À son tour, Adobe se lance dans la course à l’intelligence artificielle. L’éditeur californien vient d’annoncer l’arrivée de Firefly, « une nouvelle famille de modèles d’IA générative créative », au sein de Photoshop. Notez qu’il y a plusieurs années qu’Adobe enrichit graduellement ses logiciels avec des fonctions dopées à l’IA.
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Une IA façon Dall-E dans Photoshop
Intégré au célèbre logiciel de retouche, Firefly est capable de produire des images et « des effets de texte » à la demande des utilisateurs. En miroir de Dall-E ou Midjourney, Firefly génère des photomontages en s’appuyant sur les mots donnés par l’utilisateur. Sur son site Web, Adobe a mis en ligne plusieurs exemples, plutôt saisissants, des possibilités offertes par Firefly.
Tout d’abord, l’IA facilite l’intégration de nouveaux éléments à un photomontage. L’utilisateur n’a qu’à décrire l’élément souhaité en quelques mots pour que Firefly crée et intègre l’image à l’endroit sélectionné au préalable. Adobe propose aussi de personnaliser les effets appliqués sur les textes. Firefly peut ajouter des styles ou des textures à la demande de l’utilisateur.
Il sera aussi possible de changer l’atmosphère ou la météo d’une photo ou d’une vidéo, sur Premiere, en communiquant avec Firefly. Il suffit de décrire le rendu souhaité en quelques mots pour que l’IA générative se charge de la retouche à votre place. Bientôt, l’IA pourra aussi imaginer des déclinaisons d’une « œuvre à partir d’une description textuelle ». Bref, les possibilités sont infinies.
Adobe va par ailleurs proposer aux artistes d’entraîner leur propre version de l’IA générative. Concrètement, les utilisateurs pourront mettre sur pied leur propre base de données. Ensuite, Firefly s’appuiera exclusivement sur ces images pour produire de nouveaux contenus. Le style visuel de l’artiste pourra ainsi être dupliqué à l’infini. Évidemment, on peut s’attendre à ce qu’un utilisateur malveillant exploite cette fonctionnalité pour copier un artiste sans son consentement. Adobe en est conscient et assure réfléchir à un système de contrôle, qui pourrait être basé sur les données de sa plate-forme Behance.
À terme, Firefly devrait permettre aux graphistes et aux professionnels de gagner un temps fou. Pour David Wadhwani, responsable chez Adobe, la révolution de l’IA transforme « la conversation entre le créateur et l’ordinateur en quelque chose de plus naturel, intuitif et puissant ».
Comment tester Adobe Firefly ?
Dans son communiqué, Adobe précise que Firefly est « composé de plusieurs modèles » destinés à « une variété de cas d’utilisation différents ». Le premier modèle est focalisé sur la création d’images et les retouches de textes, mais d’autres itérations seront mises à disposition à l’avenir.
À l’avenir, l’IA générative sera aussi capable de « générer des vecteurs, des pinceaux et des textures personnalisés à partir de quelques mots ou même d’un croquis ». En fournissant une brève description, vous pourrez concevoir un logo, une typographie ou l’élément de votre choix sur Illustrator, le logiciel de dessin vectoriel. L’outil pourra aussi « transformer de simples compositions 3D en images photoréalistes ». L’entreprise précise que ces innovations sont encore en développement.
Adobe ambitionne d’intégrer Firefly à tous les logiciels de son cru, à commencer par Adobe Express, Adobe Experience Manager, Adobe Photoshop et Adobe Illustrator. Des solutions comme Premiere ou After Effects, consacrées au montage de vidéo, finiront également par y avoir droit. Dans un premier temps, Firefy est uniquement réservé aux membres du programme bêta par le biais d’un navigateur web. Pour réclamer un accès au programme, vous devez remplir un court formulaire sur le site web d’Adobe. L’éditeur souligne que le nombre de places est limité.
La question du droit d’auteur
Pour entraîner Firefly, Adobe s’est appuyé sur les bases de données d’Adobe Stock, les images libres de droits et les images sous licence libre. La firme américaine assure que l’IA générative ne s’appuie donc pas sur les œuvres mis en ligne sur Internet par des artistes ou des marques. Firefly n’enfreint pas le droit d’auteur, rassure Adobe, conscient des interrogations soulevées par les générateurs d’images :
« Les centaines de millions d’images sous licence de qualité professionnelle d’Adobe Stock sont parmi les plus hautes qualités du marché et aident à s’assurer qu’Adobe Firefly ne générera pas de contenu basé sur la propriété intellectuelle d’autres personnes ou marques ».
Il n’y a de ce fait aucun risque que Firefly génère un contenu protégé par le droit d’auteur, affirme Alexandru Costin, vice-président de l’IA générative chez Adobe, à The Verge. Le générateur d’images n’ayant jamais vu un contenu protégé, il ne peut pas s’en inspirer.
Protéger et rémunérer les artistes
En parallèle, Adobe a annoncé l’arrivée d’une fonctionnalité destinée à protéger les artistes. Ce système, baptisé « Ne pas s’entraîner », doit empêcher les IA génératives de s’appuyer sur une œuvre donnée pour générer d’autres images. La firme californienne propose de glisser l’interdiction dans les métadonnées de l’œuvre à protéger. En interprétant les métadonnées, l’IA comprendrait qu’elle n’a pas le droit de se servir du contenu pour ses créations. Pour que le système soit efficace, il faut d’abord que les concepteurs d’IA acceptent de se plier à la demande. L’approche est différente de celle de Glaze, l’application conçue par des chercheurs de l’université de Chicago.
Néanmoins, Adobe aimerait bien pouvoir s’appuyer les productions d’artistes pour enrichir son intelligence artificielle. L’éditeur prévoit de rémunérer les individus qui mettent à disposition leurs productions sur Adobe Stock en vue d’entraîner Firefly. Adobe explique vouloir aider ses usagers à « monétiser leurs talents ». Cette « stratégie de compensation » devrait être mise en place avant le déploiement de Firefly en version définitive. À ce stade, plusieurs options sont explorées par les dirigeants d’Adobe.
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Source : Adobe
Une IA qui ne s’appuiera que sur des images libres de droit… Bonne chance avec ça….