Le Surface Book revient dans une troisième édition en 2020. Edition parce que c’est ici plutôt une troisième mise à jour des composants qu’un véritable chamboulement des lignes et des codes déjà en vigueur. Car, que ce soit le modèle – historique – 13 pouces ou le 15 pouces – sorti pour la première fois en mars 2018 dans l’Hexagone, le Book n’a pas présenté d’évolution « disruptive » depuis sa naissance en termes de design.
Pour ceux qui ne connaissent pas la bête, faisons rapidement les présentations. Le Surface Book est un PC portable hybride. C’est même LE PC portable hybride si l’on en croit Microsoft. D’un côté, il y a une grande tablette de 13 ou 15 pouces Windows 10 et, de l’autre, une partie clavier. Une fois les deux éléments assemblés – aimantés solidement en fait -, ils forment un PC.
Et il n’y a pas une mais deux batteries dans l’appareil. La première dans la tablette et la seconde, dans la partie clavier. De plus, cette dernière peut aussi héberger une carte graphique dédiée, une Nvidia GeForce GTX. Une carte 3D qui est en option sur le 13 pouces mais qui reste de série sur le 15 pouces.
Microsoft nous a envoyé le modèle de Surface Book 3 qui coûte 3099 euros sur son magasin en ligne. Ce n’est pas le modèle le plus haut de gamme… mais presque alors on en attend beaucoup.
Après tant d’années, il n’a pas changé
Prenez le Book 2, changez le moteur et vous obtiendrez le Book 3. La charnière de l’écran est toujours aussi « mécaniquement » impressionnante. Et elle ne permet toujours pas à la machine d’avoir la totalité de l’écran contre le clavier lorsque le Book est en position fermée. Nous sommes taquins !
La finition tout en métal anodisé, douce au toucher, aux courbes soignées est maintenue et ça, c’est bien. Certains trouveront à cette machine des allures de MacBook Pro… à raison. Il y a quelques similitudes entre ce Book 3 et les Pro actuels. Quand il est assemblé, le Surface Book 3 15 pouces pèse 1,9 kilo, dont la tablette qui compte pour plus de 810 grammes.
Le clavier propose un ensemble classique de touches, rétroéclairées et très agréables à effleurer du bout des doigts.
On peut commander l’éjection de la tablette de deux façons. Soit grâce à une touche spéciale du clavier, située à côté de la touche « Suppr » comme le montre la photo ci-dessous.
Soit, en ordonnant à l’électro-aimant de lâcher prise. Il suffit pour cela d’effectuer une manipulation simple depuis la Barre des tâches de Windows. Une petite icône portant le même signe que la touche s’y trouve, on clique dessus pour commander l’éjection. Bien sûr, tout se fait sans jamais que l’écran ne s’éteigne ou qu’il faille redémarrer la machine.
Toujours à propos du clavier, les accros aux tableaux de chiffres seront déçus : le pavé numérique est toujours absent. Consolez-vous, l’agréable touchpad permet de naviguer à toute vitesse parmi les colonnes et les lignes, affichées en grand à l’écran grâce à sa définition titanesque. Nous y reviendrons dans quelques instants. Finissons d’abord le tour de la machine.
La majorité de la connectique a élu domicile sur la partie clavier. On découvre 2 USB 3 plein format, 1 Type-C classique, 1 lecteur de cartes SD (à gauche) et un emplacement pour recevoir le chargeur propriétaire de Microsoft, aimanté, (à droite). Chargeur qui peut aussi servir à recharger uniquement la tablette, lorsqu’elle est utilisée seule. Sur l’ardoise se trouve une entrée/sortie micro-casque, ce qui n’est pas très pratique.
La prise USB présente sur l’adaptateur du Surface Book 3 n’a vocation qu’à recharger. Pas à faire de transmission de données.
Pour les connexions au réseau, on note une (petite) évolution en 2020 : on passe du Wi-Fi 5 au Wi-Fi 6. Le Bluetooth, pour sa part, reste à la norme 5. Pas trop de changements à la fois ! Enfin, pour terminer, en façade, il y a une webcam 5 MPixels et, à l’arrière, un capteur photo 7,1 MPixels.
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Des pixels toujours fidèles mais peu éblouissants
L’écran 15 pouces reste au format 3:2, un ratio d’image que de plus en plus de marques adoptent sur leurs machines haut de gamme. La définition est donc un peu exotique (3240 par 2160 pixels), elle ne gagne ni ne perd le moindre pixel par rapport à la version précédente. On retrouve la surcouche tactile et la vitre brillante qui parvient assez bien à ne pas capturer tous les reflets. Bravo. On regrette toutefois que Microsoft n’ait pas fait l’effort de raboter les gros bords noirs, bien épais, qui encadrent la dalle. La tendance est plutôt à la finesse, dommage que Microsoft ne la suive pas.
Sur le versant technique, l’écran du Surface Book 3 déçoit un peu. Nous nous attendions à une luminosité aveuglante et un taux de contraste abyssal. Ce n’est pas vraiment le cas. La luminosité moyenne maximale est de 388 cd/m2 avec un pic à 415 cd/m2 en bas à gauche et un autre de 401, au centre. Au sein de cette catégorie de PC portable, la moyenne établie par nos soins est de 530 cd/m2, le Book 3 en est donc assez loin.
Le contraste grimpe à 1539:1, c’est une bonne valeur. Mais – là encore – la moyenne est à plus de 1710:1. L’homogénéité de la dalle est toutefois bonne, avec un indice de 0,018 (le 0 étant la perfection, comme sur l’Aero 15 OLED XB de Gigabyte par exemple), il n’y a donc pas de gros écarts de qualité d’affichage aux coins ni au centre de la dalle.
Quid de la fidélité des couleurs ? Deux profils colorimétriques sont accessibles directement dans le menu Affichage de Windows, sRGB et « Amélioré ». Le premier conserve notre préférence pour la bureautique et l’imagerie, cela va sans dire. Nous avons d’ailleurs fait nos mesures avec et le verdict est sans appel : le Delta E est de 1,94 ce qui est très bon. Pour rappel, à 2 et en dessous, on considère que la fidélité est au rendez-vous. Et plus on s’approche de 0, plus on frôle l’excellence.
Le 100% sRGB n’est toutefois pas tout à fait atteint sur ce bel écran de 15 pouces. Les rouges déséquilibrent légèrement la balance et ce sont les teintes vertes qui en pâtissent le plus… mais il faut être une sonde colorimétrique pour le voir.
Les composants incarnent le changement
Les seules améliorations notoires que Microsoft a apportées à la machine sont les changements de processeur de calcul et graphique. Le Core i7 de huitième génération cède sa place à un Core de 10e génération de type Ice Lake, le Core i7-1065G7. La carte graphique dédiée GTX 1060 part à la retraite et c’est la GTX 1660 Ti Max-Q qui la remplace dans le clavier. Les 32 Go de mémoire vive passent à la norme DDR4L. Il n’y a que le SSD de 512 Go qui conserve son format. Les modules sont bien évidemment soudés à la carte mère de la tablette, comme ceux de la mémoire d’ailleurs. Pas d’évolution possible.
- Pour la bureautique et la création, c’est oui !
La présence des nouvelles puces Intel et Nvidia permet au Surface Book 3 d’être un peu plus à l’aise dans certaines tâches du quotidien, voire dans de plus spécialisées, comme la retouche d’image ou le montage de quelques séquences vidéo. Ci-dessous, nous avons compilé et comparé les résultats obtenus, à l’époque, avec le Surface Book 2 reçu en test et nous les avons comparés à ceux obtenus avec le Book 3.
La puissance globale de la plate-forme est en hausse partout. Preuve que même si la fréquence du Core i7 10e génération est moins élevée que celle de la puce de 8e génération (1,9 contre 1,3 GHz), les résultats sont au rendez-vous. Pour la création numérique, l’écart est plus réduit que sur les deux autres tests spécialisés (Productivity et Essential).
L’explication est assez simple : la perte de mégahertz côté CPU n’est que partiellement contrebalancé par la puissance graphique dernier cri. Au final, la plate-forme s’en tire un peu mieux que son aînée mais si vous attendiez une révolution du côté du calcul GPGPU (utilisation du CPU et du GPU pour du traitement de tâches) sur le Surface Book 3 grand public, c’est loupé. Mieux vaut vous tourner vers la version Pro et sa carte 3D Quadro RTX. Les résultats devraient être bien meilleurs.
- Pour le jeu en 3D, c’est toujours à vos risques et périls
En revanche, nous avons remarqué que la fréquence se ressent dans les jeux. La carte graphique GTX 1660 Ti Max-Q a beau être un peu plus à la pointe que son aînée, elle ne parvient pas à pallier la diminution des mégahertz au niveau du processeur.
Il n’est toujours pas question de jouer pendant des heures. Surtout dans la définition native de la dalle (3240 par 2160 pixels, on le rappelle). Pour profiter de quelques jolis polygones, de temps en temps, il faudra faire des sacrifices, notamment au niveau de la taille de l’image (Full HD recommandée) mais, aussi, de la quantité de détails (Haut). Et vous assurer que le clavier est toujours branché à la tablette. Sinon ça ne passera pas. Vous ne nous croyez pas ? OK !
- The Division (High/Ultra) en 720p : 110,4 / 71,1 images par seconde
- The Division (High/Ultra) en 1080p : 56,2 / 47,8 ips
- The Division (High/Ultra) en définition native : 26 / 21,8 ips
Un peu moins chaud et moins bruyant
En phase de stress intense de la configuration, un détour par le thermomètre nous apprend que, sous la machine, les pics de température se situent un peu en dessous de la charnière : entre 36 et 41,5°C y ont été relevés, soit 2,5°C de moins que sur la version 2.
Sur le plateau intérieur, il fait déjà plus frais : 31,3°C maximum sur les repose-paumes. Au centre du clavier, ça grimpe dur : presque 40°C. Il n’y a qu’une carte graphique et une batterie dans ce morceau du Surface Book 3 mais la chauffe y est assez importante. C’est d’ailleurs le système de refroidissement de cette partie du Book que l’on entend le plus : 34,1 dB. Ça souffle, mais c’est très supportable. Surtout lorsqu’on compare cette donnée à celle mesurée, à l’époque sur le Surface Book 2 15 pouces : 43,8 dB !
Le processeur, la mémoire et le SSD se trouvent dans la partie clavier. Au dos de l’ardoise, le mercure atteint des maximales comprises entre 37,6°C et 41,2°C. La bonne surprise, c’est que le processeur ne throttle jamais et reste à sa vitesse initiale de 1,3 GHz sur ses quatre cœurs même lorsqu’on le malmène pendant 20 bonnes minutes. Le système de dissipation fonctionne à merveille, bien aidé par l’alliage métallique du dos de l’ardoise.
Deux batteries valent mieux qu’une ?
Entre la version 2 et la version 3 du Surface Book, la consommation électrique est en légère hausse. Nous avons mesuré 19,7 watts sur le Bureau Windows 10 et 114,8 watts en pleine charge sur l’édition 2020, alors que le Surface Book 2 avait besoin de 10,5 et 97,5 watts dans les mêmes conditions. Cela semble avoir un léger impact sur l’endurance.
Notre test d’utilisation polyvalente de la machine indique que les deux batteries ont tenu le choc pendant 10 h 36. C’est bien mais c’est une heure de moins que la version précédente du Surface Book 15.
En lecture vidéo continue, toujours avec les deux sources d’énergie, le Surface Book 3 15 pouces tient 7 h 21 minutes. Pour cette mesure, nous n’avons pas de point de comparaison avec la génération : nous avons changé ce protocole en cours de route.
Signalons que nous avons soumis la tablette seule à nos deux protocoles et qu’elle ne tient qu’un peu plus de 2 h 15 en lecture vidéo et presque 3 heures en autonomie polyvalente. Cela laisse le temps d’aller en réunion avec la tablette sous le bras, d’y griffonner quelques notes virtuelles prises avec le Surface Pen (non fourni, mais le Book 3 le prend en charge) et de revenir brancher le tout, à la base, pour réapprovisionnement.
Mieux vaut donc utiliser la machine au grand complet, surtout si vous souhaitez vous affranchir du chargeur ! La taille de ce Surface Book, assez léger mais encombrant, ne vous donnera pas envie de partir régulièrement en escapade avec, mais si vous le faites, vous pourrez travailler quelques heures loin de toute prise. Nous noterons toutefois que les cycles de charge (2 h 28 pour atteindre 100%) et de décharge des deux batteries nous ont parfois joué quelques tours. Ils étaient tantôt stables, tantôt erratiques. Un petit correctif serait le bienvenu pour stabiliser tout cela.
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