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La Nintendo NES reçoit son premier jeu multijoueur en ligne grâce à un développeur français

Quarante ans après sa sortie, un tout nouveau jeu cartouche sort pour la NES de Nintendo. Une cartouche unique en son genre : en plus du jeu, un clone de Smash Bros., la cartouche de Super Tilt Bro. intègre une puce Wi-Fi et un processeur FPGA permettant de jouer en ligne. .

La NES ne veut pas mourir et continue d’attirer de nouveaux jeux… et du hardware ! La nouveauté s’appelle Super Tilt Bros. et s’avère être un projet un peu fou d’un développeur français spécialisé dans les jeux NES. Actuellement en financement participatif sur la plateforme Kickstarter, Super Tilt Bro. n’est pas qu’un simple jeu de plateforme et combat. Profitant de la possibilité qui était donnée aux développeurs de jeux d’améliorer les fonctionnalités de la console en ajoutant des composants (Memory Management Controllers, MMC) via les cartouches, le français Sylvain Gadrat et son équipe ont développé une cartouche capable de relier la console… à internet.

Le résultat final est une simple cartouche que l’on glisse dans la console et qui, grâce à sa puce Wi-Fi et ses différents composants, peut se connecter à un serveur distant. Et permettre de jouer en ligne contre des adversaires disposants de la même cartouche. Une prouesse pour une console qui a été lancée avant que l’internet grand-public n’existe – c’est sa grande sœur, la SNES, qui a été la première console connectée grâce au Satellaview en 1995 (mais uniquement au Japon), mais sans capacité de jeu en ligne. Il aura fallu attendre la Mega Drive et son système Meganet en 1990 pour voir arriver les premières possibilités de jeu en ligne au Japon. Et 1998 pour profiter de la première console offrant une couverture internet mondiale, via son modem RTC 56K intégré.

Un jeu, plein de modes, une puce Wi-Fi et un processeur FPGA

Super Tilt Bro. est un « platform fighter », clone de Smash Bros offrant à la fois un mode de jeu d’aventure solo sous la forme d’un jeu de plateforme avec des sauts difficiles et des combats contre des boss. Mais aussi un mode en ligne où les joueurs s’affrontent à coup d’épée ou de baguettes magiques – selon les personnages choisis. Pour réaliser cette prouesse, il a fallu à l’équipe de développement du bon matériel. Et une bonne approche logicielle.

Côté hardware, la cartouche intègre une puce Wi-Fi et une antenne. Un processeur FPGA programmable gère la relation entre les données reçues/transmises par la puce Wi-Fi et les pixels calculés par la console. Sauf que, vous vous en doutez, le processeur de bientôt 40 ans d’âge de la NES a ses limites. Des limites notamment en termes de latence entre les informations envoyées par votre adversaire et l’affichage des images. Limites que l’équipe de développement a su dépasser grâce à une astuce : utiliser une méthode prédictive (rollback netcode) qui compare la prédiction avec la résolution de l’action (avez-vous touché votre ennemi, par exemple) et corrige en ajoutant une trame vide en cas de raté.

La NES va-t-elle mourir un jour ?

Si les projets en financement participatif impliquent toujours des risques, une simple recherche sur le projet de Sylvain Gadrat montre qu’il ne s’agit pas d’une entreprise fumeuse. L’homme est un habitué des conventions rétro-gaming et a déjà présenté de nombreux prototypes opérationnels lors d’événements très nerds (non, ce n’est pas une insulte). Une passion qui l’a amené à se spécialiser dans le développement de jeux sur une plateforme vieille de quatre décennie, un positionnement « de niche dans une niche » comme il le rappelle sur cette vidéo.

Lire aussi : Une cartouche NES jamais ouverte de Super Mario Bros vendue pour 2 millions de dollars (août 2021)

Le potentiel d’extension matériel de la NES et la passion intacte pour une console techniquement dépassée – largement entretenue par la scène émulation et rétrogaming – oblige de poser la question : la NES va-t-elle mourir un jour ? Si le matériel a forcément une durée de vie limitée, les NES sont réputées être aussi solides que des tanks (ou presque). Et il existe quantité de consoles capables de prendre le relai, allant des consoles toutes prêtes façon Analogue Nt mini jusqu’au projet MiSTer FPGA plus « bidouille » mais tout aussi efficace. À l’heure où le patch « Overdrive » pour Cyber-punk 2077 ajoute le Path Ray Tracing pour mettre à genoux les RTX4000, il est bon et rafraichissant de voire qu’une flamme vidéoludique allumée en 1983 brûle toujours. Un beau pied de nez de passionnés à l’obsolescence programmée.

Avec un seuil de validation de projet à 40.000 €, la campagne de financement de Super Tilt Bros. est déjà une réussite, puisque la page Kickstarter affiche déjà 59 751 € à l’heure où nous écrivons ces lignes. Et avec encore 25 jours devant eux, les responsables du projet sont assurés de boucler leur plan de financement. De plus, pour bétonner leur distribution, l’équipe a fait appel à Broke Studio, une entreprise spécialisée dans le lancement de jeux sur anciennes consoles. Et de nombreux prototypes de la cartouche ont déjà été testés publiquement. A moins d’une grosse surprise – notamment en termes d’approvisionnement de composants, la bête noire des makers ces trois dernières années – la cartouche devrait arriver en avril prochain chez les souscripteurs – à partir de 55 € désormais, toutes les version Early Bird à 50 € étant déjà partie.

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Source : Ars Technica


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