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Test de la Nvidia GeForce RTX 3090: ce monstre de carte graphique ne fait qu’une bouchée des jeux en 4K

La GeForce RTX 3090, la plus puissante des cartes de l’écurie Nvidia est venue se frotter à notre plate-forme de test. Jalouse de sa concurrente, la Radeon RX 6900 XT, elle voulait aussi être mise à l’épreuve. Bien entendu, avec une telle puce, on ne parlera pas Full HD ou 1440p ici. Mais 4K. Pure, dure et pleine d’effets graphiques.

Nvidia nous avait pourtant prévenus. La GeForce RTX 3090 est un monstre et à plus d’un titre. Déjà, physiquement, elle en impose. Non, en fait, cette carte est tout simplement énorme. Lors de sa présentation en septembre dernier, bien calée dans les mains du P.D.-G de la marque, elle nous avait paru un peu plus… petite sur notre écran d’ordi.

Elle ressemble beaucoup, sur la forme, à la RTX 3080. Mais elle plus large, plus épaisse et plus lourde, aussi. En clair, avant de craquer pour elle, il va d’abord falloir vous assurer d’avoir de quoi la loger et la refroidir correctement.

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Nvidia a accouché d’une géante exigeante

Vous avez un petit boîtier, dont les parois sont en acier un peu tendre ? Ne comptez même pas adopter la RTX 3090. À carte d’exception, écrin à la hauteur. Un contenant de luxe, spacieux et dont la structure est en très bon métal, rigide et capable de supporter le poids du système de refroidissement est impératif.
En matière de refroidissement, il ne faudra pas non plus lésiner sur les ventilateurs dans le boîtier. Et optimiser le flux d’air à la perfection est une obligation. La plus puissante des GeForce dégage beaucoup de chaleur et il faut l’évacuer pour que le mercure ne grimpe pas outre-mesure dans le boîtier.

Aymeric Siméon/01net.com

Encombrement et contrainte toujours, si vous avez une solution de refroidissement à air, de type tower (haut radiateur), montée sur votre processeur, mauvaise nouvelle, vous allez devoir la troquer contre un dispositif watercooling. C’est obligatoire.

Lors de notre test, la RTX 3090, plus encore que la 3080, était en contact permanent avec le Noctua NH-D14 qui refroidit le processeur de notre plate-forme de test. Et la chaleur dégagée par la plaque arrière de la carte a donné quelques suées au plastique du cadre de notre ventilateur central et a fait monter de quelques degrés la température de notre Core i9.

La RTX 3090 a besoin d’un processeur à son image

Et puisqu’on parle processeurs… L’architecture Ampere de Nvidia, dans ses formes les plus complètes, demande un CPU qui a du répondant. Bon, en clair, il faut qu’il soit très récent. Nous l’avions déjà constaté lors de notre test de la RTX 3080.

Elle était parvenue à pousser notre plate-forme dans ses derniers retranchements, mettant en évidence de gros effets de limitation de la part du CPU vis-à-vis du GPU (botleneck, CPU limited). Cela se vérifie à nouveau avec la RTX 3090.

Aymeric Siméon/01net.com

Un Ryzen 9 de série 5000, un Threadripper 3000 de chez AMD, ou un Core i9 de 10e génération voire un (ou deux) Xeon d’Intel sont un minimum pour tirer pleinement avantage de tout ce qu’elle a à offrir.

Consultez la fiche technique de la RTX 3090 dans le tableau des caractéristiques ci-dessous. 

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Oui, la RTX 3090 peut faire tourner des jeux…

Entre la RTX 3090 et la RTX 3080, la principale différence, c’est la taille du bus mémoire et, surtout, la quantité de GDDR6X que Nvidia a soudé sur le circuit. Il y en 150% de plus sur la 3090 que sur la 3080. C’est pour cela que Nvidia ne destine pas vraiment ce monstre à l’univers des jeux vidéo. Enfin, pas à une utilisation gaming intensive, sur un ou plusieurs écrans 4K.

Si vous souhaitez une RTX pour jouer en 4K et uniquement cela, passez votre chemin, ce n’est pas ce produit qu’il vous faut, mais bien une RTX 3080. Et si cela peut vous rassurer, en jeu UHD classique, l’écart de performances entre la 3080 et la 3090 ne justifie absolument pas son prix, comme nous le verrons plus loin.

Si vous souhaitez jouer à des jeux bourrés de ray tracing en 4K, et sans utiliser du DLSS, là, oui, elle peut avoir un intérêt. Mais pour l’instant, les jeux qui utilisent cette technique de génération des lumières en temps réel comme de manière hybride ne sont pas majoritaires.
Vous pouvez aussi essayer de simuler de la 8K grâce à la technologie DSR (Dynamic Super Resolution) de Nvidia, sur votre écran 4K. Juste pouvoir voir. Sachez toutefois que tous les jeux ne la digère pas tous très bien et qu’il faut mettre les mains dans le pilote et dans les options graphiques pour avoir les meilleurs résultats possibles.

Vous avez la chance d’avoir une dalle 8K dans la salon ? Là, oui, miser sur ce mastodonte pourrait être pertinent mais là, ce sont les jeux qui risquent de ne pas toujours être parfaitement optimisés pour cette définition qui reste très marginale.

… mais c’est surtout une grande créatrice dans l’âme

La raison d’être de la 3090, est la même que celle des anciennes RTX Titan : fournir de la puissance aux professionnels de la création, de la modélisation, de la recherche en IA, qui n’ont pas les moyens de basculer sur des solutions professionnelles de type Quadro et qui veulent, de temps en temps, pouvoir jouer. Faire tourner des jeux, elle peut le faire sans souci, mais ce n’est pas ce qui l’amuse le plus. Ce monstre, lui, veut aider à créer les indépendants à créer les AA et AAA de demain.

Cette RTX saura aussi ravir tous les pros de l’imagerie qui font du montage et de l’encodage vidéo 4K ou de la retouche photo de pointe, avec moult filtres complexes à appliquer aux séquences ou aux clichés. Il y a des unités qui ne sont réservées qu’à ce type d’applications sur la puce des RTX (toutes références confondues).

Les artisans des effets spéciaux y trouveront aussi leur compte avec la possibilité de créer en temps réel des effets ray tracing pour optimiser les reflets de lumière de telle ou telle prise tournée sur fond vert et leur conférer un réalisme incroyable. Les spécialistes Nvidia, les RT Cores sont là pour cela, et les unités de calcul CUDA ne rechigneront pas à la tâche non plus.

Ce sera, enfin, une arme fatale pour commencer à se familiariser avec les arcanes du Deep Learning et à l’entraînement des IA grâce au Tensor Core.

Nous, c’est le gaming qu’on aime alors on ne la testera que comme ça

Au moins, les choses sont claires. Nous avons pris le parti de ne tester la RTX 3090 que des jeux vidéo pour vérifier les arguments avancés par Nvidia. Autre parti pris, celui de ne tester la carte qu’en 4K afin de vous donner un aperçu de ce qu’elle peut donner maintenant, sur l’écran que vous avez peut-être à la maison et qui affiche autant de pixels. Pas de 8K pour le moment.

Lorsque cette définition se sera démocratisée, il sera toujours temps de remettre la carte à l’épreuve… à condition qu’une nouvelle génération de puces 3D ne soit pas arrivée entre temps. Car, oui, avant que le 7680 par 4320 pixels devienne la norme, il faudrait déjà que la 4K (3840 par 2160 pixels) se soit infiltrée massivement à la fois dans le salon, et sur l’écran de tous nos ordis. Ce qui n’est pas encore le cas.

Allez, on sort les jeux et les logiciels et on fait chauffer la plate-forme. En avant. On précisera que tous les jeux sont mis à jour via leurs clients respectifs (Steam, Ubisoft Connect, Epic, Galaxy) et que la version de Windows ainsi que celle des pilotes de nos autres composants est la dernière disponible.

Pour nos tests, nous n’avons retenu que 3 cartes en plus de la 3090 :

Bien, dans le condensé de résultats visible ci-dessous, il n’y a que dans Forza Horizon 4 que la RTX 3090 est tenue en échec par la Radeon RX 6900 XT.

En prenant en considération tous nos tests dans lesquels il n’y a ni ray tracing, ni DLSS, on arrive aux résultats suivants :

  • RTX 3090 vs RX 6900 XT : 5% d’écarts en faveur de la carte Nvidia, avec des pointes à 18%.
  • RTX 3090 vs RTX 3080 : 11% en faveur du monstre en moyenne, avec là aussi des pics à +18,6% dans certains cas.
  • RTX 3090 vs RTX 2080 Ti : là, c’est la punition. +31% en faveur de la reine des RTX 3000 avec parfois, des différences de plus de 38%.
Aymeric Siméon/01net.com

La maîtresse incontestée du lancer de rayon et de l’IA graphique

On passe maintenant aux disciplines reines et modernes, celles qui incluent les technologies graphiques de rendu dernière génération, nous avons nommé le ray tracing. Et, pour les cartes Nvidia uniquement, le DLSS. Ce dernier est passé en version 2.0 l’année dernière et améliore significativement les performances et la gestion des algorithmes pour faire que nos jeux, grâce aux pouvoirs de l’IA, soient encore plus beaux.

Dans le graphique ci-dessous, vous observerez l’absence de la RX 6900 XT dès qu’il y a du DLSS – Deep Learning Super Sampling – et pour cause, c’est une technologie Nvidia, propre aux architectures Turing et Ampere.

Là encore, les graphiques parlent d’eux-mêmes. La RTX 3090 met tout le monde d’accord en 4K, avec ray tracing et avec ou sans DLSS. Certains scores sont assez bas car notre plate-forme, nous l’expliquions, est à la limite du malaise vagal par moment. Mais même avec un processeur plus récent, les gains resteraient dans les mêmes ordres de grandeur.

Avant de rentrer dans les données chiffrées, on remarquera, tout de même, que le ray tracing, en 4K, à 60 images par seconde n’est pas… possible. Même avec une RTX 3090. Il faut obligatoirement le support du DLSS pour que ce seuil de performances soit atteint ou franchi.

  • RTX 3090 vs RX 6900 XT :
    – en ray tracing pur : 29% d’écarts en faveur de la carte Nvidia, avec des pointes à 33%.
  • RTX 3090 vs RTX 3080 :
    – en ray tracing pur : 13% en faveur du monstre en moyenne, avec des montées à 15% dans certains cas.
    – en DLSS + RT : 8% de mieux en moyenne et +13% avec le vent dans le dos.
  • RTX 3090 vs RTX 2080 Ti :
    – en ray tracing pur : 39% en faveur du monstre en moyenne, avec des écarts allant jusqu’à +45%.
    – en DLSS + RT : là, à nouveau, c’est la correction : +27% en moyenne et 37% dès que le terrain est en pente.
     

Si l’on prend en considération tous nos résultats de test, dans toutes les définitions (Full HD, 1440p et 4K) le bilan est le suivant :

  • La RTX 3090 s’impose de +10,5% par rapport à la RX 6900 XT et atteint +14% dans quelques rares cas.
  • La RTX 3090 surclasse la RTX 3080 de +7,9% en moyenne avec un maximum de 18%
  • La RTX 3090 écrase la RTX 2080 Ti de tout son poids avec une avance de +26% en moyenne et des pointes à plus de… +46%. Une fessée.

Une consommation presque raisonnable

Nous nous attendions à ce que notre alimentation de 1000 watts soit mise à rude épreuve. Même pas. La RTX 3090 conserve son connecteur d’alimentation 12 mini broches auquel il faut raccorder le convertisseur, lui-même relié à deux prises PCI-E 8 broches. Classique, comme la RTX 3080, en somme.

Notre test de consommation est fait en 4K, dans le jeu The Division 2, avec nos réglages de test.

La consommation globale de la plate-forme n’a jamais dépassé 543 watts de moyenne. Il lui est arrivé de grimper jusqu’à 560 watts, mais rarement au-delà.

Vu les résultats ci-dessus, la carte consomme en moyenne 14,5% de plus que la RX 6900 XT pour apporter, dans The Division 2, 12% de performances en plus.

Par rapport à la RTX 3080, le ratio est de l’ordre de +5% de watts consommés pour +8,75% d’images par seconde.

Et, enfin, face à la RTX 2080 Ti, c’est 13% de watts engloutis en plus pour… 33,7% d’ips supplémentaires. Pas de doute, Ampere est bien plus efficace que Turing, en voici une preuve supplémentaire.

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