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L’industrie française de la pub en ligne ne veut pas de la future « gomme web » de Safari

Dans iOS 18 et macOS 15, Safari devrait gagner plusieurs fonctions IA, notamment une « gomme web » permettant d’effacer des éléments d’une page web — comme par exemple les publicités. Ce qui n’est pas du goût des professionnels français de la publicité en ligne.

Ce n’est qu’une rumeur à l’heure actuelle, mais elle est crédible : dans iOS 18 et macOS 15, les utilisateurs de Safari auraient la possibilité de supprimer les contenus jugés indésirables des sites web, et de mémoriser ces changements pour les visites ultérieures. Cette « gomme web » fait partie de l’arsenal IA qu’Apple prépare pour son navigateur web.

Lire Un assistant de navigation IA pour Safari dans iOS 18 ?

Cette fonction ne fait pas les affaires de l’industrie française de la pub en ligne, regroupée au sein d’Alliance Digitale. Dans une lettre envoyée à Tim Cook, ces professionnels font part de leurs inquiétudes pour ce qu’ils assimilent à un bloqueur de publicité intégré dans Safari « et qui pourrait avoir des conséquences importantes sur le financement des médias, et l’accès des citoyens à une information libre et diversifiée ».

La fonction aurait aussi un impact certain sur l’ensemble du secteur du marketing numérique « qui représente près de 9 000 entreprises et 100 000 emplois en France », ajoutent les signataires, parmi lesquels le Geste, l’Udecam et l’Union des marques.

Ils déplorent le fait qu’un navigateur désigné comme plateforme essentielle sous le régime du DMA européen peut « arbitrairement et unilatéralement imposer de tels changements sans une évaluation complète des impacts sur les autres entreprises, ainsi que des avantages potentiels pour les propres services d’Apple, notamment la publicité ». Apple est aussi une régie pub.

Le constructeur dévoilera ses projets le 10 juin, à l’occasion de l’ouverture de la WWDC. Rien ne dit que cette fameuse gomme sera au rendez-vous, mais si c’est le cas, l’industrie craint des conséquences d’une ampleur similaire à celle de la politique ATT (App Tracking Transparency) mise en place en 2021 ; elle consiste à demander à l’utilisateur d’une application de consentir à l’exploitation de ses données pour du suivi publicitaire.

Sans attendre la confirmation de la fonction, les professionnels du secteur demandent à Tim Cook d’en « reconsidérer l’implémentation » et d’engager le dialogue. Le secteur français de la pub en ligne n’est pas le seul à s’inquiéter : News Media Association, le groupement britannique des éditeurs de presse, a estimé que cette gomme menaçait l’avenir du journalisme.

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Par : Opera

Source : Alliance Digitale


Mickaël Bazoge
Votre opinion
  1. On bloque déjà tout ce qu’on veut avec l’extension ‘uBlock Origin’, en tous les cas installée sur Firefox, et cela comprend avant tout les publicités et les traqueurs.
    La pub, en ligne comme partout, est un fléau, non pas en tant que telle mais par sa quantité laquelle ne cesse de s’accroître, par sa qualité médiocre (hormis pour les produits de luxe, de meilleurs facture et rarement assénée comme on gave une oie). Par les traqueurs qui servent cette pub afin que par le pistage on cible le client potentiel, enfin par le “malvertisement” à savoir des pubs véreuses dont les liens peuvent conduire vers des sites frauduleux. Bref, en l’état actuel, une réelle saloperie. Publiciser un produit est peut-être le second plus vieux métier du monde, en tous les cas depuis que le commerce, les échanges marchands existent. Mais la pub de nos jours se livre à un forcing effréné. Prônons la nouvelle alliance consumériste, celle du consommateur et du publicitaire : moins de pub, meilleure pub, cela ferait l’affaire de tous sauf des publicitaires ; la réconciliation avec une pub de qualité, qui séduit sans forcer, permettrait un Retour Sur Investissement substantiellement amélioré, moins coûteuse ainsi pour les entreprises, tolérables voire même appréciées par le public. Mais les publicitaires y perdraient beaucoup va de soi, à tel point que l’on est en droit de se demander si la publicité actuelle ne freine pas délibérément son zèle aux fins de prolonger la diffusion de ses artifices conçus pour le gavage.

  2. Lier l’information de qualité à la présence de la pub, il fallait oser.

    La publicité est précisément ce qui empêche une vraie liberté de la presse en proposant des contenus gratuits mais qui doivent être consensuels pour ne pas contrarier les annonceurs ou les une partie des auditeurs.

    Sans cette information bas de gamme, il y aurait peut-être plus de place et de sens pour du vrai journalisme, des enquêtes de terrain et de la politique qui débat d’idées plutôt que de polémiques (ce qui fait l’audimat et qui augmente les revenus publicitaires).

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