Scénario classique : on part en soirée, on boit un peu trop, et une fois dessoûlé on se rend compte que l’on a perdu son téléphone. Alors on se gratte la tête, on refait le parcours en sens inverse : une banquette, un bar, des
toilettes…Mais impossible de savoir où est resté le bel engin, tout nouveau, superfrime et supercher. On connaît tous quelqu’un à qui c’est arrivé. J’en ai moi-même fait la cruelle expérience plusieurs fois. Et, chaque fois, mon premier réflexe
est toujours de m’appeler. Qui sait, avec un peu de chance, un bon samaritain décrochera peut-être et proposera de me le ramener.Mais de deux choses l’une : soit la batterie se décharge à force de sonner dans le vide, soit la ligne est occupée à exploser le forfait vers Tombouctou. L’idéal serait de pouvoir déclencher à distance l’appareil photo du
téléphone, pour qu’il nous envoie une image de ce qui l’entoure, histoire de deviner où il se cache.‘ Oh ! Je vois le ciel et des nuages. Il est quelque part sur terre ‘, ou ‘ Tiens, c’est qui ce drôle de type ? Dring… Dring… Hé ! Toi, là-bas, avec la moustache,
rends-moi mon mob ou je t’envoie Sarko ! ‘
Créativité et vice
Eh bien cette fonction existe. C’est un petit logiciel, baptisé
MMS
Cam, qui fonctionne sur les téléphones Symbian Series 6 équipés d’appareils photo (Nokia 3650, 7650 et 6600, Sony Ericsson P800/900, Siemens SX6).Son principe est tout bête : on envoie un SMS au mobile sur lequel on a installé le logiciel, et dans la seconde qui suit il prend une photo et la renvoie vers l’adresse mail de son choix.Simplissime. Rien n’empêche d’ailleurs de l’utiliser même si l’on n’a pas perdu son téléphone. J’en connais qui l’ont détourné en caméra espion, pour photographier des scènes improbables. J’ai même une copine qui l’a installé dans le
téléphone de son Jules, pour le fliquer quand il rentre tard. ‘ Alors cette réunion au Macumba Light avec la blonde, sympa ? ‘En septembre, je m’inquiétais des conséquences inattendues que pouvait avoir la multiplication des téléphones avec
appareil photo.
Aujourd’hui, je suis fasciné par le sulfureux mélange de créativité et de vice qui entoure de ce genre d’engin. Tenez-vous prêts, car on n’est pas au bout de nos
surprises.Prochaine chronique vendredi 9 janvier 2004
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