Google et Meta, maison mère de Facebook, WhatsApp et Instagram, sont réputés pour leur gourmandise en matière de données personnelles. Mais, comme le souligne Kaspersky dans une nouvelle étude, il n’est pas toujours aisé de mesurer l’étendue des informations collectées par une entreprise sur les internautes.
Dans cette optique, Kaspersky a analysé les informations obtenues par ses extensions pour navigateurs, dont Do not Track (DNT). Celle-ci est capable de bloquer les requêtes de suivi émises par les sites Web. Sur la base des « données anonymisées sur les types de requêtes de suivi bloquées et leur fréquence », la société russe a dressé la liste des services les plus curieux du Web.
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Google est encore plus curieux que Meta
Dans le rapport, Kaspersky épingle six services de traçage de données. Quatre de ces services appartiennent à Google. Il s’agit de Google Marketing Platform, de Google Analytics, de Google Adsense et de YouTube Analytics, l’outil qui fournit des données sur les internautes qui regardent une vidéo. Le rapport souligne que Google Analytics est « à l’origine d’une grande partie des détections DNT dans le monde ».
Géant de la publicité en ligne, Google s’impose donc comme l’entreprise la plus gourmande en matière de données personnelles. Une grande partie des revenus de la firme repose en effet sur les annonces publicitaires. L’an dernier, les revenus publicitaires du groupe Alphabet, maison mère de Google, ont d’ailleurs atteint les 210 milliards de dollars.
Kaspersky pointe également du doigt un service de Meta : Facebook Custom Audiences. Il s’agit du service de publicité ciblée du groupe californien. Comme Google, Meta dépend essentiellement de la publicité en ligne. Le géant de la Silicon Valley a généré 115 milliards de dollars de revenus publicitaires en 2021. Dans ce contexte, les données personnelles représentent le cœur du business model de l’entreprise. Kaspersky précise que « les données montrent que Meta se classe deuxième derrière Google dans toutes les régions du monde ». L’écart de revenus publicitaires des deux géants corrobore ce rapport de force.
Enfin, l’enquête de Kapsersky évoque le cas de Criterio, une entreprise française spécialisée dans la publicité en ligne. Avec ses nombreux services destinés aux annonceurs et aux spécialistes du marketing, la firme accapare aussi une grande quantité de données.
Réduire la quantité de données siphonnées
Il existe des astuces pour protéger ses données personnelles lors d’une balade sur la toile. Par exemple, Kaspersky recommande d’utiliser un service de VPN, comme NordVPN, ExpressVPN ou encore ProtonVPN. Cette précaution permet déjà de cacher une partie des données collectées, comme l’adresse IP, ce qui « brouille dans une certaine mesure le profil numérique que les marketeurs veulent créer ».
La multinationale moscovite conseille aussi d’installer des extensions capables de protéger vos données. Évidemment, Kaspersky met en avant ses propres solutions, mais il existe une pléthore d’extensions destinées à réduire la quantité de données qu’un internaute laisse derrière lui. Citons notamment Privacy Badger, Ghostery ou Don’t Track Me Google.
Enfin, le rapport conseille de ne pas accepter systématiquement tous les cookies. Ces fichiers détiennent de nombreuses informations sur les sites consultés par les internautes. Contentez-vous d’autoriser les cookies « dont les services ont besoin pour fonctionner ». Bref, vous pouvez limiter au maximum la quantité de données qui seront incluses dans votre profil publicitaire.
« Malheureusement, les utilisateurs ne peuvent pas se protéger complètement contre le suivi – ils ne peuvent que minimiser la quantité de données qu’une entreprise collecte à leur sujet », regrette Anna Larkina, experte en sécurité pour Kaspersky.
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Source : Kaspersky