Début janvier, Microsoft annonçait sa volonté de (finalement) lancer la version 15 pouces du Surface Book 2 en France, lui permettant ainsi de rejoindre son petit frère, le modèle 13,5 pouces. La mise en vente est intervenue au cours du mois de février et trois versions différentes sont d’ores et déjà commercialisées entre 2800 et 3800 euros. La seule différence entre toutes se situe au niveau de l’espace de stockage proposé en 256, 512 Go ou 1 To de SSD. Plutôt très haut de gamme ce grand convertible de la famille Surface !
Nous avons enfin reçu l’une de ces versions à passer sur le grill : la configuration annoncée à 3300 euros (512 Go) sur le magasin en ligne du géant de Redmond.
Le modèle 15 pouces du Surface Book 2 étant une version XL du modèle 13,5 pouces déjà passé entre nos mains, nous vous invitons à consulter le test de ce dernier avant d’aller plus loin. En effet, nous ne reviendrons ni sur l’histoire de la machine, les matériaux choisis pour sa conception ou encore toutes ses subtilités ergonomiques (position d’utilisation, système d’éjection de l’écran, etc.).
Nous nous contenterons de préciser que si l’épaisseur du Surface Book 2 se maintient à 2,3 cm, le poids de la version 15 pouces est en augmentation, passant de 1,63 kg (sur le 13,5 pouces) à 1,9 kg. La partie tablette reste, pour sa part, assez légère (814 grammes) compte-tenu de sa taille. Ainsi, l’utiliser à bout de bras pour surfer, lire ou regarder du contenu s’avère agréable. Mentionnons enfin que l’adaptateur secteur ne grossit presque pas, passant de 380 à 384 grammes.
Nous qui pensions qu’avec un boîtier plus grand, le Surface Book 2 s’offrirait quelques connecteurs de plus, nous avons été déçus. Rien n’a bougé.
Pour quelques beaux pixels de plus
La diagonale de l’écran augmentant de 1,5 pouce, Microsoft en profite pour ajouter quelques petits carrés lumineux à sa dalle tactile (toujours aussi réactive d’ailleurs). Ainsi, en lieu et place de la définition de 3000 par 2000 pixels, le Surface Book 2 15 pouces vous propose d’admirer Windows 10 et l’interface de toutes vos applications préférées en 3240 par 2160 pixels.
Soyons honnêtes, cela ne bouleverse pas l’expérience utilisateur et augmenter – a minima – la taille de l’interface du système d’exploitation à 150% demeure une obligation. Sauf si vous souhaitez vous user la rétine à déchiffrer les polices des textes (des fenêtres par exemple) ou à identifier les icônes présentes sur le Bureau.
Sur le plan technique, Microsoft peut se targuer d’équiper ses Surface Book 2 d’excellentes dalles. Allez, n’ayons pas peur des mots, ce sont les meilleures que nous ayons pu croiser sur le marché PC ces derniers mois. Tout simplement.
Ici, la luminosité moyenne maximale a été mesurée à 440 cd/m2 (contre 403 cd/m2 sur le petit modèle) et le taux de contraste – bien qu’un peu en baisse – reste des plus acceptables : 1583:1 (contre 1650:1). Quant à la fidélité des couleurs, elle nous a paru très bonne et aucun déséquilibre colorimétrique gênant ne nous a sauté à la rétine.
Reste que, comme sur le petit Surface Book 2 (SB2), le traitement antireflets de la vitre de protection n’est pas très efficace. Les parasites lumineux continuent donc de venir s’y réverbérer avec plaisir, ce qui oblige à pousser l’intensité du rétroéclairage au maximum par moment et/ou à faire varier l’inclinaison de l’écran pour les repousser.
La configuration musclée sur la partie graphique
Si vous n’êtes pas familier avec le concept du Surface Book, sachez que sa configuration matérielle se divise entre les deux parties de l’appareil. Dans la tablette se trouvent le trio processeur, mémoire vive et SSD. Le clavier, lui, accueille uniquement la carte graphique. La communication entre les deux moitiés de la plate-forme s’effectue par le biais des connecteurs situés au milieu de la charnière de l’écran (uniquement visibles lorsque l’on désolidarise les deux moitiés du SB2).
Le processeur de notre modèle n’est autre que l’Intel Core i7-8650U de dernière génération, déjà présent dans le SB2 13,5 pouces. La quantité de mémoire, elle, s’élève à 16 Go et pour le stockage, ce sont 512 Go de SSD qui sont aux ordres.
Pour assurer la partie 3D et l’accélération d’applications au moyen du GPU (le GPGPU dans le jargon), le Surface Book 2 15 pouces s’alloue les services de la GeForce GTX 1060 (6 Go) de Nvidia. Plus véloce que la 1050 du modèle 13,5 pouces, elle peut se targuer d’afficher plus sereinement les quelques pixels supplémentaires présents sur la dalle. Tout comme les quelques jeux que vous pourriez avoir envie de faire tourner dessus. Rappelons cependant que le SB2 n’est pas une machine de jeu ! C’est avant tout un bourreau de travail, taillé pour les applications du quotidien voire de la retouche photo et du montage vidéo.
En comparant les performances globales des deux Surface Book 2, celles du 15 pouces sont bien supérieures dans la plupart de nos tests courants et la carte graphique n’y est pas étrangère. Lorsque l’on se concentre uniquement sur les tests 3D, il est amusant de remarquer que les scores tant analytiques (3D Mark) qu’obtenus en jeu (en définition native) sont sensiblement meilleurs sur le petit modèle, mais cela se joue à quelques images par seconde.
Néanmoins, comme la GTX 1050 du 13,5 pouces, la GeForce GTX 1060 se montre assez peu à l’aise avec la très grande définition de l’écran. En effet, son terrain de prédilection, c’est le Full HD. Une fois la taille de l’image réglée de cette façon, la carte graphique réagit mieux. En fonction de la complexité des moteurs 3D dernier cri, faire varier le niveau de détails entre Moyen et Haut s’avère impératif pour allier fluidité et beauté (et pour rester entre 30 et 90 images par seconde en clair).
Ici, les jeux de type MOBA (DoTA 2 par exemple) et même les titres les plus anciens (avec de vrais morceaux de 3D à l’intérieur) tournent sans souci, toujours en Full HD (voire un peu plus), même si vous avez la main lourde sur les options graphiques.
Cependant, pour tirer le meilleur de la machine, il faut absolument agir sur les modes de consommation de Windows 10. Et là, les choses se compliquent, et les mauvaises surprises débarquent les unes après les autres. Explications.
Bridé par défaut à bien des niveaux
Comme sur la dernière Surface Pro, Microsoft a procédé à de furieuses optimisations de Windows 10 sur le SB2. De plus, à l’image des PC portables tournant sur la dernière mise à jour de l’OS, le Surface Book 2 15 pouces propose trois profils d’utilisation batterie : “Meilleure autonomie”, “Meilleures performances” et “Performances optimales”.
Par défaut, le SB2 15 est réglé sur le mode “Meilleures performances” lorsqu’il est connecté au secteur. Dans ce mode, la puissance des composants doit s’adapter en fonction des besoins des applis qui tournent sur la machine.
Dans cette configuration et en employant notre protocole usuel de stress, le processeur profite en du Turbo Boost 2.0 pendant un bon moment mais pas à sa valeur optimale. Un phénomène étrange mais observé quelques fois ces derniers mois. Plus ennuyeux, la puce Intel a tendance à faire chuter ses fréquences sous sa valeur initiale (1,9 GHz) au bout de dix à quinze minutes, preuve que le throttling s’invite à la fête. Et ce, malgré la présence d’un dissipateur actif dans la tablette !
En outre, la fréquence la mémoire vidéo de la GeForce GTX 1060 est, elle, clairement bridée alors que son processeur graphique, pas du tout. Il se maintient au-dessus des 1000 MHz avec des pointes à 1470 MHz grâce au GPU Boost.
La fréquence de la mémoire vidéo, pour sa part, oscille entre 800 et 1200 MHz (ou 1600 MHz/2400 MHz effectifs) maximum contre 4000 MHz normalement (8000 MHz effectifs). Un sacré bridage, comme le montre la capture d’écran ci-dessous.
Dans ces conditions, notre logiciel de rendu 3D accuse de belles lenteurs mais tourne tout de même. Dans notre malheur, la ventilation de la machine demeure, pour sa part, peu audible (36 dB au pire).
A peine le curseur de la gestion d’autonomie passé manuellement sur le mode “Performances Optimales”, le comportement de la machine change. Du tout au tout.
Le processeur se comporte enfin de façon normale. Le Turbo Boost est actif plus longuement et lorsqu’il reprend sa fréquence nominale, elle se maintient. Le throttle disparaît aussi et la ventilation de la tablette commence à ronronner (35,5 dB).
La carte graphique retrouve, elle, sa fréquence de mémoire maximum (4000 MHz x 2, voire capture ci-dessus). Alliée aux coups d’accélérateur provoqués par le GPU Boost, elle offre enfin à notre test un caractère aussi fluide qu’attendu.
Par effet de bord, avec tous ces mégahertz retrouvés, les ventilateurs donnent de la voix. Finie la discrétion, nous mesurons 44 dB au maximum et la soufflerie meurtrit nos tympans.
C’était précisément le moment que nous attendions pour procéder à nos mesures de température usuelles. Sous la machine, le mercure grimpe à 44°C contre 32,2°C sur les repose-mains au bout de 10 minutes. Au dos de l’ardoise, au niveau du logo, le mercure atteint plus de 42°C.
C’est à cet instant précis que nous avons pu nous rendre compte que le Surface Book 2 15 pouces avait aussi quelques petits soucis de gestion de consommation électrique.
Surface Book 2 15 pouces : le puit sans fond
En maintenant le profil d’alimentation sur “Performances Optimales” pour exploiter pleinement un jeu 3D très gourmand en ressources, Surface Book 2 branché au secteur, nous avons constaté que le portable se déchargeait. Un problème identifié par nos confrères américains il y a quelques mois et qui n’a toujours pas été réglé. Microsoft est au courant et s’est même expliqué officiellement à propos de ce problème au site The Verge. Le géant justifie ce comportement en expliquant que ce profil n’est en aucun adapté à l’usage que l’on peut faire quotidiennement de la machine et qu’il n’a pas vocation à être utilisé de façon prolongée…
Donc, pour faire simple, on ne peut jouer en profitant de la pleine puissance des composants que temporairement. Microsoft se veut toutefois rassurant : tomber en panne de batterie n’est pas possible dès lors que le chargeur est branché. A un peu moins de 20% de batterie, les performances du Surface Book sont en effet ponctuellement bridées pour que la charge reprenne par intermittence. Pas de risque donc de voir la machine s’éteindre mais la fluidité en jeu va forcément s’en ressentir.
Reste que ce n’est pas le seul cas de figure dans lequel la batterie est inexplicablement drainée. Windows Central a recensé plusieurs autres scénarios, dont certains tout aussi invraisemblables que celui que nous avons rencontré : utilisation d’un dock multiprise, luminosité poussée au maximum pendant de nombreuses heures, etc.
Endurant malgré tout
Terminons sur une note positive, la très bonne endurance du Surface Book 2 15 pouces qui est, à quelques minutes près, la même que celle du modèle 13,5 pouces, quels que soient nos protocoles de test. Ainsi, en cumulant les deux batteries, en lecture vidéo continue, écran au maximum de sa luminosité, Wi-Fi activé et connecté, on atteint entre 9 h 30 et 11 h en fonction du type de fichier lu (720p/1080p).
En autonomie polyvalente, écran réglé à 200 cd/m2, Wi-Fi activé et sollicité régulièrement par les applications de notre protocole, le Surface Book 2 parvient à rester vivace plus de 11 h 30 !
En revanche, lorsqu’on décroche la tablette du clavier, l’autonomie n’est plus si impressionnante : seulement 3 h en utilisation polyvalente. Comptez une petite heure de plus en lecture vidéo mais guère mieux.
Bilan, le Surface Book 2 15 pouces, malgré sa gestion anarchique de l’alimentation, écope tout de même d’un royal 10/10 dans nos tests d’autonomie. Une très bonne note technique qui, combinée à celle de l’Affichage, vient (fortuitement) contrebalancer celles obtenues en Performances et en Mobilité. Reste notre note d’Appréciation globale ne peut dépasser la moyenne compte-tenu des faiblesses qu’a montré la machine, presque considérées comme normales par Microsoft.
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