Il y a quelques années, les Tokyoïtes en quête d’âme s?”ur arboraient fièrement à la boutonnière une mini-balise Argos pour c?”ur en détresse. Le principe était simple : il suffisait de régler le gadget sur la fréquence
‘ célibataire ‘ et, dès qu’un c?”ur solitaire passait aux alentours, la balise entonnait un ‘ discret ‘ bip-bip…Eh bien, avec la N-Gage, la toute nouvelle console de jeux de Nokia, c’est un peu la même chose. Vous attendez le bus, quand apparaît votre ‘ future-nouvelle-amie ‘. Vous ne le savez pas encore, mais vous
appartenez à la même tribu : celle des gamers. Car, comme vous, elle voyage en N-Gage.Pour l’instant, elle téléphone (normal, c’est une femme). Il y a deux minutes à peine, elle vérifiait ses mails et écoutait la radio. Le bus arrive, et voilà qu’elle s’apprête à entamer une partie de Pandemonium, tout en couleurs.Par bonheur, c’est précisément ce jeu que vous venez d’installer sur votre N-Gage. Alors pas de temps à perdre : engagez la conversation en lui proposant de vous suivre dans la cité médiévale de Lyr en compagnie de la magicienne
Nikki et de ses deux loufoques acolytes, Fargus et Sid. Cette partie de jeu en réseau sans fil est rendue possible par la technologie Bluetooth intégrée à votre N-Gage.Des aventures comme celle-ci, vous en trouverez certainement dans le monde fabuleux de Nokia, celui des ‘ connected people ‘. Mais, dans la réalité, figurez-vous qu’il arrive parfois que l’on remonte toute une
ligne de bus RATP, tout seul, muni de sa N-Gage. Comme un ‘ gamer ‘ solitaire, simple détenteur d’une Carte Orange zone 3. Et là, adieu monde tribal et flirts ludiques.Vous me direz : ‘ C’est le début. D’ici à quelques mois ?” c’est promis ?”, les N-Gage descendront dans la rue ‘. Peut-être. Mais imaginez un peu : si la
N-Gage devient un succès populaire, il est bien possible que Nokia et les éditeurs qui ont parié sur l’aventure se mettent à produire de plus en plus de jeux pour la console. Seulement voilà, plus il y aura de références en circulation, et plus la
probabilité de se retrouver nez à nez par hasard avec une adepte du même jeu sera faible.Alors retour à la réalité, la vie continue. Vous rentrez chez vous. Vous branchez votre N-Gage sur votre PC pour écouter les derniers fichiers musicaux (MP3 ou AAC) fraîchement téléchargés. Vous vous consolez en tombant dans les bras de
Lara Croft ou en accompagnant votre copain Rayman. Des jeux à succès pas très récents, pas toujours faciles à charger.Pourquoi être obligé de retirer la batterie pour installer une cartouche de jeu ? Et pourquoi est-il impossible de jouer à moins d’insérer une carte SIM ? Mais peu importe ! Après tout, la qualité de l’écran vous fait
vite oublier ces quelques désagréments.Et puis, au final, pas de regret, la N-Gage est un joli condensé de la société des loisirs. Tiens, pour la peine : demain matin, vous reprendrez le bus.
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