Beaucoup d’artistes ne sont guère enchantés par l’intelligence artificielle générative, et on les comprend : il suffit d’entraîner un modèle avec leurs œuvres — que ce soit de la musique, de la peinture, des romans… — pour que l’IA reproduise avec une perfection parfois troublante leurs voix et leurs styles. Au risque évident du plagiat et de l’infraction de droit d’auteur.
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Du côté des maisons de disques, on a bien compris tout le danger que recèle l’IA générative, à l’image d’Universal Music qui a demandé aux services de streaming de bloquer le datascrapping, autrement dit l’aspiration des données qui permet aux modèles de se former. Mais l’industrie musicale a aussi compris tout le potentiel de cette technologie… là aussi à l’image d’Universal Music, décidément sur tous les fronts, qui serait en discussion avec Google sur le sujet.
Selon le Financial Times, le moteur de recherche chercherait à obtenir le droit d’exploiter la voix et les mélodies des artistes de la major (et de ceux de la Warner qui serait aussi dans le coup) pour des chansons générées par IA. L’objectif de ces négociations, qui n’en sont qu’à leurs balbutiements, est de développer un outil qui permettrait aux fans de créer des morceaux de toutes pièces, mais de manière licite en contrepartie d’une licence payée aux ayants-droit. Les artistes aurait la possibilité de participer ou pas à ce programme.
Cela veut dire que des reprises de morceaux célèbres par des voix improbables, comme cette cover très accrocheuse de « Barbie Girl » par Johnny Cash (!), pourraient avoir droit de cité sans enfreindre le copyright. Qu’on ait envie d’entendre ça ou pas est un autre débat…
« La voix d’un artiste est souvent le bien le plus précieux pour son gagne-pain et sa personnalité publique, et la voler, quel que soit le moyen, est mal », expliquait Jeffrey Harleston, le directeur juridique de Universal, il y a quelques semaines. Comme à la grande époque de Napster et des MP3 piratés, le jugement moral d’une major ne suffira pas à freiner les expérimentations et le progrès. Alors mieux vaut effectivement tenter de trouver des ententes dès à présent plutôt que d’avoir à subir l’évolution des mentalités.
D’ailleurs, chez Warner on a bien compris tout l’intérêt qu’il avait à embrasser les possibilités de l’IA générative. Robert Kyncl, le directeur général de la maison de disques, a ainsi expliqué durant les résultats trimestriels de l’entreprise qu’« avec le bon cadre en place, l’IA pouvait permettre aux fans de rendre hommage à leurs héros de la meilleure des manières avec du contenu généré par eux-mêmes, y compris de nouvelles reprises et des mash-up ».
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En janvier, Google présentait MusicML, une nouvelle IA capable de créer de la musique… mais sans y donner accès. De peur sans doute de faciliter le pillage numérique des artistes.
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Source : FT