Côté pile, l’AirTag est cette petite balise miraculeuse qui permet de retrouver n’importe quel objet grâce à la puissance du réseau Localiser de la firme à la pomme, qui repose sur les centaines de millions d’iPhone et d’appareils Apple en circulation. Mais côté face, le traqueur est un des outils de prédilection des harceleurs, qui s’en servent pour suivre discrètement leurs victimes.
Des mesures de sécurité jugées inefficaces
L’AirTag est tout petit et peut se cacher aisément dans un sac à main ou une voiture. Cette préoccupation du harcèlement ne date pas d’hier ; en fait, elle a été soulevée dès le lancement de l’AirTag, au printemps 2021, par plusieurs organisations. Apple a mis en place des restrictions et des mesures de sécurité pour limiter autant que possible les possibilités de harcèlement.
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Une trentaine de personnes ont récemment rejoint une class action déposée en Californie contre Apple en décembre dernier. Le constructeur a jusqu’au 27 octobre pour répondre à la plainte modifiée, il devrait sans trop de surprise en demander le rejet. La justice suivra-t-elle ? Cela reste à voir, les victimes estimant que les AirTags sont devenus « une des technologies les plus dangereuses et effrayantes employées par les harceleurs » : le produit est très abordable, simple d’utilisation et redoutablement efficace.
La plainte met en avant une « explosion » du nombre de cas de harcèlement aux AirTags rapportés par la police américaine. Une escalade due, selon les plaignants, aux mesures insuffisantes prises par Apple pour éliminer la pratique. Certaines victimes ont été obligées de payer des mécaniciens pour mettre la main sur le mouchard, ou carrément déménager à plusieurs reprises pour échapper à leur harceleur. Sans oublier les cas de violences conjugales, ou pire encore, les meurtres.
« Les conséquences peuvent être très graves », écrivent les plaignants : « plusieurs meurtres ont eu lieu dans lesquels le meurtrier a utilisé un AirTag pour suivre sa victime ». Les victimes allèguent qu’Apple savait que les AirTags pouvaient être utilisés par les harceleurs, mais le constructeur les aurait néanmoins présentés comme étant « à l’épreuve des harceleurs ». Malheureusement, les protections se sont montrées « inadéquates », selon la plainte.
Les plaignants réclament le versement de dommages à tous les possesseurs d’appareil iOS ou Android vivant aux États-Unis, incluant les personnes harcelées et celles susceptibles de l’être. Ils demandent aussi une injonction judiciaire interdisant à Apple de poursuivre les « pratiques illégales, injustes et/ou frauduleuses » de conception, de fabrication et de commercialisation des AirTags.
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Source : ArsTechnica