C’est le nouveau vaisseau amiral de la gamme de casques Bose. Dans la lignée des écouteurs du même nom (attention à ne pas vous tromper si vous voulez l’acheter), le constructeur américain tape ici très fort question tarif. À 500 euros, il se place presque au niveau du très exclusif AirPods Max d’Apple (580 euros), mais bien au dessus de son concurrent direct de Sony, le WH-1000XM5 (400 euros). Pire encore, il prend tout simplement 100 euros de plus que son prédécesseur, l’excellent NC 700, sorti à 400 euros en 2019. Passé le choc du prix, difficile d’imaginer autre chose de ce casque QuietComfort Ultra que de viser l’excellence.
C’est en tout cas ce qu’il s’en dégage lorsqu’on le sort de sa boîte pour la première fois. La qualité perçue est proche de la perfection. Les plastiques sont épais, l’arceau et la fourche de maintien des coques en aluminium, les mousses et le revêtement synthétique qui les habillent moelleux. Subsistent seulement quelques craquements au niveau de l’arceau lorsqu’on le manipule, mais rien de vraiment rédhibitoire.
Confortable et ergonomique
Cette impression de qualité se prolonge dès que l’on place le casque sur sa tête. Comme tous ses prédécesseurs de la grande famille des QuietComfort, cette version Ultra pousse le confort un cran plus loin. Les écouteurs sont spacieux et entourent les oreilles sans les serrer. Au niveau du crâne, l’arceau est suffisamment large pour éviter tout point de compression désagréable. Enfin, les mousses épaisses et le poids limité de 250 grammes permettent de le conserver en place des heures et des heures sans être fatigué. Un exemple de confort, comme Bose sait si bien le faire donc.
Question ergonomie, le constructeur de Framingham fait ici un choix plutôt malin, mêlant boutons physiques et commandes tactiles. Sur la tranche droite, se trouve tout d’abord le bouton d’allumage/extinction, également utile lors des phases d’appairage Bluetooth. Au-dessus, un second bouton multifonction sert aux commandes de lecture, d’appels téléphoniques et de déclenchement de l’assistant personnel. Enfin, une zone tactile située elle aussi sous l’écouteur droit et matérialisée par un léger relief contrôle le volume. Accessible facilement par le pouce, elle évite de rendre toute la surface de l’écouteur tactile et de la déclencher par erreur lorsqu’on retire son blouson ou qu’on enfile un pull par exemple. Bien vu là aussi.
Notons également que QuietComfort Ultra est entièrement pliant et pas seulement à plat comme l’était le NC 700 (l’un de ses défauts d’alors). Il se range dans une housse solide et compacte à l’image de ce que Bose a toujours fourni avec ses précédents QuietComfort.
L’application Bose Music s’enrichit
Une fois le casque connecté à son smartphone, l’application Bose Music parait de plus en plus indispensable à l’usage de cet appareil. Très basique il y a encore quelques années, elle s’enrichit au fur et à mesure de nouvelles fonctionnalités sans toutefois perdre la clarté de son interface toujours très simple à utiliser. C’est par exemple le cas de la rubrique « Modes » qui propose de prédéfinir plusieurs configurations qu’on l’on activera à l’envi selon la situation dans laquelle on se trouve. En plus des trois modes par défaut (Silence, Attentif, Immersion), il est possible d’en ajouter une multitude comme le mode Course qui ne pousse pas la réduction de bruit au maximum pour être attentif à son environnement et propose d’activer une fonction « coupe-vent » pour éviter les bruits intempestifs dans les micros externes (pas vraiment utile toutefois étant donné l’excellence du casque dans le domaine). Il est ensuite possible de passer d’un mode à l’autre sans ouvrir l’application, simplement grâce à un appui long sur la touche multifonction du casque.
Autre nouveauté dans l’application : le son immersif. Également proposé sur les écouteurs QuietComfort Ultra, ce traitement du son promet de spatialiser le signal stéréo. Attention, contrairement à l’audio spatial d’Apple, il ne se base pas du tout sur les pistes mixées en Dolby Atmos et s’applique donc à n’importe quel fichier. Dans les faits, on retrouve ici les mêmes défauts que sur les écouteurs : ce traitement apporte parfois de très beaux résultats en transcendant très bien un signal stéréo et tombe d’autres fois complètement à côté de la plaque, rendant un mix beaucoup trop brouillon. Ce manque de constance poussera donc à ne pas l’activer par défaut au risque d’en oublier son existence.
Encore un pas de franchi dans la réduction de bruit
D’autant plus que ce son immersif a des conséquences néfastes sur l’autonomie (là aussi comme sur les écouteurs). Bose précise ainsi qu’au lieu des 24 heures annoncées, elle ne sera que de 18 heures. Dans les faits toutefois, son immersif désactivé, notre test au Labo de 01net.com a pu mesurer 28 h 41 d’écoute, une plutôt bonne performance en soit (17 h 06 transparence constamment activée). Notons d’ailleurs qu’il est impossible d’utiliser le casque en mode passif sans réduction de bruit ou transparence activée, cela aurait pu lui faire gagner certainement encore quelques heures d’autonomie.
Il serait toutefois bien dommage de l’utiliser de manière passive tant la réduction de bruit active est performante. Si on en attendait pas moins de la marque pionnière dans le domaine, le fait est qu’elle confirme encore une fois sa mainmise technique. Dans la rue, les transports, un café, un bureau ouvert ou tout autre lieu bruyant, la réduction de bruit active du QuietComfort Ultra répond présent. Fidèle à l’habitude du constructeur américain, elle est surtout efficace sur les fréquences graves et médiums, laissant à l’isolation passive le gros du boulot concernant les plus aiguës. Quoi qu’il en soit, cette isolation active est difficilement critiquable tant elle est efficace en toute circonstance et arrive encore une fois à recréer cet effet de bulle reposant et permettant de limiter le volume sonore.
Pour écouter son environnement, on peut passer en mode Attentif qui active les quatre micros externes pour en réinjecter le son dans les écouteurs. S’il n’est pas aussi naturel que celui d’Apple (la référence du marché), il est toutefois de très bon niveau. Cela est certainement dû à la qualité des micros qui participent aussi à la bonne tenue du mode mains libres lors des appels téléphoniques. Les interlocuteurs se sont parfois plaints d’entendre notre voix de manière sourde dans les environnements bruyants, mais elle était malgré tout toujours intelligible et bien distincte des fonds sonores constants (un peu moins lorsqu’un bruit soudain se fait entendre comme un klaxon dans la rue par exemple).
Un équilibre sonore à aller chercher
Et la qualité audio dans tout ça ? Première constatation : Bose renoue avec certains de ses démons passés ; à savoir une surreprésentation des fréquences basses dans sa signature sonore. La marque avait pourtant calmé le jeu justement avec le NC 700 qui proposait enfin un signal plus équilibré que ses prédécesseurs QuietComfort. Il a suffi à Bose de réemployer cette appellation pour son nouveau modèle très haut de gamme pour lui redonner instantanément cet attribut. Très présentes donc, les basses sont toutefois précises et dynamiques, certainement grâce à la bonne réactivité des transducteurs (fidèle à son habitude, Bose ne donne pas d’informations quant à leurs caractéristiques).
Si les médiums n’en pâtissent pas trop, les aigus semblent en revanche un peu mangés par ces basses fréquences pour parfaitement s’exprimer. Heureusement, un tour dans l’application Bose Music permet de remédier à tout cela. Grâce à l’égaliseur trois bandes (seulement), il suffit de baisser les basses de 5 niveaux et d’augmenter d’autant les aigus pour obtenir quelque chose de bien plus équilibré et respirant que la signature d’origine. On profite alors d’autant mieux de la précisions des basses et de la belle image stéréo chaleureuse. C’est un régal, mais il se mérite après quelques réglages.
On regrette d’autant plus que Bose ne propose pas la possibilité de connecter le casque en USB pour profiter de sources sans pertes, comme le fait par exemple magnifiquement le récent Shure Aonic 50 Gen 2. Seuls les codecs compressés SBC et AAC sont proposés pour la grande majorité des appareils Bluetooth. Certains smartphones Android pourront quant à eux profiter des codecs aptX Adaptive certifiés Snapdragon Sound, mais cela limite cette fonction à des appareils seulement haut de gamme. Dommage que ce soit le seul moyen d’exploiter ce casque au maximum.
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