Une toute petite équipe de modérateurs en français chez X/Twitter

X/Twitter a mis en ligne son premier rapport sur la transparence en Europe (un document à consulter à cette adresse), comme l’exige la législation sur les services numériques (DSA). On y apprend notamment que l’équipe de modération pour la langue française compte 52 personnes — seulement, serait-on tenté d’ajouter, sachant qu’il y aurait 12 millions d’utilisateurs français de la plateforme.

Petite équipe, grands problèmes

Cela parait bien peu face aux signalements des contenus à problème. La modération en français est cependant mieux lotie que dans d’autres langues : Twitter compte ainsi 1 seul employé pour le hollandais, idem pour le croate, le polonais et le letton. L’équipe pour la modération en allemand compte 81 professionnels, 41 pour le portugais, 20 pour l’espagnol, 12 pour l’arabe et 2 294 pour l’anglais.

Twitter Modération — Le nombre de « spécialistes de la modération » de Twitter en fonction de leurs langues de travail. © Twitter

« X a analysé les langues les plus courantes examinées par nos modérateurs de contenu et a recruté des spécialistes de la modération de contenu qui possèdent une maîtrise professionnelle des langues couramment parlées », détaille le rapport. Le réseau social emploie d’autres méthodes pour faire la police : des modèles d’apprentissage automatique sont mis à contribution, ainsi que les « notes de la communauté », une modération qui ne coûte rien à Twitter puisqu’elle est réalisée par des bénévoles.

Entre le 28 août et le 20 octobre, Twitter a supprimé 16 288 messages en France, contre 7 743 en Espagne, 7 160 en Allemagne ou encore 4 850 aux Pays-Bas. Twitter a engagé une action contre 425 104 comptes dans l’Hexagone sur la même période, c’est moins qu’en Italie (441 304) mais plus qu’en Allemagne (232 144).

Twitter rappelle sa conviction, qui est aussi celle d’Elon Musk : « Freedom of Speech, Not Reach », une liberté d’expression totale, mais sans propagation de l’expression la plus extrême. Cette devise a été mise à mal par le conflit entre Israël et le Hamas, provoquant un tsunami de messages haineux et de désinformation. À tel point que l’Union européenne a lancé une enquête sur les pratiques de modération de Twitter.