Il y a quelques mois, nous testions le Dell XPS 13 Plus, une version plus poussée et originale, plus design aussi du célèbre ultraportable du géant texan. Un pas de côté néanmoins, qui par ses expérimentations, détournait le regard du sillon principal, productiviste. Le Dell XPS 13 sur lequel nous écrivons ces lignes est le modèle de base, vendu malgré tout 1 499 euros – prix conseillé, même si des opérations ponctuelles peuvent voir son prix flirter avec les 1 000 euros.
La définition même de l’ultraportable classique
Il ne fait donc pas dans la surenchère ou l’expérimentation. Avec son boîtier en aluminium bien fini, c’est un ultraportable de bout en bout, pensé pour vous permettre de taper du texte longtemps, partout, avec confort et rapidité. Un PC portable dont tout l’espace utile est occupé. Sa partie inférieure, qui accueille un clavier qui s’étend d’un bord à l’autre, avec une infime démarcation avant le bord du boîtier. Cela établit une intention, on est là pour travailler.
Le clavier est très agréable. Ses touches assez petites sont bien dimensionnées malgré tout. La saisie est rapide, les doigts trouvent leurs cibles à coup sûr. Il n’y a ni fioriture, ni raté. Le rétroéclairage est efficace, bien que parfois un peu trop discret – il offre trois réglages : éteint, faible intensité lumineuse, « forte » intensité lumineuse.
Le pavé tactile pourrait être un peu plus grand et confortable, mais il est bien placé, réactif et suffisamment affleurant pour être utilisé sans qu’on ait jamais à baisser les yeux pour le trouver.
Quand on lève les yeux, on est accueilli par un écran tactile et brillant, bord à bord. L’impression de n’avoir devant soi que l’affichage est vraiment très plaisante. La dalle Full HD+ (1920×1200 pixels) de 13,4 pouces offre une première impression lumineuse, et avec 454 cd/m2, elle est presque 12% plus lumineuse que la moyenne des PC ultraportables passés par le 01Lab au cours des 12 derniers mois. Mais elle est surtout très joliment contrastée (1 846:1, pour une dalle LCD, évidemment).
Il est ainsi agréable de regarder des images ou même des vidéos sur cette dalle. Il faut dire que sa fidélité colorimétrique est très bonne, avec un Delta E 2000, mesuré à 1,78 – sachant qu’il est difficile de faire la différence à l’œil nu, en dessous de 2. On flirte avec l’excellent. En revanche, sa résolution n’est pas exceptionnelle (169 ppp), mais suffisante pour travailler sur du texte sans inconfort, malgré une légère impression de micro-crénelage.
Vous avez donc bel et bien affaire à une super machine à écrire 2.0, connectée en Wi-Fi 6. Ce genre de PC ultraportable a souvent tendance à se tourner vers le cloud pour l’accès aux fichiers, délaissant les clés USB ou les stockages externes. Cela explique peut-être l’extrême pauvreté de la connectique – sur ce point, Dell a été bien mal inspiré de copier Apple et son minimalisme outrancier. Toutefois, le géant texan a le bon goût, pour se rattraper, d’offrir le meilleur de la connectique actuelle, avec deux ports Thunderbolt 4. Grand prince, il fournit même deux adaptateurs : USB-C vers USB-A et USB-C vers mini-jack.
Terminons notre petit tour de la connectique par un arrêt sur la Webcam 720p. On ne s’y attardera pas trop, la qualité étant tout juste acceptable en pleine lumière, et clairement inadéquate, en 2022, en basse lumière. Mais c’est encore un point que les constructeurs, même les meilleurs, sont enclins à négliger, même après une pandémie et les heures de visioconférence qu’elle nous a imposé.
Performances : une configuration taillée pour la bureautique, et un peu plus
Le cœur de la configuration du Dell XPS 2022 est confié aux bons soins d’Intel et d’un Core i5 de douzième génération. Sa nomenclature détaillée 1230U nous indique en plus qu’il est plutôt positionné en entrée de gamme des Core i5 et qu’il s’agit d’une puce basse consommation, le U en témoigne.
Dell a donc choisi de privilégier l’autonomie à la performance pure. Un choix qui n’est pas forcément discutable quand on veut mettre entre les mains des utilisateurs une machine endurante.
D’autant que, depuis quelque temps déjà, les puces d’Intel de la gamme Core i5 assurent la puissance requise pour les tâches du quotidien, surtout en bureautique 2.0, et même un peu plus, comme le montage de petits films 4K ou le traitement de photo un peu lourdes. Les tâches s’exécutent désormais sans heurts, la montée en puissance vous fait simplement économiser du temps.
Nous avons opposé au Dell XPS 13, ces meilleurs ennemis déclarés, les MacBook Air M1 et M2, évidemment, qui fonctionnent avec une puce Apple Silicon (ARM, et non x86). Mais nous avons également pioché dans nos derniers tests de PC ultraportables. Ont ainsi été retenus le tout récent Surface Laptop 5, de Microsoft, qui joue toujours un peu le rôle de déclaration de principe du géant du logiciel. Le Galaxy Book 2 Pro méritait aussi largement notre attention, ne serait-ce que pour signifier le retour de Samsung dans nos contrées. Enfin, le Zenbook S 13 a toute sa place. D’une part, parce qu’il propose une alternative à Intel qui est extrêmement convaincante, et ensuite parce que pour un prix très proche de celui du XPS 13, il pourrait simplement être un élément d’alternative à l’ultraportable de Dell.
On notera que les deux PC Intel sont équipés de Core-i7, ce qui explique la différence de performances enregistrées par Geekbench. Tandis qu’on voit bien que le Zenbook S 13, qui embarque une solution AMD, a de quoi séduire ceux qui ont besoin de plus de puissance graphique.
Enfin, les MacBook Air dominent les PC Intel et AMD pour la partie CPU, et ne font une exception pour la partie graphique que pour le Zenbook. Mais revenons à notre Dell XPS 13. Son Core i5 marque clairement le pas face à cette concurrence. Néanmoins, vu son positionnement tarifaire, il tient la route – les deux machines qui lui font le plus mal sont le Zenbook, décidément, vendu environ 1 500 euros, et le MacBook Air M1, à partir de 1 399 euros.
Bref, le Dell XPS 13 n’est pas la machine la plus performante, et n’offre pas forcément le meilleur rapport qualité/prix, mais si vous cherchez une valeur sûre, avec un bon suivi pour les réparations, cela peut être un très bon choix malgré tout. Maintenant qu’on sait ce que donne son processeur quand on le sollicite, que donne son autonomie ?
Autonomie : la force des Core de 12e génération
Les XPS 13 se sont toujours installés confortablement en haut des classements des ultraportables les plus autonomes. Ils y côtoyaient, ou dominaient, les MacBook Air ou Pro, d’Apple. L’arrivée des MacBook avec SoC Apple Silicon a un peu cassé cette belle mécanique.
Le Core i5-1230U, d’Intel, est taillé pour consommer peu, on l’a vu. Sa consommation de base est donnée, par Intel, pour être de seulement 9 W, avec un maximum de 29 W quand il sort tous ses muscles. Le choix de cette puce contribue grandement à permettre à cette édition du XPS 13 d’offrir une bonne autonomie au global. Vous pourrez utiliser votre ordinateur pour tout ou partie de votre journée de travail, selon sa longueur ou l’intensité des tâches que vous demanderez à votre machine.
Pour mettre des chiffres sur cette observation empirique, tournons-nous vers les résultats de nos deux tests d’autonomie appliqués à tous les PC portables qui passent entre les mains du 01Lab.
En autonomie polyvalente, qui reprend et enchaîne les usages les plus courants du quotidien (Web, traitement de texte, vidéo, etc.), le Dell XPS 13 que nous testons ici a tenu 11 h 54. C’est très bon, et dans la lignée de ce que le modèle de 2020, passé entre nos mains, avait offert. La cuvée 2022 gagne 23 minutes. C’est toujours bon à prendre.
Pour le test en streaming vidéo, l’édition de cette année ferme boutique au bout de 10 heures, ce qui devrait vous laisser le temps de regarder deux ou trois épisodes de votre série préférée avant de trouver une prise électrique. C’est 19 minutes de moins qu’avec le modèle 2020 susmentionné, mais cette petite baisse ne peut pas être qualifiée de contre-performance. D’autant plus que c’est bien mieux que ce que nous offrait le Dell XPS 13 Plus que nous avons testé cette année également.
En revanche, pas de miracle pour l’instant, malgré son U, le Core i5 consomme davantage que le M1 ou le M2, d’Apple. De fait, les deux générations de MacBook Air font mieux que le dernier Dell XPS 13. On attirera aussi l’attention du lecteur vers la performance hors norme du Zenbook S 13, à dalle OLED, d’Asus. Ce PC remarquable se paie le luxe d’être plus endurant que les MacBook Air (mais pas que les MacBook Pro) en autonomie polyvalente – et, comme on l’a vu plus haut, il ne manque pas de puissance non plus.
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