Cette l’année, l’effet « waouh » est venu de Chine. En présentant son P20 Pro, Huawei inaugure l’ère du triple module caméra. Logique, quand on sait que le fabricant est l’un de ceux qui ont aidé à populariser le double module caméra en 2016. Par la même occasion, le géant asiatique suit le mouvement du format 19:9, ou presque : comme les P20 et P20 Lite, le Huawei P20 Pro est équipé d’une dalle 18,7:9. Ce format implique la présence d’une encoche, déjà aperçue sur l’iPhone X, qui est actuellement en train de se répandre dans l’univers d’Android. En amont de la présentation qui a eu lieu à Paris, nous avons pu manipuler l’appareil pendant quelques jours.
Un design qui change du tout au tout
Comparer le Huawei P20 Pro aux Huawei P10 et P10 Plus revient à comparer le nouveau et l’ancien monde. Le métal est définitivement abandonné, pour suivre la tendance des smartphones en verre. Le choix est ici purement esthétique : le P20 Pro ne profite pas de fonction de charge par induction, qui va souvent de pair avec ces finitions. Chez Huawei, on opte pour le polycarbonate, tout aussi esthétique, tout aussi sensible aux traces de doigts. Un travers dont est préservé l’écran. Alors que celui du P10 ne bénéficiait pas de traitement oléophobe, celui du P20 Pro est protégé. Une bonne chose. Ce smartphone est, par ailleurs, étanche (IP67).
Lors de notre première prise en main, nous n’avons pas été surpris par la compacité du smartphone compte tenu de la taille de l’écran (6,1 pouces) : les Galaxy S8, Galaxy S9 ou l’iPhone X nous avaient déjà bien habitués. Ce qui ne nous empêche pas de l’apprécier. A la différence de Samsung, qui joue sur l’effet incurvé, Huawei mise sur un effet « sandwich », avec des tranches légèrement plus larges que la façade. Cela permet notamment au terminal de tenir bien en main.
Comme il l’avait fait avec le Mate 10 Pro, le fabricant équipe son smartphone d’une dalle OLED, grâce à laquelle on profitera d’un contraste infini. D’après nos mesures, celle-ci occupe un peu plus de 80% de la façade.
Le bouton qui change tout
Le P20 Pro bénéficie d’une interface logicielle très ressemblante à celle du Mate 10 Pro, basée sur Android Oreo. Il dispose en revanche d’un avantage de taille : la présence d’un bouton physique en façade, et donc d’un capteur d’empreintes digitales. Combiner un format 19:9 avec un bouton principal à l’avant est une prouesse technique inédite.
En plus de faciliter le déverrouillage du smartphone lorsqu’il est posé sur une table, le bouton physique permet de profiter pleinement du bouton intelligent, l’une de nos innovations logicielles préférées, présente sur les smartphones haut de gamme de l’an dernier. La fonction consiste à utiliser le bouton en tant que bouton principal (avec un appui long), bouton retour (avec un appui court) et bouton multitâche (avec un « swipe » latéral).
Grâce à cette astuce, il est possible de se passer de la barre de navigation virtuelle et donc de gagner de l’espace d’affichage supplémentaire. Le tout en bénéficiant d’un usage à une main largement facilité. Huawei permet aussi de masquer l’encoche en l’encadrant par une bande noire affichée à l’écran. Une bonne idée, qui pourrait convaincre les allergiques à l’iPhone X.
Un peu moins puissant que ses rivaux
Lors de nos tests de performances du P20 Pro, nous nous attarderons sur l’autonomie, alors que le mobile est équipé d’une batterie de 4000 mAh, contre 3500 mAh pour un smartphone comme le Samsung Galaxy S9+. Sur le papier, le P20 Pro est donc armé pour s’imposer comme l’un des smartphones les plus endurants du marché. A titre de comparaison, le Huawei Mate 10 Pro excelle dans le domaine, avec le même processeur et une batterie de même capacité.
Le P20 Pro partage également le même processeur que le Mate 10 Pro, à savoir le Kirin 970, avec 6 Go de mémoire vive et 128 Go de stockage (non extensible). La puce, qui a déjà montré les progrès de Huawei dans le domaine, permet d’obtenir un excellent niveau de fluidité, y compris avec des jeux très gourmands en ressources. Toutefois, il s’agit d’un processeur légèrement moins performant que l’Exynos 9810 de Samsung, l’A11 Bionic d’Apple ou le Snapdragon 845 de Qualcomm.
Une partie photo très prometteuse
Le triple module caméra est l’autre élément majeur de ce P20 Pro, qui pourrait offrir une expérience extrêmement riche à l’utilisateur. Le mobile est équipé d’un module caméra de 40 Mpix (pouvant combiner quatre pixels en un pour préserver la qualité d’image en basses lumières), d’un capteur monochrome de 20 Mpix et d’un module à focale plus resserrée (équivalent 80 mm, en 8 Mpix) dédié au mode portrait. En combinant les données fournies par ce dernier à celles des deux autres modules caméra, le P20 Pro propose un zoom x3 dit « hybride » en mode portrait, qui peut grimper jusqu’à x5 en mode grand angle.
D’après nos premiers tests, le P20 Pro s’illustre par une vitesse d’autofocus toujours en progrès, qui se rapproche de la fulgurance du Galaxy S9. En utilisant le module grand angle, la qualité d’image est proche de celle du Mate 10 Pro, en dépit d’un niveau de détails légèrement inférieur aux clichés produits par les Galaxy S9 et HTC U11+. En utilisant le mode portrait (en équivalent 80 mm), nous obtenons des photos bien éclairées et bien détaillées. La qualité du zoom hybride x3 semble donc au rendez-vous.
Notre premier avis sur le Huawei P20 Pro est très positif. Le smartphone profite de superbes finitions, d’un écran OLED et d’un bouton physique en façade qui lui permet de se distinguer de la concurrence. Il bénéficie en outre d’une offre photo inédite, avec un « vrai » mode portrait prometteur et un capteur monochrome qui a déjà fait ses preuves. Si l’autonomie se montre à la hauteur de nos attentes, le Huawei P20 Pro sera le rival le plus sérieux du Samsung Galaxy S9+, malgré son processeur légèrement moins puissant.
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