Article mis à jour le 18/07/2018 à 14h00 avec le montant final de l’amende.
Gagner, c’est bien. Dominer, écraser et fausser le marché, c’est mal. C’est en substance la leçon que la Commission Européenne a donné à Google en condamnant l’entreprise à payer 4,34 milliards de dollars pour abus de position dominante dans le domaine des systèmes d’exploitation mobiles, comme en faisait l’écho ce matin le Financial Times.
Une amende qui dépasse largement les 2,4 milliards d’euros que Bruxelles avait déjà infligé à Google pour avoir favorisé son comparateur de prix dans les recherches au détriment des comparateurs concurrents.
L’amende de tombe pas de nulle part : elle est le fruit de « huit ans de bataille antitrust contre Google », rappelle le Financial Times. Elle s’attaque, non pas à Android en lui-même, mais aux conditions de son utilisation par les constructeurs.
Le racket de Google Play
Ce que la commissaire Européenne Margrethe Vestager reproche à Google, c’est des méthodes que Google utilise pour inféoder les constructeurs à ses services. En ligne de mire, le « racket » du Google Play. Portail d’applications incontournable (sauf en Chine, où les stores maisons sont légions) l’application Google Play n’est pas une app comme les autres : pour pouvoir l’installer sur leurs appareils, les fabricants sont obligés d’installer toute une suite d’applications Google, notamment Chrome, Gmail, Maps, etc.
De plus, les constructeurs et les téléopérateurs qui installent Google Search et prennent bien soin de ne pas installer de services concurrents auraient profité d’avantages financiers – pratique anticoncurrentielle, s’il en est.
Finalement, Google aurait mis en place des restrictions contractuelles pour empêcher les constructeurs de smartphones de commercialiser des appareils intégrant un système d’exploitation conçu sur les briques open-source d’Android mais sans les services de Google.
Si le montant est élevé, il ne s’agit pas du chapitre final de l’histoire. Loin de là : outre le fait que Google devrait faire appel, le géant de Mountain View a d’autres batailles en cours avec l’UE car comme le rappelle le Financial Times, Mme Vestager travaille non pas sur un mais sur trois dossiers antitrust qui concernent Google. La firme américaine peut compter sur son armée d’avocats, mais elle ne pourra pas éviter tous les tirs.
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