Facebook, Instagram : Meta fait marche arrière sur les NFT

L’an dernier, Meta s’est graduellement ouvert aux tokens non fongibles (NFT). Le géant de Menlo Park a d’abord ajouté les œuvres numériques blockchain à Instagram dans le cadre d’un test à petite échelle. Sous la houlette de Mark Zuckerberg, PDG et fondateur de l’entreprise, Meta ambitionnait même de transformer Instagram en véritable place de marché pour tokens non fongibles, en miroir d’OpenSea ou Rarible.

Peu après, les NFT ont fait une apparition remarquée sur Facebook, la plate-forme phare du groupe. Prudent, Meta s’est contenté de lancer une série de tests, destinés à une poignée de créateurs américains, dans un premier temps. Le retournement du marché NFT, très corrélé à celui des cryptomonnaies, n’avait pas entamé l’enthousiasme affiché par Mark Zuckerberg.

Finalement, le géant de la Silicon Valley a pourtant renoncé à ses projets. Dans une série de tweets publiés ce 13 mars 2023, Stéphane Kasriel, le responsable du commerce et des technologies financières chez Meta, explique que la société abandonne les NFT « pour le moment afin de se concentrer sur d’autres moyens de soutenir les créateurs, les particuliers et les entreprises ».

Let me be clear: creating opportunities for creators and businesses to connect with their fans and monetize remains a priority, and we're going to focus on areas where we can make impact at scale, such as messaging and monetization opps for Reels. [4/5]

— Stephane Kasriel (@skasriel) March 13, 2023

Notez que la décision ne semble pas définitive. Le cadre assure que Meta veut continuer de « créer des opportunités pour les créateurs et les entreprises de se connecter avec leurs fans » et de monétiser leur travail. Pour l’heure, la firme explique vouloir se concentrer sur ses domaines de prédilection, où elle « peut avoir un impact à grande échelle », comme la messagerie. La disparition des NFT sera progressive, note Meta.

Pourquoi Meta change son fusil d’épaule ?

Meta a probablement abandonné les NFT pour des raisons financières. Comme l’a admis à plusieurs reprises Mark Zuckerberg, le développement de fonctionnalités tirant parti de la blockchain est « une entreprise très coûteuse pour les années à venir ». En pleine crise financière, la société américaine ne peut plus se permettre d’injecter des sommes colossales dans des fonctionnalités, peu attendues, voire mal aimées, du grand public.

Meta a été contraint de réduire les coûts à tout prix ces derniers mois. Dans cette optique, la firme a annulé plusieurs projets d’ampleur et licencié plus de 20 000 employés en quelques mois. Meta a également suspendu les 5 000 recrutements prévus jusqu’à nouvel ordre, et réorganisé toute la structure de l’entreprise.

Coup dur pour le métavers de Meta

Les NFT étaient l’un des piliers de la stratégie de Meta dans la conception du métavers. Dans les mondes en réalité virtuelle fantasmés par Mark Zuckerberg, tous les objets, comme des vêtements ou des avatars, devaient être disponibles sous la forme de NFT. Par le biais de la blockchain, ceux-ci devaient pouvoir être partagés d’un monde à un autre, réalisant le rêve de métavers ouvert de Meta. La crise financière, qui a rogné sur les réserves du groupe de Menlo Park, aura obligé Meta à modérer ses ambitions… du moins pour le moment. En dépit des coupes récentes, Meta garde le cap et espère son métavers, en s’appuyant sur la réalité augmentée, à partir de 2027.