Honor a un boulevard devant lui en 2024 après le départ de son adversaire principal de France, Oppo. Les deux marques se disputaient la place du remplaçant de Huawei en rivalisant d’inventivité sur le segment haut de gamme. Sur l’entrée et le milieu de gamme, cela a toujours été plus compliqué. Honor ayant champ libre, le géant chinois nous propose un Honor Magic 6 Lite. Que vaut-il pour 400 euros, un segment souvent délaissé par la concurrence ?
Prix et date de sortie du Honor Magic 6 Lite
Le Honor Magic 6 Lite est disponible en précommande à partir du 10 janvier 2023 à près de 400 euros. Une paire d’écouteurs Honor X5 est offerte à l’achat. Trois coloris sont disponibles : Orange (exclusif sur la boutique de Honor), vert et noir.
Mise à jour : le prix du Honor Magic 6 Lite a baissé depuis sa sortie, le rendant aujourd’hui disponible à un tarif encore plus attractif qui lui permet d’intégrer notre guide d’achat des meilleurs smartphones à moins de 300 euros.
Design : le meilleur des deux mondes, solide et peu encombrant
Commençons par ce que l’on voit : Honor s’est encore surpassé sur la plastique de cet appareil. Bien souvent, les smartphones d’entrée et milieu de gamme ne font pas vraiment d’effort sur la partie design, se contentant de reprendre les acquis des modèles plus chers. Ici, nous avons un Honor Magic 6 Lite qui réussit à nous surprendre à seulement 400 euros de budget.
Pourquoi est-il si surprenant ? Au-delà de son profil plutôt soigné, qui sera une affaire de goût, le Honor est surtout un smartphone extrêmement fin et léger. Cela saute immédiatement aux yeux et aux mains lorsqu’on l’utilise. 185 g sur la balance, c’est bas, et juste en dessous des 8 mm d’épaisseur, c’est très fin. Nous avons là un smartphone qui malgré sa taille d’écran généreuse (6,78 pouces) évite parfaitement l’aspect brique qu’on retrouve trop souvent sur les grandes dalles.
Cette prouesse se fait au prix de l’étanchéité du smartphone qui laisse un peu à désirer, puisqu’il affiche une certification seulement IP 53. Un peu faible, mais c’est le prix à payer pour avoir un smartphone aussi fin (du moins c’est ce que Honor avance).
Outre cette particularité, nous avons là un smartphone au look plutôt réussi, avec un écran incurvé en façade qui donne sur des tranches là aussi très affinées. Qu’on aime ou pas, cela imite en tous les cas les codes du haut de gamme d’il y a quelques années avec brio, le tout avec des finitions impeccables.
Le cadre n’est qu’un mince filet sur les tranches gauche et droite. Puis il s’épaissit en haut et en bas, pour accueillir sur la partie basse, le tiroir à SIM, le port USB-C et cinq trous en guise de grille de haut-parleur.
Arrêtons-nous un instant sur le dos. Plus classique, on y trouve un bloc photo rond central, marque de fabrique des Honor désormais qu’ils aiment à appeler Matrix. Le but étant de ressembler à un appareil photo compact, ce qu’on remarque notamment avec le contour du cercle qui est dentelé, un peu comme si l’on pouvait modifier le focus ou l’ouverture. Bien sûr, il ne s’agit que d’un clin d’œil visuel.
Le revêtement de notre modèle, supposément vert, donne surtout dans les gris. Il offre un toucher satiné et glissant très peu texturé. J’emploie le mot dessin quelque peu à dessein, puisque le smartphone donne l’impression qu’il peut glisser assez facilement. Et c’est là qu’Honor nous surprend une deuxième fois, mais ce coup-ci.
Un smartphone livré avec un clou
C’est sans doute du marketing assez bien exécuté, mais nous nous devions de vous partager ce avec quoi notre exemplaire a été livré : une planche et un paquet de clous. Pas banal.
Honor nous a clairement invités à planter un clou avec ce smartphone. Ce que nous avons fait. Premier essai assez gentil, aucun dégât sur l’écran. Deuxième essai en y allant plus franco : toujours rien. C’est proprement bluffant. (Bon certes, un troisième essai à sonner le glas du smartphone, mais honnêtement, il fallait vraiment y aller en frappant très fort et de façon très répétée).
Qu’est-ce que cela nous apprend ? Avant de tirer une conclusion, ajoutons que Honor s’est embêté à faire certifier 5 étoiles auprès de l’organisme SGS son smartphone. Également, la marque nous assure qu’il est possible de faire tomber le téléphone jusqu’à une hauteur de 1,5 m sur tous les angles sans qu’il ne subisse de dégâts. D’habitude, ce genre de promesse est compliqué à prendre au sérieux. Mais en jouant le jeu et en nous faisant confiance (peut-être un peu trop), cela nous a permis de vérifier par nous-mêmes. Oui, l’écran du Honor a l’air d’être excessivement solide. N’importe quel smartphone à qui j’aurais fait subir le quart de ce qu’il a subi aurait volé en éclat.
Résultat, Honor l’affirme haut et fort : ne mettez pas de coque à ce smartphone, allez-y, il est fait pour ça. Il faut avouer que l’idée est plutôt séduisante : combien sommes-nous à acheter des téléphones aussi pour leur plastique avantageuse, avant de les cacher sous une coque assez peu ragoutante ?
Pour parvenir à ce résultat, Honor ne donne pas sa recette, mais un ingénieur de la marque nous a expliqué qu’ils avaient appliqué trois couches de verre attachées par une glu particulièrement capable d’absorber les chocs.
Écran : sublime
Il est rare qu’un écran de smartphone à 400 euros nous fasse de l’œil, mais cette dalle Oled incurvée de 6,78 pouces est assez somptueuse. On profite d’une définition généreuse de 2652 x 1200, aboutissant à une résolution de 429 ppp. Soit une résolution supérieure à tous ses concurrents.
Sur la luminosité, là aussi, Honor met la barre plus haut que ses adversaires et émarge non seulement au-delà des 1000 cd/m² mais va même chercher les 1125 cd/m². De quoi largement encaisser les reflets en plein soleil.
La fidélité des couleurs est peut-être le seul élément qui nous chagrine un peu. Le delta E moyen, qu’on voudrait au moins en dessous des 3 monte à 5,69. Un calibrage qui laisse un peu à désirer donc et qui penche notamment vers les bleus avec une température de couleurs de 7 500 K, bien au-delà des 6 500 K de référence.
Logiciel : là où le bât blesse
Nous abordons là la grande faiblesse d’Honor. La partie logicielle est un problème historique pour le géant chinois. Issu de Huawei, tombé un temps sous le coup de l’embargo qui a frappé son ancienne marque mère… Maintenant indépendante de Huawei et revenue dans le giron des services Google, on sent encore le retard accumulé à chaque smartphone testé.
Malheureusement, le Honor Magic 6 Lite ne sera pas celui qui changera la donne. Sorti sous Android 13, avec Magic OS 7.2, alors que tous ses concurrents passent à Android 14, il accuse déjà un petit retard. En outre, la marque ne promet que deux années de mise à jour majeure (OUI). Pour comparaison, Samsung promet quatre ans sur son Galaxy A34, la différence est abyssale.
Passée cette première couleuvre à avaler, il faut reconnaître que MagicOS reste une interface tout à fait fonctionnelle. La philosophie de design tout en arrondis et en transparence fait plutôt mouche, nous avons quelques widgets, toutes les fonctionnalités de base, il ne manque pas grand-chose.
De façon plus personnelle, MagicOS reste une interface assez vieillotte par rapport à ce qui se pratique sur le reste d’Android. Pas de Monet, cette fonctionnalité qui récupère la couleur du fond d’écran pour l’appliquer à toute l’interface. On se retrouve souvent dans des sous-menus très chargés avec des incitations à passer par de solutions siglées Honor. Il s’agit d’une interface qui passe aussi beaucoup par le texte pour expliquer ce qu’elle fait, plutôt que par des tuiles ou des icônes qui permettent souvent d’être plus clair.
Pour terminer sur une note plus positive, nous avons là un capteur d’empreinte sous l’écran que j’ai trouvé très efficace, bien que placé un poil bas à mon goût). La reconnaissance faciale, même si je ne conseille pas de l’utiliser car elle est basée sur une simple photo, reste bien pratique et rapide d’utilisation. En plus, Honor a eu la bonne idée de créer un mode nuit : en dépit d’un capteur infrarouge, l’écran s’illumine en blanc pour permettre de reconnaître votre profil. Pratique, même si de nuit cela peut parfois surprendre.
Photo :
Le Honor Magic 6 Lite possède une configuration photo somme toute très classique.
- Grand-angle : 108 Mpx, f/1.8, 1/1.67 pouce, PDAF ;
- Ultra grand-angle : 5 Mpx, f/2.2 ;
- Macro : 2 Mpx, f/2.4.
Pour la vidéo, le smartphone est capable de tourner des images jusqu’en 4K/30 FPS ou 1080/60 FPS.
Capteur principal
Le module photo principal du Honor Magic 6 Lite possède un bon piqué et il offre de belles performances photo pour un smartphone à 400 euros. On peut regretter une colorimétrie un peu terne et quelques difficultés sur les microdétails.
Nuit
De nuit, n’attendez pas un miracle, il n’aura pas lieu. Le Honor Magic 6 Lite peine parfois même à faire le focus. Lorsqu’il y parvient, les scènes manquent de détails et ressemblent davantage à de la peinture impressionniste pas très réussie.
Ultra grand-angle
Comme vous pouvez le voir sur la comparaison ci-dessous, l’ultra grand angle est beaucoup plus terne et sombre que son comparse.
Le niveau de détail n’est franchement pas satisfaisant, on perd beaucoup au change et une grande partie de la scène est floue la plupart du temps.
Selfies
Côté selfie, le smartphone délivre une copie propre. Le visage est bien mis en valeur avec pas mal de détails, le fond derrière le sujet est net. La dynamique n’est pas parfaite notamment dans les zones très éclairées, mais dans l’ensemble, la prestation est réussie.
X3
S’il n’y a pas de téléobjectif, le smartphone propose une focale 71 mm, équivalent X3, en zoomant numériquement dans son capteur principal. Le résultat test mitigé : si cela permet de capter une scène un peu plus éloignée avec un champ de vision plus restreint, on constate quand même que le piqué en prend un coup dans la figure. Une option sympathique, mais fallait-il vraiment la mettre en avant ?
Macro
Le module macro ne sert, comme souvent, pas vraiment à grand chose. Il donne une image qui manque d’à peu près tout : piqué, définition, justesse des couleurs, focus…
Performances : un peu léger
Sur le plan des performances, le Honor Magic 6 Lite se trouve dans le ventre mou du peloton, mais il est loin d’être distancé avec son Snapdragon 6 Gen 1. Il intègre également 8 Go de RAM et jusqu’à 256 Go de stockage.
La puce lui donne accès à du Bluetooth 5.1 ainsi qu’à du WiFi 5. La connectivité n’est donc pas de première fraîcheur, mais ça fera largement l’affaire.
Performances au quotidien
Le Honor Magic 6 Lite est globalement très fluide et agréable à utiliser au quotidien. Il lui arrive tout de même parfois de demander quelques secondes pour charger une tuile ou un élément d’interface.
Le smartphone tourne de façon assez fluide surGenshin Impact en réglages moyens et 45 fps. L’écran, somptueux, aide vraiment à rendre le tout digeste. Sur Fortnite, la prestation est moins réussie : le Honor Magic 6 Lite ne parvient pas à maintenir les 30 FPS en mode moyen.
Benchmarks : le GPU légèrement derrière
Passons à la mesure objective des performances. Sur AnTuTu 9 ci-dessous, il parvient même à surnager et à dépasser ses concurrents, sauf sur la partie GPU.
Sur Geekbench, on s’aperçoit qu’en multicœur, il coiffe tout le monde au poteau, tout en terminant à une distance honorable du premier en monocœur.
Assez logiquement, sur la partie GPU il lâche un peu du terrain, en particulier vis-à-vis du Samsung Galaxy A34.
Batterie : un tank qui cache bien son jeu
On s’attend toujours à ce que les smartphones les plus endurants soient ceux qui prennent le plus de place dans la poche. Le Honor Magic 6 Lite prouve que ce n’est pas toujours le cas. Il parvient à loger une batterie de 5 300 mAh, et il semble savoir en tirer le meilleur parti.
En effet, comparé aux meilleurs smartphones à 400 euros du marché, son test d’autonomie polyvalente ne laisse aucun doute sur sa supériorité dans l’exercice.
Il perd cependant un peu de terrain sur la vitesse de charge. Le Honor Magic 6 Lite n’est compatible qu’avec une charge 35 W et le chargeur n’est malheureusement pas fourni. Résultat, il finit dernier face à ses petits camarades et met 1 heure et 28 minutes à passer de 0 à 100 %.
Audio : j’entends que d’un côté, c’est normal ?
N’avoir qu’un seul haut-parleur sur un smartphone en 2024, c’est encore possible. Il s’agit d’un détail, mais qui vous prive tout de même d’un effet stéréo lorsque vous n’avez pas de casque sans fil ou d’écouteurs sous la main.
De surcroit, la qualité sonore ici délivrée est plutôt médiocre : aucune basse, un son très saturé, voire dégradé. C’est utilisable bien sûr, mais très peu qualitatif, même pour cette gamme de prix.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.