Le 27 mai 2010 sortait en librairie PriceMinister, toutes les entreprises ont été petites un jour. Son PDG et cofondateur y narre la naissance et le développement du site d’e-commerce français. Pierre Kosciusko-Morizet pourrait aujourd’hui y ajouter un chapitre. Son entreprise entre dans le giron d’un géant de l’e-commerce japonais.
Pour 200 millions d’euros, PriceMinister passe en effet entre les mains de Rakuten. Inconnu en Europe, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de près de 2,6 milliards d’euros en 2009. Il possède une galerie marchande, une banque en ligne, un site de vente d’articles culturels, de réservation de voyages, etc.
Ce rachat va permettre au géant nippon de mettre un pied sur le Vieux Continent où il n’a à ce jour aucune d’activité. « A l’occasion d’un dîner, alors qu’il était de passage en France, le patron de Rakuten a entendu parler de PriceMinister. Nous avons reçu un message sur la boîte e-mail du service clients nous demandant de nous rencontrer, raconte Pierre Kosciusko-Morizet. Le contact est bien passé. Nous avons la même vision d’entreprise. Rakuten souhaitait s’implanter en Europe, mais ne connaissait pas du tout ce continent. Ils avaient besoin d’une équipe locale. Nous allons être cette équipe. »
Se développer en Europe
De son côté, PriceMinister avait un temps songé à s’introduire en Bourse, pour assurer son développement en Europe. Crise oblige, l’e-commerçant a dû revoir ses plans. Avec la frappe financière du géant japonais, le site va notamment pouvoir poursuivre son ascension en Espagne et en Grande-Bretagne. « PriceMinister a un potentiel en Europe, malgré tout, 95 % de notre activité est réalisé en France. Nous avons désormais plus de moyens pour devenir le leader de l’e-commerce en Europe grâce à de la croissance organique et grâce à des opérations de croissance externe [acquisitions, NDRL] ! »
Le cybermarchand français espère tirer parti de l’expérience acquise par le japonais, sur les places de marché notamment. « La vente par des professionnels ne représente que 40 % de notre activité. Rakuten va nous aider à mieux commercialiser les produits de ces vendeurs professionnels, à générer plus de trafic sur leurs boutiques. En ce qui concerne nos membres, nous espérons pouvoir leur proposer de nouveaux services qui ont fait leurs preuves au Japon », développe le PDG de PriceMinister, qui promet que ce rachat ne changera rien pour ses utilisateurs.
Un site à l’équilibre
Cette acquisition est l’occasion de lever le voile sur les finances de PriceMinister qui s’est toujours montré fort discret sur ses résultats. Par l’intermédiaire de Rakuten, on apprend que le français a réalisé en 2009 un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros pour une perte de 105 000 euros, en forte diminution par rapport à 2008 où elles se montaient encore à 9,4 millions d’euros. Le site est aujourd’hui proche de l’équilibre.
Il revendique la première place en termes de visites pour un cybermarchand en France. Devant eBay. Selon Médiamétrie, en avril dernier, le site comptabilisait 11,2 millions de visiteurs uniques. Il est loin le temps où les cofondateurs de PriceMinister collaient des affiches sur les Abribus pour convaincre les investisseurs de leur faire confiance.
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