Tous les livres de gestion de projet vous le diront, il faut savoir motiver ses troupes pour en obtenir le meilleur. Selon l’European Cybercrime Centre (EC3), un des grands chefs du cybercrime a bien intégré cette leçon puisqu’il aurait promis une Ferrari entre autres cadeaux à qui lui soumettrait le meilleur scam en ligne. Une sorte de récompense pour le meilleur employé du mois, même s’il s’agit plutôt là d’une campagne de recrutement.
Selon Troels Oerting, directeur de l’EC3, cette proposition était faite via une vidéo de qualité professionnelle dans laquelle un présentateur, assistée par de belles jeunes femmes, évolue entre une Porsche et une Ferrari, déclare que ceux qui rapporteront le plus d’argent pourront avoir ces voitures.
Justice à double vitesse
Une enquête est menée pour identifier où cette vidéo a été tournée et tenter de remonter à son origine. Les premiers éléments pointent vers l’Europe de l’Est, où les législations locales permettent à certains criminels de prospérer dans une relative tranquillité. Troels Oerting indiquait ainsi que 85% de l’activité cybercriminelle que l’EC3 observe proviennent de Russie. « Nous avons 28 législations différentes, expliquait-il, mais nous avons un nouveau phénomène du crime ». Une tendance qui tend à montrer que se met en place une certaine impunité dans les pays de l’Est européen. Le patron de l’Europen Cybercrime Centre continuait ainsi : « Si vous êtes riche et vivez dans une bel endroit avec une clôture autour et des caméras de sécurité, mais si vous êtes pauvre… Sur Internet, certains pourront se protéger, d’autres non ». Il rappelait ainsi que Dmitry Golubov, un des plus gros cybercriminels supposés a été libéré de prison à Kiew en 2008 sur intervention de deux politiciens ukrainiens…
Rentabilité incomparable
Pour Troels Oerting, « le crime organisé n’a pas seulement adopté le cybercrime mais l’a totalement intégré dans son activité ». Il racontait ainsi au quotidien The Independent qu’un gang qui agit à l’échelle mondial à acheter cinq cartes de crédits – dérobées – à débit limité pour 500 dollars. Il a ensuite hacké les ordinateurs de la banque pour faire sauter cette limitation. L’étape d’après a consisté à cloner les cartes puis, en quelques heures d’utilisation intensive sur différents distributeurs à travers le monde, de retirer l’équivalent de 45 millions de dollars… De quoi financer l’achat d’un certain nombre de Ferrari…
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Source :
The Independent
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