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Test : MacBook Pro 13 pouces avec Touch Bar, l’ultraportable qui séduit… contre toute attente

La Touch Bar, nouveauté attendue, est-elle suffisamment innovante pour être utile ? Les choix technologiques en rupture apportent-ils plus qu’ils ne font perdre ? Autrement dit, ce MacBook Pro vaut-il le détour ?

L'avis de 01net.com

Apple MacBook Pro pouces 13 512 Go Core i5 2,9 GHz

Performances

1.5 / 5

Mobilité

4 / 5

Affichage

5 / 5

Autonomie

2 / 5

Appréciation générale

4 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 22/11/2016

Voir le verdict

Fiche technique

Apple MacBook Pro pouces 13 512 Go Core i5 2,9 GHz

Processeur Intel Core i5-6267U
Mémoire vive 8 Go
Capacité de stockage principal 512 Go
Taille d'écran 13.3 "
Puce graphique Intel Iris Graphics 550
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Pendant plus d’un an et demi, les MacBook Pro ont semblé suspendus dans le temps, sans mise à jour. On attendait, sans trop y croire, et puis, tout à coup, les choses se sont mises en branle et Apple a accéléré, comme pour rattraper son retard. De cette fulgurance sont nés les nouveaux MacBook Pro, avec leur design affiné et allégé et cette décision formelle de réaliser un grand pas dans le futur en n’offrant plus qu’un seul type de connectique. Une série de décisions décriées par nombre d’utilisateurs sur le Web, y compris et surtout par des professionnels. Mais que donne-t-il dans la vraie vie ?

40 ans et toujours plus haut

Le génie, c’est parfois de savoir faire un pas de côté et de reconsidérer ce qui paraissait acquis. La refonte « inattendue » des touches de fonction, vieilles de près de 40 ans, s’inscrit totalement dans cette optique.

La Touch Bar (pour en savoir plus lisez notre test dédié à la Touch Bar), écran tactile d’environ 1 cm de haut sur 26 de large, est pour Apple une extension du clavier, et non une excroissance de l’écran, qui deviendrait tactile. Située au-dessus d’un clavier dont on pourrait chanter les louanges pendant des heures tant il est agréable, confortable et réactif, elle offre une conception excellente, lisible quel que soit l’éclairage, très agréable au toucher, réactive et facilement accessible, sans quitter l’écran des yeux.

Elle complète parfaitement le clavier et s’adapte aux usages, évitant de nombreux clics et concurrençant même les raccourcis clavier dont on a pris l’habitude dans le monde Apple.

MacBook Pro 13" pouces avec Touch Bar
01net.com / Lionel Morillon – On s’habitue rapidement à la Touch Bar et aux quelques secondes qu’elle nous fait gagner en évitant un clic ou un raccourci clavier.

Selon que vous êtes dans le Finder, dans Mail, dans Pages, Safari ou encore iBooks, la Touch Bar affichera différents boutons, différents menus. C’est avec les interfaces les plus simples et dans les usages les plus basiques qu’elle démontre pour l’instant sa pertinence, prouvant qu’elle n’est pas une techno-gimmick, dont on se lassera. Certaines interfaces sont ergonomiquement moins réussies que d’autres, mais les quelques défauts de la Touch Bar devraient pouvoir être corrigés par des mises à jour et quelques ajustements. Rien de grave.

En revanche, il faut bien reconnaître que ce petit bout de « tactile » sur nos MacBook Pro font qu’on a assez souvent tendance à vouloir appuyer sur l’écran pour lancer une application, par exemple, comme on le ferait sur un iPad. Une petite frustration qu’on apprend à dompter rapidement.

Enfin, autre petit bémol, pour l’heure, les applications tierces qui en tirent parti ne sont pas légion, mais les usages devraient se multiplier avec le temps et la rendre de plus en plus pertinente. On lui souhaite une courbe d’usages croissante similaire à celle du 3D Touch de nos iPhone, devenu indispensable. Pour l’heure, elle facilite la vie, mais n’est pas encore une révolution.

Design, ergonomie et crise de nerfs

Maintenant que le sujet brûlant de la Touch Bar est derrière nous, parlons rapidement du design de ce nouveau MacBook Pro. Bien plus fin et léger, il représente un joli saut en avant en termes de confort de transport. Avec son 1,37 Kg, il ne pèse que dix grammes de plus que l’excellent MacBook Air 13 pouces, dans sa dernière itération.

MacBook Pro 13" pouces avec Touch Bar
01net / Lionel Morillon – Affiné, allégé, ce MacBook Pro ne propose que des ports Thunderbolt 3 au format USB Type-C.

Comme à l’accoutumée chez Apple, la finition est impeccable, maîtrisée à l’extrême, faite d’évolutions et de conservation d’une identité visuelle créée au fil des ans. Les bords d’écran sont plus fins et donnent à l’affichage tout l’importance qu’il mérite. Que ce soit pour regarder des textes, des images ou des vidéos, vos yeux seront à la fête. La dalle est incroyablement lumineuse et agréable, mais le support de la technologie P3 permet de rendre de manière assez incroyable les images et vidéos, avec des couleurs plus riches et des contrastes plus marqués. De ce côté-ci, le MacBook Pro est irréprochable.

Le clavier, papillon, demandera un petit temps d’adaptation mais une fois le pli pris, il sera difficile de s’en passer. La course très ferme et courte des touches rend la frappe plus confortable et, même, plus rapide.

Juste en dessous, le trackpad, vraiment plus grand, fait oublier l’absence d’écran tactile. Il permet de facilement passer d’une fenêtre à une autre, de faire tourner une image, de faire avancer une barre de lecture, etc. C’est ce qui se fait de plus proche d’un écran tactile… sans les traces de doigts sur la dalle. De ce côté-là, une fois encore, le MacBook Pro fait mouche.

MacBook Pro 13" pouces avec Touch Bar
01net / Lionel Morillon – Le capteur Touch ID a été intégré au bouton Marche/Arrêt, placé tout au bout de la Touch Bar.

L’arrivée (enfin ?) de la technologie Touch ID sur le MacBook Pro est également une vraie réussite. Placé sur le bouton Marche/Arrêt, situé à droite de la Touch Bar, il permet de déverrouiller rapidement sa session, de s’éviter la fastidieuse saisie de son mot de passe lors de l’installation d’une application ou d’un achat sur un des Stores. Sa configuration est identique à celle rencontrée sur l’iPhone ou l’iPad, son fonctionnement également. La rapidité de reconnaissance du capteur d’empreintes finit de nous conquérir. On l’attendait, il est là et, déjà, adopté. Ce n’est donc pas sur ce point qu’on prendra ce MacBook Pro en défaut.

Il faut se pencher légèrement sur le côté pour constater qu’il manque quelque chose. Un lecteur de carte SD, d’une part, et des ports USB classiques, d’autre part. En sautant des deux pieds dans le futur, Apple impose aux utilisateurs de s’adapter… via des adaptateurs. Dans la pratique, cela demande un peu d’organisation. Ne pas oublier son lecteur de carte externe, ne pas oublier son adaptateur USB Type C vers XXX, ne pas oublier, ne pas oublier…

MacBook Pro 13" pouces avec Touch Bar
01net / Lionel Morillon – L’adaptateur, vital pour bien des usages, permet en l’occurence de brancher votre clé USB ou votre iPhone à votre MacBook Pro.

Car, si par malheur, vous l’avez laissé à la maison ou au bureau, le moindre usage du quotidien deviendra impossible. Transférer une présentation terminée in extremis par un collègue et stockée sur une clé USB ? Oubliez. Copier rapidement les photos prises pendant un évènement pour voir ce qu’elles donnent, les éditer et les envoyer dans la foulée. Oubliez. Brancher votre fidèle souris externe filaire ? Oubliez. Sortir l’affichage vidéo sur un téléviseur en HDMI ? Oubliez. Recharger votre iPhone 7 ? Oubliez.
Maintenant que vous avez hurlé votre mécontentement, respirez à fond. Il est temps de faire le point.

The wind of change !

Vous l’avez compris, vous êtes pris entre deux feux, celui de vos habitudes, du présent, et celui d’un futur qu’Apple a légèrement décidé pour vous. D’autres fabricants de PC ont également entamé cette mue, mais la firme de Cupertino n’est pas connue pour ses petits pas et demi-mesures. La connectique, tu l’aimes ou tu la quittes.

Mais tout n’est pas noir et catastrophique. Si vous vous sentez de franchir le pas, vous bénéficierez de toute la puissance de la technologie Thunderbolt 3, qui enterre toutes les autres en termes de performances et assure une souplesse d’usage assez incroyable… une fois qu’on s’est adapté.

Par exemple, n’importe lequel des quatre ports de ce MacBook Pro vous permet de brancher un écran externe (et de l’alimenter, s’il est Thunderbolt). Vous pouvez d’ailleurs brancher deux dalles 4K ou un moniteur 5K… si vous en avez un. De même n’importe quel port vous permettra de recharger la machine ou d’alimenter/brancher un disque… ou un autre MacBook Pro.

Outre cette praticité, les débits offerts par le Thunderbolt sont tout bonnement époustouflants. Nous nous sommes amusés à brancher le Sandisk Extreme 900, un disque SSD externe doté d’une interface USB Type-C qui figure parmi les plus rapides disponibles sur le marché. Les résultats sont sans appel.

01net.com – La connectique Thunderbolt 3 au format USB Type-C garantit des débits incroyables avec les bons disques.

Avec BlackMagic Disk, on a ainsi obtenu des débits de quasi 800 Mo/s en écriture et de plus de 855 Mo/s en lecture – supérieur à ce que nous avions enregistré en USB 3.1 Gen 2. On se dit alors que parfois profiter du meilleur demande un effort. C’est à chacun de savoir s’il est prêt à le faire. Mais il est clair que les professionnels qui sont équipés et ne veulent pas changer leurs habitudes ou se charger de nouveaux câbles ou adaptateurs, vont passer un sale quart d’heure… ou leur tour.

Performances, performances… performances

Au quotidien, le MacBook Pro 13 pouces se montre réactif et prompt à vous satisfaire. Etonnamment, on a toutefois noté parfois des ralentissements inexpliqués – la fameuse roue multicolore fait donc son apparition –, alors qu’on ne lui demandait rien de particulièrement compliqué.
Cette bizarrerie mise à part, macOS Sierra est rapide, les applications se lancent sans vous faire attendre et les transferts de fichiers sont d’une rapidité exemplaire. Merci le PCIe ! Ainsi, avec BlackMagic, toujours, nous avons enregistré des vitesses maximales en écriture de l’ordre de 1852 Mo/s, tandis qu’en lecture l’outil de test atteignait son maximum et se contentait d’afficher un 2000 Mo/s… Ce qui veut dire, dans un monde où le DVD est parfois encore une unité de mesure, que l’intégralité du contenu de ce support est transféré en un peu moins de trois secondes. Pas mal, non ? Si les 256 ou 512 Go (en l’occurrence, disponible sur le modèle à 2199 euros) pourront être assez vite saturés, on ne peut rien reprocher, en revanche, à la vitesse du SSD.

01net.com – Le disque SSD en PCIe 2.0 assure des vitesses de lecture et écriture vraiment impressionnantes.

Nos tests d’usages, avec des applications professionnelles, comme Photoshop ou Final Cut, ont montré que ce MacBook Pro à 2,9 GHz est plus rapide que le modèle d’entrée de gamme sorti cette année et plus performant également que le MacBook Pro 13 pouces Retina sorti en mars 2015. Mais d’assez peu en définitive. Le gain se chiffre à 10 ou 15%, selon les cas. Cela signifie que vous pourrez réaliser des montages basiques de vidéos Full HD (mais pas 4K) sans encombre… si vous avez réussi à connecter votre appareil à votre Mac.

Avec Geekbench 3, on note une très légère progression en termes de performances globales par rapport au millésime 2015 : 7577 pour le nouveau venu, contre 7057 pour son aîné. Pour comparaison, le MacBook Pro d’entrée de gamme 2016 affiche 7330 pour ce même bench.

Pour autant, le MacBook Pro 13 pouces 2,9 GHz a pour lui un joli surcroît de puissance graphique. La puce Intel Iris Graphics 550 se sort bien mieux que l’Intel Iris Graphics 6100 des affichages 3D. Ainsi, avec Tomb Raider, nous avions dû l’année dernière nous contenter de régler la résolution à 1280×800 pixels et le niveau de détails sur moyen pour ne finalement atteindre que 20,3 fps. Ce qui n’est pas suffisant pour jouer. Cette année, en revanche, nous avons obtenu 45 fps, avec les mêmes réglages et 38,4 fps en poussant les détails au plus haut (sauf le filtre anisotropique laissé à 4x). Autrement dit, il devient possible de jouer sur le MacBook Pro 13 pouces de manière assez fluide et sans avoir à sacrifier la qualité graphique. Attention, toutefois, Tomb Raider date tout de même de 2013, n’espérez donc pas faire tourner les derniers Triple AAA toute voile dehors.

Autonomie, un bon bond en avant

A la suite de l’annonce des nouveaux MacBook Pro 2016, Phil Schiller avait expliqué que ces machines n’embarquaient que 16 Go de mémoire vive, au maximum. Un plafond fixé pour éviter une surconsommation électrique et une chute notable de l’autonomie. L’explication laisse un peu perplexe, mais le résultat est là.

Lors de nos tests d’autonomie polyvalente, qui reproduisent des usages quotidiens de manière très intensive, nous avons ainsi noté une véritable progression de l’autonomie de ces nouveaux MacBook Pro. 6h17 contre 4h40 l’année dernière.

On indiquera pour la comparaison que cette belle performance est bien inférieure à celle du MacBook Pro d’entrée de gamme (celui qui n’est pas équipé de la Touch Bar). Ce dernier affiche en effet 7h34 dans ce même test.
Une différence qui s’explique sans doute par le fait que la batterie du MacBook Pro testé ici est un peu plus petite que celle du modèle sans Touch Bar.

Contre toute logique…

A l’heure du bilan, bien plus que leurs aînés plus traditionalistes, ces nouveaux MacBook Pro semblent marqués par des compromis. Des choix de rupture, qui sont, selon les besoins et les usages de chacun, autant de défauts ou autant de marques d’un futur en approche.

Pour autant, alors même qu’il est clair que ces machines échaudent une partie de la population « pro » qui a porté cette gamme aux nues, alors même qu’elles brident certains usages acquis, alors qu’il est impossible de changer leur stockage facilement (ce qui nuira à leur évolutivité dans le temps – dommage, la durabilité des Mac et la possibilité de les upgrader plus ou moins facilement à souvent permis d’excuser un peu leur prix), alors qu’il faudra embarquer des adaptateurs ou opter pour de nouveaux câbles, ces MacBook Pro ont en main un atout rare : un confort incomparable.

MacBook Pro 13" pouces avec Touch Bar
01net / Lionel Morillon – Luxe, calme et volupté, l’expérience d’utilisation du MacBook est très séduisante, malgré les contraintes de la connectique, notamment.

Une expérience d’utilisation quasi parfaite, qui assure assez de puissance dans la plupart des cas, et qui met en avant la souplesse de macOS Sierra. Tout est pensé et poli. Il faut se trouver dans un environnement calme pour découvrir à quel point le contact et le bruit des touches sont non seulement agréables mais qu’ils aident à trouver un rythme de frappe plaisant. Même Razer, qui sait faire des claviers, n’arrive pas à ce niveau sur ces derniers portables.

De son côté, le pavé tactile et son clic rappellent un peu les sons ouatés et flatteurs que produisent les voitures de luxe quand on claque une portière ou ferme une boîte à gants.

Du design, à l’ergonomie en passant par la qualité de l’écran, ce MacBook Pro offre une expérience voluptueuse, luxueuse, qu’on ne trouve pas ailleurs. Alors, malgré tous ses défauts et contre toute logique, on se verrait bien craquer…

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