Le champion des processeurs de smartphones Qualcomm a annoncé avoir signé un partenariat d’image avec le club de football anglais Manchester United. Le but ? Promouvoir la marque… mais pas celle de Qualcomm en tant que maison mère, plutôt celle de ses puces Snapdragon. Une opération de brand awareness (éveil à la marque, comme on dit dans le jargon), afin que le numéro 1 mondial des SoC mobiles sorte un peu de l’anonymat.
C’est lors de sa grande conférence annuelle à Hawaï que l’entreprise a annoncé, par la bouche de son directeur marketing, Don McGuire, que le célèbre club de ballon rond avait commencé à promouvoir la marque en sous-marin depuis trois mois. Si rien n’a été dit côté flocage de maillots (pour l’heure hors des écrans radars), Manchester United utilise ses fans et ses canaux de communication, notamment les réseaux sociaux, pour faire la pub de Qualcomm.
La responsable des partenariats du club, Victoria Timpson, avait même fait le voyage exprès depuis la ville d’Eric Cantona pour vanter les 144 ans d’histoire du « premier club du monde du sport le plus populaire au monde ». C’est sûr que leur palmarès est plus attrayant que celui des Girondins de Bordeaux ! Ou que celui de l’USM Montargis Football, soit dit en passant.
L’opération de communication pourrait porter à sourire, mais pour Qualcomm c’est très sérieux. Vous qui lisez 01net.com, il y a quelques chances que vous connaissiez un peu Qualcomm. Nous parlons de l’entreprise en matière de puces, pour téléphones, voitures ou mêmes consoles. Et c’est aussi un géant des télécommunications, particulièrement en 4G/5G. Mais en tant que pourvoyeur de technologies qui parle initialement surtout aux pros – on parle d’acteur B2B – l’entreprise est méconnue de la masse des utilisateurs.
Or, l’entreprise veut percer dans le grand public à l’image d’un Intel ou d’un Nvidia. Deux parallèles qui ne sont pas anodins quand on regarde les lancements produits et la direction que prend Qualcomm dans plusieurs domaines. Dans celui des PC d’une part, avec le développement, depuis plus de cinq ans, de processeurs ARM pour Windows. Qualcomm devrait même annoncer demain les détails de sa puce à cœurs Orion (ex-Phoenix) développés sur les bases des cœurs Phoenix, de Nuvia, qu’elle a racheté pour 1,4 milliard de dollars. Quand une entreprise américaine persiste plus de cinq ans et continue de sortir le chéquier pour promouvoir un produit qui a du mal à percer dans un premier temps, c’est que pour elle, c’est du sérieux.
Ensuite et surtout, il y a les opportunités gaming. Alors que le smartphone, notamment en Asie, est devenu pour beaucoup la plate-forme de jeu de choix, Qualcomm voudrait que « gaming » rime avec « Snapdragon ». Pour cela, l’entreprise développe sa marque Snapdragon Elite gaming, passe des partenariats avec des équipes de eSport et organise des compétitions. Et diversifie même son offre avec le développement de puces dédiées (Snapdragon G3X) qui mène au développement de consoles de cloud gaming.
Avec comme volonté, que le public qui achète un PC ou un smartphone (gamer ou pas), cherche la marque Snapdragon avec autant d’insistance que les gens cherchent Intel ou Nvidia sur leurs machines. Ce partenariat va-t-il réellement aider Qualcomm ? Mme Timpson cite déjà « une hausse de 57% de la ‘’brand awareness’’ parmi les fans », mais ces chiffres ne veulent en l’état pas dire grand-chose.
De plus, les puces PC de Qualcomm sont extrêmement rares. Et les gens choisissent leur smartphone pour le prix, la qualité photo ou la marque plutôt que pour le fournisseur de la puce. Mais il faut reconnaître à Qualcomm sa ténacité : la marque Snapdragon Elite Gaming a été lancée il y a quatre ans (avec l’annonce du Snapdragon 855) et l’aventure des PC ARM sous Windows il y a cinq ans et demi…
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.