L’originalité de ce XPS 15 2-en-1 n’est assurément pas son format hybride – que l’on commence à bien connaître. Ce qui le distingue de la concurrence, c’est sa plate-forme technique. C’est en effet le premier PC portable 15,6 pouces équipé d’une des grosses puces créées par Intel et AMD. Oui, souvenez-vous, au CES 2018, Intel annonçait les Kaby Lake-G, des processeurs qui intègrent deux circuits bien distincts. Le premier accueille les coeurs de calcul signés Intel et le second, les unités de traitement graphique Radeon RX Vega M GL de facture AMD.
La promesse de cette puce est simple : une solution « tout-en-un », apte à faire tourner de grosses applications bien gourmandes en ressources voire quelques jeux. Une solution qui serait même capable de rivaliser avec un duo classique constitué d’un processeur Core i7 et d’une carte graphique Nvidia dédiée.
Disponible à la vente depuis quelques semaines à partir de 1800 euros, le XPS 15 2-en-1 que nous testons ici est la version estampillée CN95701 sur le site de Dell et commercialisée 2500 euros. Pour ce prix, nous espérons que le texan a mis les petits plats dans les grands.
Difficile de ne pas succomber à ses charmes
En introduction, rappelons que – comme tous les PC portables hybrides convertibles, le XPS 15 2-en-1 peut se contorsionner à l’envi, grâce aux charnières de son écran 15,6 pouces qui lui permettent de complètement pivoter autour du clavier. Position PC portable classique, tablette tactile grande taille, mode tente (“V” inversé) ou stand (clavier servant de support, écran tactile tourné vers vous)… à vous de choisir comment vous souhaitez utiliser ce très bel appareil.
Oui, dans la plus pure tradition de la gamme XPS, le boîtier de ce Dell est façonné de matériaux très haut de gamme. Le plus emblématique est surement la fine couche de fibre de carbone sur le plateau intérieur, recouvert d’une matière au toucher peau de pêche, très agréable sous les paumes lorsque l’on travaille.
En main, pas de doute, ce XPS dégage une impression de solidité manifeste. Un sentiment induit par le poids et l’épaisseur de la bête, respectivement mesurés à 1,98 kg et 1,94 cm. C’est lourd et même encombrant pour un hybride, ce qui justifie la mauvaise note de ce modèle en Mobilité.
Reste que ce dernier n’a pas vocation à vous suivre en voyage constamment, plutôt à vous accompagner très occasionnellement et surtout à servir de machine de travail et/ou de création numérique à la maison.
Confort d’utilisation et ergonomie générale en évolution
Lors de la présentation officielle du XPS 15 2-en-1, Dell n’avait pas manqué de mettre en avant la présence d’un tout nouveau clavier. Ses touches rétroéclairées (deux intensités) sont montées sur un système magnétique (et non mécanique) et sont donc bien moins hautes que celles de la version classique. Et, comme elles s’avèrent – en plus – très plates, avec une course courte, les premières heures de saisie de texte sont assez déconcertantes. A la longue, les réflexes reviennent vite – question d’habitude – et nous avons pu retrouver notre vitesse de frappe de croisière.
Recouverte de la même matière douce et caoutchouteuse que le plateau intérieur, la surface de glisse du touchpad est importante et bien proportionnée par rapport à la taille du repose-paume. On peut y effectuer tous les gestes à plusieurs doigts possibles et imaginables (défilement, rotation, etc.).
Une partie de ces mêmes gestes peut tout à fait être exécutée directement sur la dalle tactile de la machine, dont la réactivité et la précision sont tout à fait convenables. Prévoyez toutefois d’augmenter la taille de l’interface de Windows 10 si vous utilisez le tactile car, à cause de la définition 4K de l’écran, les icônes ou même l’ouverture des menus dans les fenêtres peut s’avérer un peu compliqué.
Enfin, si vous avez besoin de faire du pointage de précision (détourage, retouche) et que vous êtes confortablement installé derrière votre bureau, passer par une souris externe reste la meilleure solution. Sachez toutefois que si votre mulot est filaire, vous devrez utiliser l’adaptateur USB Type-C/USB livré dans le carton. Car, oui, Dell cède à l’appel du tout USB Type-C et place quatre prises (dont deux compatibles Thunderbolt 3) sur les flancs de la machine.
S’y trouvent aussi un lecteur de carte mémoire microSD et une prise casque. Vous l’aurez compris, pour le surf sur la Toile, ce sera Wi-Fi obligatoire sauf à acquérir un adaptateur multiprises ou une station d’accueil sur le site de Dell.
Pas de doute, le Dell XPS 15 2-en-1 a un très bon écran
Passons maintenant aux évaluations techniques, à commencer par celles de l’écran 15,6 pouces. On précisera en préambule que la dalle brillante, peu épaisse pour un modèle tactile, est encadrée de bords très fins. Un joli tour de force de la part de Dell.
Depuis que nous testons des XPS 13 et 15, nous n’avons eu de cesse de dire qu’ils s’avéraient généralement bons voire excellents en tout… sauf sur la qualité de leur écran. Pas assez lumineuse pour la plupart des anciens modèles, leur dalle offrait parfois un taux de contraste un peu limité, avec une fidélité des couleurs moyenne.
Il semble toutefois que la nouvelle génération rompe avec la tradition puisque le l’écran du XPS 13 cru 2018 s’est tout simplement montré très bon. Et celui de ce nouveau Dell XPS 15 2-en-1 est du même acabit puisque nous avons mesuré une luminosité maximale moyenne de 435 cd/m2 et un taux de contraste de 1611:1. La claque !
C’est peut être l’un des meilleurs écrans qu’il nous ait été donné d’éprouver depuis le début de l’année. Quant à la fidélité des couleurs, elle s’avère assez juste : nous n’avons pas décelé de gros soucis de ce point de vue.
Au coeur de la machine bat une (très) grosse puce
Comme nous l’expliquions en introduction, ce convertible Dell XPS 15 a la particularité d’embarquer la nouvelle plate-forme technique Kaby Lake-G d’Intel, fruit d’une collaboration entre le géant bleu et son concurrent de toujours, AMD. Le premier a amené les coeurs de calcul et le second, les unités de traitement graphiques. Reste que le contrôleur graphique Intel n’est pas évincé pour autant. Il demeure l’unité d’affichage par défaut. Mais, dès qu’un jeu ou une application requiert de la puissance graphique, la Radeon prend la main.
C’est donc un processeur Intel Core i7-8705G qui est à la barre, avec 4 coeurs cadencés à 3,1 GHz et capables de monter à 4,1 GHz en mode Turbo. Sur le versant graphique, la Radeon RX Vega M GL intègre 20 unités de traitement, dont la fréquence de base est donnée pour 931 MHz et 1,01 GHz en mode Turbo. Et pas question pour elle de ponctionner une partie des 16 Go de mémoire vive présents sur la carte mère. La Radeon possède sa propre réserve de mémoire, 4 Go de type HBM2 et directement soudés sur la puce. Pour le stockage, Dell mise sur un SSD de 512 Go véloce. Pour le prix, nous n’en attendions pas moins de la part du texan.
De la puissance graphique pour jouer
Dans l’absolu, les scores obtenus par la machine sont très bons, notre note Performances en atteste. Toutefois, comme c’est la première fois que nous testons une machine avec ce type de puce, nous avons comparé ses prestations avec celles du dernier XPS 15 classique passé entre nos mains. Il était équipé d’un écran 4K, d’un processeur Intel Core i7-7700HQ, de 32 Go de mémoire et d’une carte graphique Nvidia GeForce GTX 1050 4 Go.
Bilan, le Dell XPS 15 2-en-1 égale voire surpasse son homologue (presque) à tous les niveaux. Tant dans les tests analytiques – comme 3D Mark ou PC Mark – que les épreuves pratiques, que sont les jeux vidéo par exemple. D’ailleurs, pour jouer correctement et sans souci, mieux vaut abandonner l’affichage 4K au profit du 720p ou de la Full HD suivant la complexité du moteur graphique.
Par exemple, nous avons fait tourner le très gourmand The Division, avec nos réglages maison, basés sur des profils Elevé et Ultra légèrement modifiés. En 720p, la Radeon génère entre 43 et 60 images par seconde en moyenne contre 30 à 38 en Full HD. En 4K, nous étions sous la barre de 20 images par seconde en moyenne. En clair, c’était injouable.
Bruit raisonnable, chauffe contenue mais du throttle…
Impressionnés par les prestations de la puce Intel/AMD, nous l’avons tout de même soumise à nos traditionnels tests de stress intense afin de voir comment elle se comportait. Premièrement, elle throttle très rapidement dès qu’on mobilise toutes ses ressources (ce que feront peu d’applis, rappelons-le). Ainsi, la fréquence de la partie processeur chute de 3,1 GHz à 1,7 GHz en quelques secondes puis oscille ensuite entre 1,1 et 1,7 GHz de façon continue. Du côté du GPU, même constat, les fréquences varient entre 572 et 750 MHz et n’atteignent jamais les 931 MHz annoncés.
Nous avons ensuite procédé à nos prises de bruit et de température usuelles. Notre sonomètre est formel : lancée à fond, la ventilation – composée de deux ventilateurs et d’un réseau conséquent de caloducs – produit 39,9 dB maximum contre 41,5 dB sur l’ancien modèle. En clair, elle est audible mais que les tympans délicats se rassurent, elle ne produit pas de bruits stridents ni aigus.
Le mercure, pour sa part, ne dépasse pas 40°C contre plus de 43,1°C sur l’ancien modèle. Dell affirmait avoir utilisé de nouveaux matériaux comme le GoreTex pour isoler certaines parties de la machine et limiter la sensation de chaleur ressentie. Il semble que ce soit réussi.
Finissons par un coup d’oeil du côté du wattmètre. Le Dell XPS 15 2-en-1 consomme, au maximum, 128,2 watts (13 au repos) contre 132 watts pour l’ancien Dell XPS 15. Les deux machines font presque jeu égal mais la solution Intel/AMD reste plus économe que l’alliance de composants Intel et Nvidia.
Une endurance assez appréciable
Concluons cet article par nos tests d’endurance. Comme nous l’évoquions plus haut, le Dell XPS 15 2-en-1 a plus vocation à servir de PC de travail à la maison ou au bureau qu’à vous suivre au cours de vos déplacements. Dell l’a toutefois équipé d’une batterie plutôt musclée, nécessaire pour alimenter la plate-forme ainsi que la dalle 4K tactile et très lumineuse de la machine. Donc, normalement, l’appareil devrait pouvoir se passer de son chargeur secteur, pendant quelques heures en situation de mobilité, et dès lors qu’on l’utilise pour effectuer les tâches usuelles.
Nous avons été surpris de constater que la batterie parvenait à tenir entre 3 h 51 (lecture vidéo 1080p en boucle, écran à fond) et 6 h 31 (utilisation polyvalente, écran à 200 cd/m2). C’est une heure de mieux que l’ancien Dell XPS 15. Pas mal du tout.
Reste que, comparés aux autres hybrides du marché, toutes tailles confondues, les scores du 2-en-1 de Dell sont tout juste dans la moyenne et ne lui permettent pas de décrocher une bonne note en Autonomie.
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