Quand géographie et informatique cohabitent… Yann Buthion, d’abord chargé d’entretenir un SIG, s’est retrouvé responsable de maintenance informatique, avant de revenir à des questions d’aménagement du territoire.Décision Informatique : Vous avez fait le saut de la géographie à l’informatique, comment cela s’est-il produit ?
Yann Buthion : J’ai d’abord fait un DEUG de géographie et une maîtrise de sciences et techniques en aménagement du territoire. À l’époque, mon rapport à l’outil informatique était mauvais. Durant mon objection de
conscience, dans la structure du parc naturel régional du Livradois-Forez, en Auvergne, j’ai travaillé à la réalisation du SIG [système d’information géographique, NDLR].
Petit à petit, je suis aussi devenu responsable informatique, pour de la maintenance de bas niveau principalement, et j’ai pris en charge la création du site Web. J’ai ensuite été embauché par le parc naturel régional du Vercors pour
une mission de maintenance informatique et de remise à plat du site Web. Puis ma mission s’est étoffée avec le projet de déploiement de réseau haut-débit, et la responsabilité du SIG.Avez-vous développé un intérêt particulier pour les SIG ?
Je trouve cet outil passionnant. Il est totalement transversal et aide à l’aménagement du territoire en permettant de visualiser l’espace de multiples manières. J’ai commencé par numériser l’emplacement des sentiers de randonnée à partir
de données relevées par GPS, mais un SIG donne aussi des informations sur la qualité des eaux, le milieu agricole, la végétation, en somme toutes les données environnementales. Il sert également d’observatoire de l’activité du territoire avec les
données démographiques et économiques.Vous êtes-vous formé particulièrement à l’informatique ?
J’ai surtout appris sur le terrain, en accompagnant, par exemple, les agents de maintenance informatique lors de leurs interventions. Pour le côté Web, je me suis débrouillé avec les moyens du bord, et je me suis formé aux SIG en lisant
sur le sujet. Mes études m’ont aidé : je maîtrisais déjà les concepts de base. En fait, au niveau informatique, je joue le rôle du pompier, je réponds aux urgences des utilisateurs, et un technicien vient périodiquement de l’extérieur pour les
opérations plus complexes. Je serais incapable de mettre en place un PGI. Je me sens moins informaticien que correspondant informatique. En quoi vos compétences initiales vous ont-elles aidé ?
Ma formation à l’aménagement du territoire a servi dans le cadre du projet Vercors haut-débit [lire Décision Informatique n?’ 626, NDLR] pour choisir les communes à équiper et gérer les
rapports avec les différents partenaires. Ce que nous faisons ici n’est pas un réseau informatique local d’entreprise. C’est une problématique de territoire, de gestion de l’espace, de discussion avec les acteurs impliqués, de motivation des uns et
des autres. Trouver ou aider à trouver les associations qui assument le rôle d’opérateur local est une partie très enrichissante du travail. Quelles sont vos responsabilités dans le projet Vercors haut-débit ?
Je consulte les diverses parties, je coordonne les chantiers de déploiement. Parfois, cela peut aller jusqu’à construire un local technique ou couler une chape de béton. Comme nous n’avons pas de gros moyens, nous faisons avec la bonne
volonté des gens, et cela conduit parfois à des situations rocambolesques. Pour la maintenance, par exemple, certaines associations s’en chargent, mais il m’arrive de monter sur un pylône lorsqu’il y a besoin.
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