réajustait simplement l’inclinaison de l’écran en attrapant son coin supérieur droit.
Dell propose deux autres options pour l’affichage. Une à 200 euros, qui propose une dalle OLED, avec une définition 3,5K (3 456 x 2160 pixels) et une autre LCD UHD+ (3 840 x 2 400 pixels). Nous n’avons évidemment pas eu ces écrans sous les yeux, mais ils offrent une résolution supérieure, ce qui ne serait pas forcément un mal. Avec 169 points par pouce, on ne dira pas que l’image est baveuse, loin s’en faut, néanmoins, certains clichés paraissent moins détaillés que sur des dalles mieux résolues, et c’est surtout lorsqu’on lit beaucoup de texte (ou en écrit) qu’on se rend compte de cette limite. Ce n’est jamais vraiment problématique, mais le confort est un peu moindre que sur une dalle comme celle du Matebook 14S (213 ppp), par exemple, ou du MacBook Air M2 (224 ppp)… Le géant américain aurait pu faire mieux.
Néanmoins, il réussit à fournir une dalle vraiment lumineuse, et très joliment contrastée, qui assure un bon confort de travail dans un environnement très éclairé et prompts à générer des reflets. Pour en finir avec cette dalle, on pointera juste du doigt sa fidélité colorimétrique en retrait elle aussi, avec un Delta E2000 de 3,01, là où la majeure partie de ses concurrents font mieux, gravitant autour ou en dessous de 2.
Cependant, ce différentiel entre la vraie valeur d’une couleur et celle qui est affichée n’est pas rédhibitoire. D’autant que le Dell XPS 13 Plus est un ultraportable et ne devrait pas être attelé à des tâches de production photo et vidéo, où la justesse colorimétrique est essentielle.
Une configuration solide, dans l’ombre d’Apple Silicon
Comme on l’a dit, le Dell XPS 13 Plus que nous avons testé repose sur une plate-forme Intel Evo, et plus précisément quand on s’intéresse aux performances brutes sur un Core i5-1240P. Avec PCMark 10, on constate que le XPS 13 Plus surclasse ses camarades qui sont restés pour l’instant avec des processeurs de 11e génération, même quand il s’agit de Core i7.
Voilà qui donne une information essentielle : vous savez d’ores et déjà que vous aurez assez de puissance pour tous les usages du quotidien, de la bureautique intensive, du surf avec beaucoup d’onglets, du multitâche en pagaille et un peu plus encore, si vous vous lancez dans un peu de montage vidéo Full HD, voire 4K ou d’édition de photos lourdes.
Geekbench 5 confirme dans les grandes lignes ces tendances, même si le Matebook 14S le surclasse pour la partie graphique. Mais une fois encore, l’habitude veut qu’on ne demande pas trop à un ultraportable.
Ce qui n’empêche pas de tenter votre chance. Par exemple, si vous êtes joueur, vous pourrez faire tourner Hadès avec 60 images par seconde sans le moindre souci. En revanche, si l’idée vous prend d’installer Cyberpunk 2077 et de le lancer, la musique sera un peu différente. Même en mettant tout au minimum, vous arracherez 13,48 images par seconde à ce pauvre XPS 13 Plus, qui ventilera autant qu’il pourra. Mais il y a des dizaines de jeux un peu plus anciens, comme The Witcher 3 ou GTA V – oubliez Red Dead Redemption 2, en revanche – que nous avons réussi à faire tourner avec une fluidité la plupart du temps au-dessus des 40 images par seconde quand on accepte de réduire beaucoup la voilure et de faire une croix sur les effets visuels.
Vous l’aurez compris, le Dell XPS 13 Plus est un ultraportable à tout faire, mais pas trop pour jouer, en tout cas pas à des jeux trop gourmands.
Mais pour revenir à Geekbench 5, son intérêt est aussi et surtout de permettre de comparer de manière la plus objective possible ce que donnent les PC sous processeurs Intel et les Mac avec puce Apple Silicon.
En l’occurrence, nous comparons le nouvel XPS 13 à deux générations de MacBook Air, les M1 et M2. Pour mémoire, ses SoC développés par Apple se positionnent en entrée de gamme. Le M1 était la porte d’entrée de la première génération de puces Apple Silicon pour Mac, tandis que le M2 occupe la même place pour la deuxième génération. Il remplace le M1 ou le fait glisser en tout entrée de gamme. Bref, ces deux SoC sont pensés pour des machines qui tourneraient avec des Core i3, i5 et i7 si elles battaient encore pavillon Intel.
Quoi qu’il en soit, sur la partie CPU multicoeur, le Core i5 de douzième génération domine joliment le MacBook Air M1, mais est légèrement dépassé par le M2. Pour la partie Compute, graphique, si on veut faire simple, les puces M assoient leur position. Les deux puces Apple Silicon dominent largement le chipset Iris Xe. Le M2, qui vient de sortir, offre un score deux fois plus élevées, tandis que le M1 reste 1,24 plus performant.
Pour aller au-delà des simples résultats de test avec un outil synthétique, nous avons également demandé à notre Dell XPS 13 de réaliser quelques-uns des tests que nous soumettons aux Mac. A savoir l’application de filtres et effets à des images lourdes dans Photoshop, le rendu d’une scène complexe dans After Effects et l’export d’un montage 4K dans Premiere Pro.
Dire que l’ultraportable M2 d’Apple roule alors allègrement sur le Dell XPS 13 serait un doux euphémisme. Il serait intéressant de voir comment se comporte le XPS 13 avec l’option Core i7, mais en l’espèce, avec des performances entre 2,4 et 3 fois plus rapides, une évidence s’impose, il y a bien deux sortes d’ultraportables actuellement sur le marché… Ceux qui jouent bien leur rôle d’ultraportables, et ceux qui le dynamitent et redéfinissent par le haut ce qu’on peut en attendre. Le Dell s’inscrit dans la première catégorie.
Un stockage hyper rapide
Notons toutefois au passage que le XPS 13 Plus domine très largement le MacBook Air dans un domaine, les vitesses en lecture/écriture de son SSD. La dernière génération de MacBook s’est un peu ratée sur ce point, mais pas Dell, c’est certain.
Nous avons relevé des débits en écriture de 3,5 Gbit/s au plus faible et de pas moins de 4,8 Gbit/s en lecture au maximum. Là où le MacBook Air affichait des débits de 2,7 Gbit/s au plus bas et au plus haut en lecture et écriture… Difficile de trouver à redire à ses débits, même s’ils sont effectivement inférieurs à ceux du XPS 13 Plus.
Mais en définitive, il n’est pas question de relancer un débat stérile sur les préférences des uns et des autres, sur le choix entre Windows et macOS, ou sur les logiciels disponibles sur une plate-forme ou sur l’autre.
Non, dans le cadre des ultraportables, pensés pour permettre d’être connecté à Internet, de travailler à une grande variété de tâches plus ou moins exigeantes, avec de la puissance sous le pied, pendant longtemps, en silence, il paraît évident que les puces ARM ont quelque chose à apporter. Si ce XPS 13 avec un Core i5 Intel est bon et assez puissant pour beaucoup de choses, il est difficile de ne pas être impatient de voir ce que pourra mettre sur la table Qualcomm, si Microsoft lui donne les arguments logiciels toujours manquants pour se distinguer.
Car la différence de puissance n’est pas le seul critère à avoir en tête. Celui de l’autonomie aussi est frappant. Une fois encore le rapport performance/Watt est assez injuste avec les puces Intel, malgré le mode qui permet d’optimiser les performances, la ventilation et la consommation.
Une bonne autonomie, mais…
Penchons-nous donc sur un dernier point important dans le monde des ultraportables : l’autonomie. Nous réalisons sur tous les portables qui passent entre nos mains deux tests. Le premier est un test dit d’autonomie polyvalente. Il simule un ensemble d’usages du quotidien et s’exécute jusqu’à ce que la batterie soit totalement vide. Le second est un test de streaming vidéo. Même principe, il est lancé après que quelques réglages communs aient été mis en place sur les différentes machines.
En 2020, lorsqu’ils sont arrivés sur le marché, les MacBook Pro M1 ont enterré la concurrence dans la gamme des ultraportables. Deux ans plus tard, alors que le M1 était resté sur son trône, le M2 poussait son aîné et prenait sa place. Heureusement pour le Dell XPS 13 Plus, le MacBook Air est moins impressionnant que son grand frère pro. Malheureusement, il l’est suffisamment pour éclipser les bonnes performances en autonomie que l’ultraportable de Dell réalise en partie grâce à la nouvelle génération de processeurs Intel.
Avec 10h28 en autonomie polyvalente et 8h33 en autonomie de streaming, le Dell XPS 13 Plus est une réussite. Certains de ses ancêtres, comme le XPS 13, sorti fin 2020, ont fait mieux avec 11h31, par exemple en autonomie polyvalente, mais les résultats affichés sont satisfaisants. Dans les faits, si vous travaillez surtout avec des documents Word/Excel, et des navigateurs sans abuser du streaming en tâche de fond ou en tâche principale, vous devriez être capable de tenir tout ou partie de votre journée de travail. Disons au moins huit heures de dur labeur…
Mais effectivement, par rapport, au 13h26 du MacBook Air M2, qui occupe seulement la sixième place de notre classement ultraportable, dont les premières places sont trustées par des Mac Apple Silicon, le Dell XPS 13 Plus 2022 fait pâle figure.
En autonomie vidéo, le portable Dell est encore moins à son avantage. Le MacBook Air M2 est en 4e position des ultraportables les plus endurants, quand le XPS 13 Plus pointe à la… vingtième place.
Si l’endurance de votre machine est un critère essentiel, il vous faudra soit vous tournez vers les machines Apple, soit attendre que des XPS offrent le même niveau d’autonomie.
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