Enfin ! Après un premier Pixel Fold qui avait servi de ballon d’essai (non commercialisé), Google s’est enfin décidé à lancer à grande échelle un smartphone pliant. Le Pixel 9 Pro Fold veut corriger tous les défauts du premier, en particulier sur le design.
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Au niveau tarif, il se place juste en face d’un Samsung et son Galaxy Z Fold 6. Est-ce que Google peut rivaliser avec les années d’expérience de son comparse coréen, avec qui il a en partie développé l’interface Android pour smartphones pliants ? Nous allons voir ça en détail dans ce test.
Design : un vrai Pixel, mais il ne faut pas trop regarder au détail
Nous l’avons souligné plus d’une fois, le design des Pixel 9 et 9 Pro est une véritable amélioration par rapport aux précédents modèles. Plus premium, plus soigné, bref, vraiment réussi. Le Pixel 9 Pro Fold suit le même schéma puisqu’il améliore, peut-être même de façon plus substantielle encore, les bases posées par le premier Pixel Fold.
Exit la bordure disgracieuse pour cacher la caméra selfie sur l’écran interne par exemple, place à un bon vieux poinçon, habilement placé sur un des coins pour ne pas gêner lors du visionnage de vidéos.
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Bonjour aussi à un sérieux gain de légèreté, passant de 283 g, un tank, à 257 g. Un beau progrès, mais qui place tout de même le Pixel 9 Pro Fold en bon dernier des smartphones pliants au format livre, qui passent tous sous la barre des 240 g.
Au-delà des nombres, rassurez-vous, les 257 g du Pixel Fold ne nous ont pas particulièrement gênés au quotidien. Bien sûr, lorsqu’il est fermé, vous sentez entre vos mains que vous ne tenez pas un smartphone classique, mais cela s’arrête là.
Sur l’épaisseur, c’est pratiquement la même chose : le 9 Pro Fold mesure 10,5 mm d’épaisseur, un beau gain par rapport aux 12,1 mm du précédent, mais nous sommes encore loin d’un champion comme le Honor Magic V3 et ses 9,2 mm.
Là encore, une fois ce constat posé, à vous de voir si cela a une grande importance à vos yeux. Car ce que le Pixel 9 Pro Fold perd en place gagnée dans la poche, il le justifie en partie par une plus grande stabilité. On y gagne lorsqu’on tient le smartphone pour prendre des photos ou pour l’utiliser une fois l’écran interne déployé.
En parlant des écrans, sur ce front aussi, Google a fait de gros progrès. Avant même de regarder les mesures du 01Lab, cela saute aux yeux. Les ratios sont bien plus agréables avec un écran externe passé en 20:9, soit un format de smartphone classique, mais aussi l’écran interne beaucoup plus proche d’un véritable carré (1:1). En outre, l’écran pliable est passé à la technologie LTPO (1-120 Hz), lui permettant d’offrir une plus grande fluidité et d’économiser un peu de batterie. On peut d’ailleurs regretter que ce ne soit pas le cas de l’écran en façade.
Les mesures du 01Lab révèlent un écran extrêmement lumineux avec une luminosité moyenne de 2255 cd/m² et un boost à 2481 cd/m².
La pliure est sans aucun doute l’une des plus visibles du marché. Est-ce à dire qu’au quotidien, vous la remarquerez ? En étant bien en face, elle se fait complètement oublier. En outre la charnière semble de bonne facture. Il est possible de la régler à l’envi et on sent une vraie robustesse.
Abordons désormais le point certainement le plus gênant de ce design : les bordures autour des deux écrans. À une époque où tout smartphone au-delà des 1000 euros a tendance à les supprimer ou les rendre quasi imperceptibles, il est difficile de totalement pardonner le choix opéré ici. Le pire étant la situation de l’écran en façade qui affiche des bordures noires franchement protubérantes, et par ailleurs non symétriques. Pour l’écran interne, le Pixel Fold s’en sort mieux, mais comme souvent avec les écrans pliants, pour se prémunir d’éventuels chocs, le constructeur a préféré ajouter comme un trottoir tout autour.
Si vous parvenez à passer outre ces détails, sachez que vous aurez tout de même entre les mains un smartphone très agréable à utiliser au quotidien. La charnière apportant un bord parfaitement plat lorsqu’il est fermé, le smartphone tient bien en main avec une belle assise.
Comme toujours avec les smartphones pliants, nous avons le droit à un capteur d’empreinte latéral et non pas sous l’écran. Comme à chaque fois, cela n’est pas forcément une grosse perte tant le capteur se montre réactif et pratique à atteindre.
Pour boucler la partie design, rappelons à toutes fins utiles que ce smartphone n’est pas protégé contre les poussières, mais qu’il est bel et bien étanche, comme le montre sa certification IP X8. Si l’écran interne est protégé par du plastique afin d’assurer sa flexibilité, l’écran avant et le dos sont protégés par du verre Corning Gorilla Glass Victus 2.
Un prix qui frôle les 2000 euros
Difficile de ne pas conseiller le Google Pixel 9 Pro Fold aux plus technophiles des amateurs de smartphones, au vu de son tarif de 1899 euros. S’il se place 100 euros moins cher que le Galaxy Z Fold 6 ou encore le Honor Magic V3, cela reste un investissement conséquent.
Si vous privilégiez la légèreté avant tout, nous vous conseillerions plutôt le Honor Magic V3. Si vous préférez une expérience logicielle excellente, ce Pixel Fold semble un bon choix. Et si les tarifs en vigueur vous font peur (nous vous comprenons), tournez-vous sans doute vers le Galaxy Z Fold 5 de l’an passé.
Un point pourra toutefois faire pencher la balance en faveur du Pixel Fold face au Honor Magic V3. Il s’agit de l’expérience logicielle.
Pixel Experience et IA font-ils bon ménage ?
Si le premier Fold de Google était très limité sur le sujet, proposant simplement de passer d’Android 13 à 14, ce deuxième Fold redresse largement la barre en s’engageant sur sept ans de mises à jour d’Android. Un chiffre bien au-dessus du Honor Magic V3, mais au même niveau qu’un Z Fold 6.
En sortie de boîte, nous avons le droit la Pixel Experience sous Android 14, le tout relevé par des fonctionnalités IA. Avant de s’intéresser à ces dernières, arrêtons-nous un instant sur l’expérience générale.
La Pixel Experience est sans doute une des interfaces Android les plus chouchoutées. Pour cause, en coulisses, vous trouverez Google, qui s’occupe du support d’Android. Résultat, toutes les nouveautés les plus fraiches d’Android débarquent en premier lieu sur les Pixel. En plus de cela, chaque trimestre, lors des Pixel drop, de nouvelles fonctionnalités sont ajoutées.
En outre, depuis Android 12, l’interface de Google est devenue beaucoup plus esthétique et agréable à utiliser. La gestion des thèmes de couleurs sur les icônes, mais aussi les animations ou encore l’ergonomie de l’ensemble, tout cela est très réussi. La barre des tâches ajoute un vrai plus lorsque l’écran est déplié.
Il y a bien sûr encore quelques anicroches, comme la gestion du réseau, très peu pratique puisqu’il faut deux clics pour aller trouver le WiFi plutôt qu’un. Quelques bugs résiduels sont aussi encore à regretter, comme des fenêtres qui ne veulent pas s’ouvrir ou les boutons de volume qui arrêtent de fonctionner. Mais nous parlons là de bugs très ponctuels.
IA y’a pas encore toutes les fonctionnalités
Tout comme nous le disions dans nos tests des Pixel non pliants, nous vivons à une époque où les smartphones sortent avec la moitié des fonctionnalités. Le Google Pixel 9 Pro Fold devra attendre pour profiter d’un certain nombre de nouveautés IA.
En comparaison des autres Pixel, il aligne peu ou prou les mêmes fonctionnalités que les Pixel 9 Pro. On profite par exemple du Video Boost ou la vision de nuit vidéo et le mode macro. En revanche, vous devrez faire l’impasse sur le flou cinématique, pourtant bien présent sur le Pixel 9 de base.
Parmi les points marquant cette année, citons déjà Add me (m’ajouter en français) qui permet à la personne qui prend une photo d’échanger sa place avec l’un de ses sujets pour s’inviter sur le cliché. C’est le cas de votre serviteur sur les clichés ci-dessous qui se trouve au milieu. Comme vous pouvez le voir sur le cliché à gauche, il peut y avoir quelques petits soucis avec les bras.
Toujours en photo, il y a un mode panorama plutôt sympathique pour attraper l’intégralité du bureau dans un seul et même cliché. Bon vous l’aurez remarqué, il y a tout de même de nombreux défauts comme le ventilateur rond à gauche ou l’étagère à droite.
Gemini est désormais proposé comme assistant vocal de base sur les smartphones Android. Avec le Pixel 9 Pro Fold, il est même possible de converser avec lui de façon plus naturelle en utilisant Gemini Live. Malheureusement, la fonctionnalité n’est disponible qu’en anglais pour l’heure.
En photo, un Pixel 9 Pro ou presque
La configuration photo du Pixel 9 Pro Fold est très proche de celle du Pixel 9 Pro, même si elle troque quelques mégapixels pour éviter au prix de s’envoler. On retrouve le trio grand-angle, ultra-grand-angle et téléobjectif offrant un grossissement équivalent X5.
Grand angle
Le grand angle du Pixel 9 Pro Fold reprend les qualités des Pixel : clichés avec moult détails, microcontrastes très poussés et colorimétrie assez flatteuse. On aime ou on n’aime pas, mais cela a le mérite de magnifier quelque peu n’importe quelle prise de vue, même dans la grisaille.
De nuit, le Pixel 9 Pro Fold se montre fidèle à la réputation des Pixel. Il parvient à éclairer la nuit presque comme en plein jour avec un niveau de détail très appréciable.
Selfie grand-angle
Un des avantages du format pliant est qu’il n’y a pas besoin de passer par le capteur selfie pour prendre des égoportraits. En voici un exemple parlant. On profite des avantages du grand angle dans toute sa splendeur.
Ultra grand-angle
L’ultra grand-angle se montre tout aussi bon et reprend à son compte les qualités du grand angle, en maintenant une belle cohérence colorimétrique. Surtout, il est important de noter que nous avons là un ultra grand-angle qui donne vraiment envie d’être utilisé, là où chez certains concurrents, il peut un peu donner l’impression d’être au rabais.
Téléobjectif
Mais le petit bijou à nos yeux est sans aucun doute le téléobjectif (équivalent X5). De nuit, de jour, il capture des clichés particulièrement enthousiasmants puisque l’on arrive à obtenir des scènes éloignées avec un niveau de détail équivalent au module grand-angle. De nuit le résultat est même plus naturel que sur le grand-angle puisque les scènes sont moins “éclairées” par le mode nuit.
Performances : un Tensor G4 qui ne brille pas particulièrement
Le Google Pixel 9 Pro Fold possède la même puce que tous les autres Pixel 9 : conçue par Google et fabriquée par Samsung Foundry, il s’agit du Tensor G4. Et tout comme avec les Pixel 9, le Tensor G4 n’est pas vraiment un prétendant pour devenir le roi des performances.
En cause notamment le GPU qui peine à s’élever au niveau des standards du genre. Rassurez-vous, les performances sont largement suffisantes pour les usages du quotidien et le smartphone ne montre pas de signe de ralentissement au quotidien.
En jeu, la puce permet de se lancer dans un petit Genshin Impact, mais vous n’approcherez pas les sommets pour autant. Lors de notre test, le jeu tournait en 45 FPS en réglages graphiques moyens, ce qui n’est pas terrible. Le smartphone a pour lui de ne pas chauffer outre mesure.
Pour ce qui est de la connectivité, Google a comme à son habitude mis les petits plats dans les grands. Son smartphone pliant intègre ce qui se fait de mieux en la matière : support de l’ultra wide band, Bluetooth 5.3, mais aussi GPS double band (L1+L5) ou encore WiFi 7. Sur ce front-là, vous n’aurez donc aucun mal à voir venir les différentes évolutions que nous réserve l’avenir.
Autonomie : plié c’est ok, déplié attention
Avec sa batterie de 4 650 mAh, le pliant de Google peut faire un peu peur. En effet, la plupart des mastodontes actuels proposent à minima une batterie de 5 000 mAh. Mais une fois n’est pas coutume, il prouve que la capacité de la batterie n’est pas aussi intéressante que l’optimisation réalisée par le constructeur.
Avec un usage léger (quelques messages échangés, écoute de musique en déplié, quelques vidéos dans le métro), le smartphone tient très tranquillement la journée. Il peut même aller grignoter la journée suivante puisqu’en allant se coucher le soir, il affichait encore 55 % d’autonomie. Rien d’impérial donc, mais une autonomie tout à fait convenable pour ce type de format.
Une fois ouvert, sans trop de surprise, l’exercice est beaucoup plus complexe. Le smartphone tient 12 h 31 avant de s’éteindre.
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