Avec le Galaxy Z Flip 6, Samsung assume de sortir peu ou prou le même smartphone que l’année précédente, le Galaxy Z Flip 5. Les évolutions matérielles demeurent à la marge (une puce plus puissante, un design légèrement retravaillé, un écran un poil plus lumineux, une batterie légèrement plus capable…) et laissent place à de nombreuses promesses sur le front de Galaxy IA.
En parallèle, les usages de l’écran externe demeurent relativement discrets, en particulier lorsqu’on le compare à son rival, le Motorola Razr 50 Ultra. Mais comme nous le verrons, il n’est pas si compliqué de le débrider. C’est parti pour le test complet !
Le test en vidéo
La formule fait toujours mouche, mais se renouvèle peu
En première prise en main, il faut reconnaître que les choix du nouveau design font mouche. Le Galaxy Z Flip 6 se montre plutôt fin (6,9 mm) et intègre des tranches en aluminium plus carrées. L’ensemble se montre non seulement assez satisfaisant en main, mais aussi très stable. Nous entendons par là que rares sont les instants où l’on craint de le faire tomber. Mais aussi qu’il gagne encore un peu plus en stabilité lorsqu’il est posé sur un bureau en position Flex ou en format fermé.
Autre atout de la formule, le capteur d’empreinte ne pouvant être intégré sous l’écran, il est relégué sur le côté, au niveau du bouton de verrouillage. Ce qui aurait pu être un défaut abouti en définitive sur un smartphone que l’on déverrouille très rapidement et avec aisance, qu’il soit ouvert ou fermé.
En parlant de le fermer, un mot là-dessus, le Galaxy Z Flip 6 est toujours aussi agréable à fermer. Que ce soit pour terminer un appel, fermer une application ou juste, poser son smartphone loin de soi. Il s’agit d’ailleurs d’une des forces du format clapet : si vous cherchez un téléphone pour déconnecter, il a l’avantage de créer une friction entre le moment où il est inactif et le moment où vous l’utiliser à 100 % puisqu’il faut l’ouvrir. Certains trouveront cette friction frustrante lorsque d’autres la chercheront. Nous reviendrons plus en détail plus loin sur cette particularité, en la conjuguant avec l’écran externe.
Autre particularité souvent oubliée : l’écran interne n’adopte pas les dimensions de votre smartphone habituel. Deux éléments diffèrent. Déjà, vous avez un ratio 22:9 plus allongé vers le haut (ou plus large) ce qui va faire que sur de nombreux contenus en 16/9, vous vous retrouverez avec une surface d’affichage réduite. En outre, pour éviter que vous n’explosiez l’écran à chaque fois que vous fermez le téléphone, d’importantes bordures sont installées tout autour, réduisant quelque peu l’immersion par rapport à un écran bord à bord par exemple.
Pour terminer sur cet écran interne, évoquons la fameuse pliure. Comme à chaque fois, il faut rappeler que si elle se voit effectivement sous de nombreux angles, elle est complètement invisible dans ceux qui comptent, à savoir lorsque vous tenez l’écran bien en face de vous. Pour ce qui est de la sensation sous les doigts, elle est quasi transparente au niveau de la pliure, à la nuance près qu’au lieu de sentir une vitre sous vos doigts, vous sentirez une matière plus molle et plastique.
Point important : d’après les mesures réalisées par le 01Lab, cet écran AMOLED, Full HD et 120 Hz n’a rien à envier aux standards souvent élevés du coréen.
Comparé à son seul rival sur le marché, le Motorola Razr 50 Ultra, il est largement devant en termes de luminosité maximale, mais il faut nuancer : le pic lumineux HDR du Motorola s’élève à une valeur impressionnante de 2874 cd/m2, tandis que celui du Samsung plafonne à 1077. Pour ce qui est de la précision du rendu des couleurs, sur les modes par défaut, le Samsung se montre moins précis, avec un delta E moyen de 5,39 contre 3,65 du côté du Motorola. Ajoutons que le Delta E en sRGB du Samsung se rapproche d’une valeur correcte, puisqu’il descend à 3,82.
Malgré ces chiffres impressionnants, en plein soleil, le Z Flip 6 peut parfois montrer quelques difficultés de lisibilité à cause de nombreux reflets.
Ceci mis à part, et lorsque les contenus que vous regardez s’adaptent bien au 22:9, il s’agit sans aucun doute d’un écran très agréable à utiliser et qui en met pleins les yeux. Profitons-en pour dire un mot sur le son. Pas de miracle, il s’agit d’un smartphone, mais le son parvient tout de même à se montrer relativement convaincant pour une utilisation légère. Il y a même quelques basses à mi-volume, qui s’effacent au profit des aigus à mesure que le volume augmente. Bon point à souligner, l’emplacement des haut-parleurs évite que l’on gêne la sortie du son avec le placement des mains.
Un rapide mot sur l’écran externe. Celui-ci se montre étonnant pour sa petite taille (3,4 pouces). Il s’agit d’une dalle Oled presque carrée et affiche une définition de 720 x 748 pixels. Il profite d’une luminosité maximale de 1025 cd/m² et un delta E moyen de 4,95.
Autonomie : la vraie amélioration
S’il y a une amélioration par rapport au Z Flip 5, elle est à trouver ici. L’autonomie est indéniablement meilleure.
Mieux que ça, selon notre test d’autonomie polyvalente, le Z Flip 6 tient même plus longtemps que le Razr 50 Ultra. Il s’agit donc, d’après nos données, du smartphone à clapet doté de la meilleure autonomie. Le bond par rapport au Z Flip 5 est impressionnant, il gagne près de 7 heures.
Le temps de charge en revanche n’est pas son fort. Il met plus de deux fois plus de temps que le Razr 50 Ultra pour passer de 0 % à 100 %.
One UI avec un petit truc en plus
Le Galaxy Z Flip 6 est livré de série avec la toute dernière version de l’interface de Samsung, One UI 6.1.1, sous Android 14. Avant d’en détailler les spécificités, précisons que le constructeur promet de le garder à jour 7 ans, une première pour un smartphone pliant. Cela signifie qu’il recevra les mises à jour majeures vers Android jusqu’à Android 21 ainsi que les patchs de sécurité qui vont avec. Un gage de durabilité, au moins sur le front du contenu, car il est difficile d’imaginer dans quel état finira un Z Flip en 2031.
Passons au plat de résistance : One UI 6.1.1 a pour mission d’ajouter les dernières nouveautés IA aux smartphones Samsung, tout en intégrant les fonctionnalités réservées aux meilleurs smartphones pliants. Pour ces dernières, cela est assez court pour le Z Flip, mais passons-les tout de même en revue.
Nous avons déjà la possibilité de répondre avec l’écran externe à des messages en utilisant une IA générative. Celle-ci va s’inspirer de vos sept derniers messages envoyés dans la conversation pour tenter de coller à votre style. Si elle paraît un peu formelle au départ, les réponses finissent par gagner en naturel. Dans notre cas, émoji et tic de langages ont bien fini par s’intégrer. Il est bien sûr possible de répondre de façon traditionnelle en tapant sur le clavier externe.
Que l’on évoque l’accueil ou les widgets disponibles pour l’écran externe, le soin apporté à l’esthétique saute aux yeux. Les fonds d’écran mignons s’enchaînent, les fenêtres aux bords arrondis se munissent de couleurs pastel. L’intégration des divers widgets est plutôt bien pensée pour tirer profit des 3,4 pouces et limiter le nombre d’infos disponibles au minimum nécessaire. Conséquemment, cet écran externe peut paraître un poil limité. Il existe toutefois une méthode pour le débrider sur laquelle nous allons nous attarder le temps de deux paragraphes.
Good lock avec Multistar : la très bonne idée
Afin de ne pas noyer le grand public avec un trop-plein de fonctionnalités, le géant coréen a conçu à dessein son écran externe à l’économie. Ceci étant, Samsung dispose dans son escarcelle d’une application pour celles et ceux qui voudraient aller plus loin. Good Lock, disponible sur le Galaxy Store, permet d’installer un module appelé Multistar. Un rapide passage dans un sous-menu et hop, vous voilà avec un nouveau widget sur l’écran de couverture.
Ce widget est un peu la clé vers n’importe quelle application puisqu’il sert de launcheur tout simplement. Une fois installé, il permet de décupler le potentiel de l’écran externe. Maps, Netflix, Twitch, les applications de messagerie, même certains jeux… Tout fonctionne pour peu que l’usage vous convienne. Certaines interfaces montrent bien sûr leur limite, mais d’autres sont étonnantes d’adaptabilité.
Fonctionnalités IA : Galaxy AI 1.5
Passons aux quelques nouveautés IA intégrées à One UI 6.1.1. La plus bluffante est sans doute la possibilité d’ajouter des éléments à une photographie comme le chat blanc ou la voiture blanche ci-dessous.
Précision importante : vous n’avez aucunement besoin de disposer de compétences en dessin comme vous pouvez le constater ci-dessous.
D’autres innovations ont été intégrées, comme la possibilité de composer automatiquement un message avec un ton approprié suivant le contexte. Il est également possible de se servir de son smartphone comme d’un interprète, ou encore d’ajouter une photo en fond d’écran et que celle-ci s’adapte à la météo.
Mode Flex
Glissons un mot sur le mode Flex, toujours aussi plaisant. Pour rappel, il s’agit d’utiliser le smartphone en position semi-ouverte avec un angle de 70 à 110° environ. Premier avantage : le smartphone devient son propre support. En outre, la charnière du Z Flip étant particulièrement rigide, choisir l’angle qui vous correspond le mieux est aisé.
Deuxième intérêt : depuis quelques années, Samsung intègre un affichage scindé en deux lorsque vous utilisez le mode Flex. Celui-ci est particulièrement poussé, avec l’intégration de divers raccourcis : souris, boutons de volume ou de contrôle des médias, capture d’écran, etc.
Performances : une puce bridée
Le Galaxy Z Flip 6 intègre le Snapdragon 8 Gen 3 with Galaxy. Décomposons cela en deux temps. La première partie du nom, Snapdragon 8 Gen 3, est tout à fait classique. Il s’agit sur le papier de la puce la plus puissante sur le marché Android. Mais comme nous le verrons, cela n’est pas gage des performances les plus élevées du marché. La mention “With Galaxy” est censée indiquer que la puce a été adaptée aux besoins du Coréen.
Soyons clairs, le Galaxy Z Flip 6 a beau intégrer la même puce que le Galaxy S24 Ultra, il délivre des performances en deçà. Ceci étant, il se place devant son prédécesseur ou encore devant son principal rival sur le marché du pliant sur Antutu 10.
Geekbench conserve à peu près le même équilibre, même si le Z Flip 6 perd du terrain sur la partie monocœur.
Amplitude | 18,9 °C |
Cette perte de performance par rapport à ce que la puce est théoriquement capable de délivrer provient très certainement d’une gestion de la température moins musclée que sur le Galaxy S24 Ultra. En résulte une amplitude thermique en dessous de la moyenne de 18,9 °C, qui montre une certaine prudence du constructeur. Le graphique des performances ci-dessous tend à le confirmer.
En conditions réelles, le smartphone chauffe quelque peu sur Genshin Impact, un jeu particulièrement gourmand. Le jeu tourne autour des 40 FPS avec les réglages graphiques sur élevé. La chauffe est concentrée sur la partie supérieure du smartphone, sous l’écran externe. La température n’atteint pas des niveaux qui rendent l’utilisation impossible, mais la sensation n’est pas forcément agréable pour autant.
Photos : la patte Samsung, mais en 50 Mpx
La configuration photo du Galaxy Z Flip 6 évolue quelque peu par rapport à l’an passé avec un nouveau module ultra-grand-angle. En particulier, le capteur utilisé passe de 12 à 50 Mpx.
Type de module | Grand-angle |
Nombre de pixels | 50 Mpx |
Focale (équivalence 35 mm) | 23 mm |
Facteur de zoom | x1 |
Ouverture de l'optique | 1,8 f/ |
Type de module | Ultra grand-angle |
Nombre de pixels | 12 Mpx |
Focale (équivalence 35 mm) | 13 mm |
Facteur de zoom | x0,6 |
Ouverture de l'optique | 2,2 f/ |
Type de module | Grand-angle |
Nombre de pixels | 10 Mpx |
À l’aide de notre scène photo, nous l’avons comparé au Motorola Razr 50 Ultra. Dans l’ensemble, les deux smartphones se dirigent vers un même axe, une gestion des couleurs plutôt saturée. Mais il faut noter une accentuation des détails et une saturation plus élevée côté Motorola. Ceci étant posé, le Samsung perd des détails dans les coins de l’image et gère beaucoup moins bien le bruit. Dans l’ensemble, le Samsung donne un rendu peut-être un peu plus naturel, mais moins propre.
Vous trouverez l’image prise avec le Motorola à gauche et le Samsung à droite.
Passons aux prises de vues en conditions réelles. En extérieur comme en intérieur, le Z Flip 6 donne à voir l’habituelle patte de Samsung. Le piqué est bon sans trop accentuer les microcontrastes, la colorimétrie est un poil appuyée sur les verts et les bleus, mais dans l’ensemble vous avez des clichés tout à fait acceptables.
Dans des conditions lumineuses moins favorables, le Galaxy Z Flip 6 est plutôt à l’aise. Il maitrise en effet bien l’art de la pause longue et parvient à récupérer une belle quantité de lumière, même dans une pièce très peu éclairée comme dans le 2e cliché dans la galerie ci-dessous.
Quant au mode nuit en extérieur, il bascule dans la non-nuit avec un ciel bleuté. De quoi obtenir des clichés bien nets au prix d’un rendu naturel.
L’ultra grand angle n’a pas bénéficié des mêmes améliorations que le grand angle. En comparant les deux, il apparait clairement que l’ultra grand angle est plus sombre et plus jaune.
Il reste toutefois très utilisable, mais offre un bon niveau de piqué. Les zones sombres sont un peu bouchées tout de même.
S’il veut jouer la gagne contre les smartphones classiques, il manque sans doute au Galaxy Z Flip 6 un téléobjectif. Cela se ressent en particulier pour les photos en mode portrait ou bien en extérieur pour capturer un détail un peu éloigné.
À ce prix, l’ancien modèle fait forcément de l’œil
Au moment où nous écrivons ces lignes, le précédent modèle, le Galaxy Z Flip 5 coûte 819 euros. Au vu de l’absence d’évolutions sur le Z Flip 6 que nous venons de tester, il est difficile de ne pas conseiller son prédécesseur, d’autant qu’une partie des fonctionnalités IA arriveront sur le Z Flip 5 d’ici la fin de l’année.
Quelques points peuvent justifier de lui préférer le dernier modèle. Il faudra mettre dans la balance les 7 ans de mise à jour, le nouveau capteur photo, la nouvelle puce… Mais ces points valent-ils vraiment près de 400 euros ? Difficile de répondre positivement.
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