Deux grands noms étaient derrière Netflix à ses débuts. D’abord l’entrepreneur américain Marc Randolph, qui a été le premier PDG de la plateforme de VOD, puis Reed Hastings, qui l’a succédé à la direction en tant que co-créateur. Le dernier des premiers a annoncé aujourd’hui quitter sa place de PDG qu’il a occupé au cours de ces 25 dernières années.
L’homme ne disparaîtra pas totalement de l’entreprise, puisqu’il va — comme tout bon patron de la Silicon Valley — prendre une nouvelle place honorifique et lucrative au sein du conseil d’administration de l’entreprise en tant que président non-exécutif. Pour le succéder, nous avons désormais le droit à deux personnalités déjà bien en place de l’entreprise : Ted Sarandos, auparavant co-PDG, et Greg Peters, qui était chef des opérations jusque-là.
Netflix va bien… pour le moment
Si Netflix a affronté quelques difficultés au cours de ces derniers mois, notamment à cause d’une concurrence accrue des nouvelles plateformes rivales comme Disney+, le créateur ne fuit pas un navire en déperdition. Loin de là. Les derniers résultats financiers de Netflix sont plus qu’encourageants, puisque l’entreprise a annoncé avoir gagné 7,66 millions d’abonnés payants sur le quatrième trimestre financier. Il y ajoute une croissance de ses revenus de 1,9% par rapport à l’année précédente, pour un bénéfice net de 55 millions de dollars qui est lui légèrement à la baisse. Celle-ci s’explique cependant par une perte sur sa dette en euros. Face à ces bonnes nouvelles, l’action Netflix est immédiatement remontée de 6,1% après clôture, même si sa valeur reste basse à 12 centimes l’action.
Ce retour à la croissance, bien que l’action soit toujours très fluctuante, est principalement imputé à la mise à disposition de la nouvelle formule d’abonnement avec publicité sur la plateforme. Cette offre plus accessible a permis à Netflix de retrouver certains abonnés perdus, mais aussi de conquérir de nouveaux marchés vecteurs de croissance, à l’image du marché indien devenu toujours plus important dans le monde des nouvelles technologies.
Spencer Neumann, le directeur financier de Netflix, se veut très optimiste sur cette nouvelle offre au micro de CNBC, où il a déclaré : “nous ne nous lancerions pas dans ce nouveau business si nous ne pensions pas qu’il pourrait croître pour représenter plus de 10% de nos revenus.” L’entreprise elle-même s’est fendue d’un communiqué dans lequel on peut constater que ce modèle à base de publicité est au centre de sa nouvelle stratégie de croissance : “nous pensons avoir une voie toute tracée pour accélérer à nouveau notre croissance : continuer d’améliorer tous les aspects de Netflix, lancer le partage de compte payant et construire notre offre de publicités.”
Si l’offre publicitaire est aujourd’hui acceptée, il y a fort à parier que la fin du partage de compte gratuit sur la plateforme ne soit pas facilement reçue par le public. Il est toujours difficile d’accepter en tant que consommateur de payer pour quelque chose qui était auparavant gratuit, et les rivaux de Netflix sont certainement en train d’observer ce déploiement pour déterminer leurs chances d’appliquer la même politique sans s’attirer des foudres. Voire de mettre en avant le partage comme un argument en leur faveur, à l’image de Canal+ dont la campagne publicitaire fait l’apologie.
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Source : CNBC