C’est une petite victoire pour les données personnelles des utilisateurs de WhatsApp, Instagram, Messenger et Facebook : Meta, la maison mère de ces plateformes, a accepté, en amont d’une décision de justice qui doit tomber le 4 juillet prochain, de modifier ses règles en matière de partage des données entre ses différents sites. Concrètement, les utilisateurs pourront via le « centre de gestion des comptes » autoriser ou refuser le fait d’être suivis entre les différentes plateformes de Meta.
Et ils pourront refuser que leurs données relatives à leurs activités sur l’ensemble des plateformes du groupe soient combinées, explique mercredi 7 juin le « Bundeskartellamt », l’autorité de concurrence allemande, sur son site. Jusqu’à présent, les utilisateurs des réseaux sociaux et messageries de Meta n’avaient pas le choix. Ils étaient contraints d’accepter que l’entreprise les suive et fusionne les données collectées via ses filiales et d’autres sites Web – données qui étaient ensuite utilisées à des fins publicitaires. C’est la première fois que Meta propose une autre option en matière de suivi des utilisateurs entre ses différents sites.
Les deux options des utilisateurs
Concrètement, les utilisateurs auront désormais deux alternatives.
- Soit ils acceptent d’utiliser les plateformes de Meta de manière combinée, ils pourront alors publier des posts simultanément sur les différents réseaux sociaux du groupe (cross-posting). Mais en contrepartie, le groupe utilisera leurs données fusionnées à des fins publicitaires.
- Soit ils utilisent les réseaux de Meta séparément, auquel cas l’entreprise devra cesser de fusionner leurs données collectées. Point négatif : les utilisateurs ne pourront plus utiliser l’option de cross-posting.
Ce choix sera disponible non seulement en Allemagne, mais dans le monde entier, a précisé la société interrogée par TechCrunch, ce jeudi 8 juin.
Une concession… sous la contrainte
Bien que Meta présente cette nouvelle comme un pas vers « plus de transparence » pour l’utilisateur, cette concession a été faite sous la contrainte de l’autorité de la concurrence allemande. En 2019, cette dernière demandait à ma de cesser de fusionner les données des utilisateurs collectées via ses filiales et d’autres sites Web, sauf si les utilisateurs donnaient leur consentement.
En cause, le règlement européen sur les données personnelles (RGPD) qui demande à ce que toute collecte de données soit librement consentie et spécifique – c’est-à-dire qu’elle ne doit pas être groupée. La maison mère du réseau Instagram a ensuite contesté cette demande et formé plusieurs recours. C’est finalement la Cour de justice de l’Union européenne qui est censée trancher le litige, le 4 juillet prochain. Fin 2022, son avocat général avait rendu un avis en défaveur de Meta – ce qui laisse à penser que le groupe de Mark Zuckerberg a anticipé une décision qui n’allait pas statuer dans son sens.
Des points supplémentaires à améliorer, selon l’autorité allemande
L’autorité allemande, dans son communiqué, a reconnu une avancée, mais elle note qu’il reste des points à améliorer : « le processus n’est pas encore achevé », écrit-elle. Car si l’on veut accéder à des fonctionnalités supplémentaires – comme le fait de pouvoir publier un message sur plusieurs plateformes, en une seule fois (cross-posting), il faut partager plus de données personnelles, explique le Bundeskartellamt.
L’autorité estime néanmoins que l’utilisateur pourra désormais prendre « une décision largement libre et informée sur la question de savoir s’ils veulent utiliser les services de Meta séparément ou sous une forme combinée ». En 2019, elle estimait que le traitement des données personnelles des utilisateurs constituait un abus de position dominante du géant de l’adtech.
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Source : Communiqué de l'Autorité allemande de la Concurrence