Les méthodes de conception s’effacent derrière les outils
Les méthodes lourdes ne sont plus adaptées aux systèmes distribués actuels. De nouvelles procédures, conçues à partir d’une approche objet, émergent timidement.
Le nombre important de projets informatiques en retard ou qui, une fois achevés, ne répondent pas aux besoins réels, témoigne de la nécessité de recourir à une méthode de conception. Efficaces, mais difficiles à mettre en ?”uvre, les méthodes de type Merise ou Axial ont connu leur heure de gloire au début des années quatre-vingt. L’avènement du client-serveur, de l’objet, puis du web leur a porté un coup fatal. Elles étaient trop axées sur les données et n’accordaient que peu d’importance aux flux, aux hommes, aux coûts et à l’organisation, bref, à tout ce qui constitue les fondements de l’informatique actuelle.
Trouver le bon équilibre
On a donc vu émerger de nouvelles méthodes, telles OMT (Object Modeling Technic) ou OODA (Object Oriented Design with Attributes), spécifiquement pensées pour l’objet. Parfois directement calquées sur les concepts des langages, elles ne semblent pourtant pas avoir eu beaucoup de succès auprès des PME. Une tentative d’unification prometteuse, UML (Unified Modeling Language), qui coordonne les apports de trois grandes figures de la méthode objet (Rumbaugh, Booch et Jacobson), est, elle aussi, peu utilisée. On lui reproche de reposer sur des formats propriétaires et d’être davantage une notation qu’une méthode. Enfin, le processus continu de conception et de réalisation qu’elle implique ne s’adapte pas spontanément à l’organisation des équipes de développement classiques.” Même si nous assistons, depuis dix ans, à une dilution des méthodes, l’élaboration des systèmes d’information ne peut pas se passer de celles-ci “, résume Bernard Broisin-Doutaz, délégué général de l’Afitep (Association francophone de management de projet). Avec le client-serveur, puis avec l’intranet, on est donc passé des méthodes pyramidales à d’autres, moins unifiées. Dans la pratique, beaucoup de chefs de projet ont avant tout une approche pragmatique. Ils puisent, ici ou là, de quoi résoudre des problèmes ponctuels. Pour le reste, c’est le retour en grâce de l’expérience et du savoir-faire. Comme le déclare Bernard Broisin-Doutaz, ” il faut trouver un équilibre entre l’absence de méthode et les grosses machines, dans un contexte technologique extrêmement mouvant “. Aujourd’hui, cet équilibre se situe résolument en dehors des méthodes monolithiques.