Lors du Forum économique mondial de Davos, Chris Cox, le directeur des produits de Meta, a évoqué l’évolution du métavers, rapporte Business Insider. D’après le cadre, Meta a développé une vaste gamme de produits destinés à la réalité virtuelle ces huit dernières années.
Ces appareils se veulent le plus accessibles et le plus abordables possible pour les utilisateurs, souligne Chris Cox. Le casque Quest 2, sorti en 2020, s’est d’ailleurs imposé comme le casque VR le plus vendu dans le monde. Fort de ce succès, Meta s’est permis de revoir le prix du casque à la hausse l’été dernier, passant de 349 euros à 449 euros.
Cette offre d’accessoires VR n’a pas encore permis au métavers de décoller. D’après les CCS Insight, les ventes de casques de réalité virtuelle et augmentée se sont même effondrées l’année dernière. De même, Horizon Worlds, le métavers développé par Meta, n’est pas parvenu à séduire autant d’utilisateurs que prévu. Avec ses graphismes simplistes, il suscite même les moqueries des internautes.
Métavers et smartphone, une comparaison improbable ?
Malgré le désamour affiché par le grand public, Chris Cox reste confiant. En miroir de Mark Zuckerberg, il prédit un avenir radieux pour le métavers. Le responsable n’hésite pas à comparer l’essor du métavers à l’avènement du smartphone, initié par Apple avec l’iPhone en 2007 :
« un jour, cette plate-forme informatique sera aussi importante que le smartphone l’est devenu de notre vivant ».
Selon Statista, plus de 6,500 milliards de personnes dans le monde ont un smartphone, soit 83 % de la population. À titre de comparaison, seulement 74 millions d’individus ont actuellement accès à un casque de réalité virtuelle, note le portail allemand :
« Si la base mondiale d’utilisateurs d’équipements VR/AR est amenée à doubler dans les deux prochaines années, les analystes de Statista estiment qu’elle devrait rester inférieure à 250 millions de personnes à l’horizon 2027, soit une petite fraction de l’humanité ».
Avant de devenir aussi incontournable que le smartphone l’est devenu, le métavers a encore de la marge. Comme Statista, les analystes de CCS Insight estiment que les lunettes de réalité augmentée, appelées à inonder le marché à partir de 2024, vont stimuler toute l’industrie et attirer davantage de consommateurs. In fine, le grand essor du métavers pourrait attendre la prochaine décennie…
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Le plus grand défi des métavers
À Davos, le directeur des produits de Meta a également évoqué le plus grand défi des entreprises impliquées dans les métavers. D’après lui, il s’agit de l’interopérabilité. Concrètement, les différents mondes numériques doivent pouvoir fonctionner entre eux, à la manière des différents services disponibles sur Internet. Comme le souligne Cox, il est très facile de passer d’une application comme Instagram à Google Maps.
« Je pense qu’Internet est une très bonne façon d’imaginer le métavers, parce que certaines parties d’Internet sont très fonctionnelles les unes avec les autres », déclare Chris Cox.
Pour relever le défi de l’interopérabilité, Meta a rejoint le Metaverse Standards Forum. Cette coalition d’entreprises vise à mettre au point les normes qui régiront le futur du métavers. Ces standards doivent permettre aux marques de développer des plates-formes capables de fonctionner en osmose.
Par exemple, les utilisateurs doivent pouvoir utiliser un objet numérique acheté dans un métavers au sein d’un autre espace en réalité virtuelle. Dans cette optique, Meta va s’appuyer sur la blockchain et les NFT. Grâce à la chaîne de blocs, tous les éléments numériques (vêtements, avatars, endroits, véhicules…) pourront être transférés d’une plate-forme à une autre. Dans le métavers rêvé par Meta, absolument tout sera disponible sous la forme d’un NFT. Pour détenir ces biens numériques, il faudra passer par Meta Pay, le wallet numérique de Meta.
Un pari à long terme
Pour donner vie au métavers, Meta a injecté plus de 20 milliards de dollars dans Reality Labs, la division consacrée à la réalité mixte, en l’espace de deux ans. Malgré ces investissements faramineux, la division continue de perdre de l’argent, et de rogner sur les réserves de l’entreprise.
La situation financière de la branche métavers n’est pas près de s’améliorer. De l’aveu de Mark Zuckerberg, la division va continuer de perdre de l’argent en 2023. Confiant, le milliardaire assure néanmoins que les investissements consentis finiront par payer… quand le grand public s’intéressera enfin au métavers.
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Source : Business Insider