Il ne reste plus qu’une vingtaine de jours avant le 25 août, date d’entrée en vigueur du DSA, le règlement européen sur les services numériques, et les 19 très grandes plateformes en ligne sont dans les starting blocks pour se mettre en conformité avec le texte. Toutes, y compris TikTok : le réseau social chinois vient d’annoncer de nouvelles mesures qui visent à répondre aux exigences de la nouvelle législation européenne. Dans un billet de blog en date de ce vendredi 4 août, on peut notamment lire que la plateforme de ByteDance met fin au ciblage publicitaire de ses utilisateurs mineurs, âgés de 13 à 17 ans, en Europe. Ces derniers ne verront plus de publicités personnalisées basées sur leurs activités sur TikTok, ou en dehors.
Autre nouveauté, les utilisateurs européens pourront changer l’algorithme de recommandation de TikTok, qui affiche des contenus en fonction du profil de ces derniers. Les usagers pourront opter à la place pour un affichage par ordre chronologique, ou en fonction de la popularité des contenus.
Un signalement plus facile des contenus potentiellement violents
TikTok compte également faciliter la tâche des utilisateurs lorsqu’ils souhaitent signaler des « contenus potentiellement violents », un point qui avait été pointé du doigt par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), dans son bilan de fin juillet relatif à la lutte contre la haine en ligne. TikTok annonce qu’elle améliorera son système de signalement de contenus illégaux, y compris des publicités. Une liste de catégories sera proposée à l’utilisateur voulant signaler un post. Ce dernier pourra choisir entre « le discours haineux, le harcèlement et les délits financiers », précise l’article de blog.
La plateforme s’engage aussi à renforcer la communication sur les contenus jugés comme étant illicites, sur ses règles relatives à la modération et des moyens de faire appel en cas de désaccord. Globalement, le réseau social promet de faire un effort de pédagogie auprès du public.
Après un audit raté, des mesures annoncées
Sous le feu des critiques pour des soupçons d’espionnage à la solde de Pékin, TikTok est bien décidé à montrer patte blanche aux autorités européennes. Le 20 juillet dernier, le réseau avait déjà annoncé de nouvelles mesures de mise en conformité. La plateforme chinoise avait mis en accès libre son interface de programmation (API) à des fins de recherche – un élément prévu dans le DSA. Les chercheurs pourront accéder à certaines données anonymisées « sur des sujets liés aux tendances de consommation, à la désinformation, à la santé mentale », rapportait l’entreprise dans un article de blog datant de juillet dernier. Elle expliquait aussi mettre en place une bibliothèque regroupant l’ensemble des annonces publicitaires diffusées en Europe.
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Ce 4 août, une seconde salve de mesures viennent donc compléter la première. L’ensemble de ces annonces est censé répondre au mauvais point reçu par la plateforme, le 17 juillet dernier. Lors de l’audit réalisé dans ses bureaux irlandais par des fonctionnaires européens pour évaluer sa conformité au DSA, TikTok avait échoué à passer avec succès cette épreuve à blanc. Thierry Breton, le commissaire européen au Marché intérieur, avait indiqué, mercredi 19 juillet sur son compte X (anciennement Twitter), que le réseau social chinois avait « encore du travail ». Et visiblement, le message a été bien reçu.
TikTok, comme 18 autres géants du numérique, doivent à compter de fin août appliquer le DSA. Le texte prévoit de nouvelles obligations à respecter en termes de modération des contenus et de transparence, sous peine de devoir payer des amendes pouvant aller jusqu’à 6 % de leur chiffre d’affaires mondial.
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