Hackers, informatisation des tribunaux et netéconomie : dans son dernier livre, Eva Joly aborde des sujets informatiques. Assez peu, certes, car l’essentiel de ses pages est consacré à son parcours personnel et à ses réflexions juridiques et financières. Néanmoins, ses incursions littéraires dans les NTIC méritent d’être soulignées. D’abord, sur l’évolution de la délinquance, la juge de l’affaire Elf note un changement, puisque les omniprésents braqueurs de banque des années soixante-dix ont laissé la place aux bien plus redoutables hackers. Une autre incursion littéraire met à mal le système informatique de la chancellerie. Et sur ce projet qui aura duré dix ans, elle ne mâche pas ses mots. “J’ai rencontré des collègues travaillant au service informatique, et j’ai compris la logique infernale dans laquelle la justice s’était empêtrée. (. . . ) L’affaire, il est vrai, avait été confiée à “un magistrat qui s’intéressait à l’informatique”. . . Nous connaissons depuis le résultat : le système a fini par être mis en service pour 3 milliards de francs.” Quant à son fonctionnement, Eva Joly n’est pas tendre. “Archaïque, aussi peu convivial que possible, il n’est même pas sécurisé.” Pour le prouver, elle a réussi, avec un ami un peu informaticien, à pénétrer le système en bloquant les mots de passe. Cela en trois minutes. Pour signer l’opération, ils ont modifié, devant témoin, des peines prononcées contre un prévenu. Elle en a dressé un procès-verbal de la démonstration et l’a transmis à sa hiérarchie. “Nous attendons encore la réponse”, conclut-elle laconiquement.
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