En juin dernier, quand l’iMac Pro a été dévoilé, Apple avait fait sonner les trompettes et jouer les muscles d’une configuration qui semblait invraisemblablement puissante pour un boîtier apparemment assez peu changé. Mais il avait gardé quelques atouts dans sa manche, quelques surprises bienvenues. La puce T2 en fait partie, malgré une petite fuite il y a quelques semaines.
Cette évolution de la puce T1, qu’on trouve dans les MacBook Pro équipés d’une Touch Bar et d’un lecteur Touch ID, ne sert en l’occurrence pas du tout aux mêmes offices. Des représentants d’Apple nous ont expliqué rapidement son intérêt.
Centraliser les rôles
Car elle occupe une place très importante en apportant intégration et sécurité à l’iMac Pro. Sans qu’on ait davantage de détails techniques sur ce qu’elle est exactement, à part une puce ARM, elle joue en effet plusieurs rôles.
Tout d’abord, elle remplace plusieurs contrôleurs. Celui de la webcam 1080p, pour commencer, celui chargé de la gestion de l’audio, celui en charge de la gestion du système et enfin, celui en charge des modules de mémoire flash.
Sur ces deux derniers points l’apport de la T2 est essentiel. Non seulement elle permet d’atteindre des vitesses de transfert de 3 Go/s, selon Apple, contre un peu plus de 2 Go/s précédemment, mais elle assure aussi la sécurisation des données en temps réel.
Chiffrer les données
Elle intègre en effet une « secure enclave », comme la T1 ou comme les puces Apple A présentes sur les iPhone depuis le 5s. Une partie sécurisée qui conserve les clés de chiffrement nécessaires au fonctionnement de FileVault. La T2 possède son propre « moteur » afin « de chiffrer les données à la volée, de manière transparente » sans piocher dans les ressources du processeur principal.
Autrement dit, activer FileVault ne sera plus synonyme de ralentissement, même si vous êtes en train de regarder une vidéo 8K… Précisons à toute fin utile que FileVault demeure optionnel.
Protéger l’iMac Pro
Par ailleurs, la puce T2 approfondit la sécurité de la machine en protégeant et validant la phase essentielle du démarrage de l’iMac Pro. Elle a ainsi pour rôle de valider l’intégrité du matériel au lancement de la machine, puis elle s’assure que le kernel n’a pas été modifié. Rien n’est censé lui échapper. Chaque étape est vérifiée par cette puce, du bootload, au firmware à l’OS. L’Apple T2 s’assure que chaque étage de la fusée soit opérationnel avant le lancement. Et si un problème devait être détecté, la puce bloquerait le processus et initierait une récupération depuis une image d’installation en ligne.
Les Xeon W ne sont peut-être pas finalement les seules stars de l’iMac Pro. La puce T2 joue un rôle essentiel, dans l’ombre. En revanche, rien n’a été dit dans son rôle éventuel pour le contrôle de Siri, comme le laissait penser une fuite il y a quelques semaines. Apple ne profite pas non plus de la T2 pour proposer des fonctions de biométrie. Le clavier de l’iMac Pro n’embarque pas de lecteur d’empreintes digitales et, sauf surprise, la webcam intégrée ne contient pas de module TrueDepth qui permettrait l’activation a posteriori d’une fonction Face ID.
Néanmoins, cette nouvelle puce maison montre la volonté d’Apple d’utiliser son savoir-faire dans les composants pour différencier ses produits de ceux de la concurrence. Une stratégie qui devrait continuer de s’étendre hors du monde des iPhone… jusqu’au Mac Pro ?
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.