Cet été, PayPal a lancé sa propre cryptomonnaie, le PayPal USD (PYUSD). Il s’agit d’un stablecoin, c’est-à-dire une devise numérique dont le cours est lié à la valeur d’une monnaie fiduciaire, comme l’euro ou le dollar, ou d’un autre type d’actifs. Adossé au dollar américain, le PYUSD ne doit pas connaître d’importantes fluctuations de sa valeur.
Selon les dires de PayPal, dont les premières incursions dans la cryptomonnaie remontent à 2020, le stablecoin doit permettre de fluidifier la transition vers les monnaies numériques, de faciliter les paiements en crypto et d’accélérer les transferts internationaux.
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Un lancement morose pour le stablecoin de PayPal
Malheureusement, le stablecoin de PayPal n’a pas déchaîné les foules. D’après les données collectées par Nansen, 90 % des tokens PYUSD sont toujours stockés sur des portefeuilles détenus par Paxos, la société chargée d’émettre la cryptomonnaie. L’essentiel des 43 millions de dollars de PYUSD émis n’ont pas bougé depuis leur création. On remarquera aussi qu’on trouve aussi très peu de PYUSD sur les plateformes d’échange centralisées. En clair, les investisseurs américains, les seuls à avoir accès au token pour le moment, ne se sont pas précipités pour convertir leurs avoirs en PYUSD.
D’après les experts en analyse blockchain de Nansen, « il y a un manque de demande de la part des utilisateurs de crypto pour le PYUSD lorsque d’autres possibilités existent ». Les usagers ne voient pas pourquoi ils devraient se tourner vers le stablecoin alors que d’autres solutions, déjà bien implantées dans l’écosystème, sont disponibles. Citons l’USDC de Circle et Coinbase ou l’USDT de Tether, les deux mastodontes de l’industrie. Pour l’heure, les investisseurs ne voient pas l’intérêt du projet par rapport aux deux autres stablecoins. Avec ceux-ci, il est en effet possible de générer des bénéfices passivement sur la plupart des plateformes.
Les investisseurs peuvent également avoir été échaudés par l’une des fonctionnalités cachées dans le code du stablecoin. PayPal est en effet en mesure de geler arbitrairement les avoirs d’un utilisateur. De plus, le service de paiement est libre d’effacer tout aussi simplement le solde d’un individu à sa guise. Ce n’est pas vraiment étonnant pour une cryptomonnaie entièrement gérée par un organisme centralisé. On trouve des fonctionnalités analogues dans le code de l’USDT et de l’USDC. Ces mesures permettent de bloquer des fonds volés lors d’une escroquerie ou d’un piratage.
Plus globalement, PayPal pourrait faire les frais d’une baisse générale de la demande pour des stablecoins. Comme le rapportent nos confrères de Cryptoast, un média spécialisé, le nombre de stablecoins en circulation s’est effondré depuis l’année dernière et le sommet enregistré en avril 2022. Cette baisse peut être attribuée aux offensives réglementaires américaines. Ces attaques, diligentées par le gendarme financier des États-Unis, ont déjà eu raison du BUSD, le stablecoin du géant Binance.
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Source : Nansen