C’est une mort dans le silence et l’indifférence : Valve a discrètement retiré les Steam Machines de l’onglet Magasin/Matériel de son client de jeu Steam comme le met en lumière Ars Technica. La catégorie ne comprend plus aujourd’hui que le Steam Controller (la manette maison), le HTC Vive pour les jeux en VR et le Steam Link (un des fossoyeurs des Steam Machines, lire plus loin).
La page web des Steam Machines est certes toujours en ligne mais le seul lien de vente européen pointe vers une page Dell Alienware qui explique que le produit n’est plus disponible.
Présentées pour la première fois au CES de Las Vegas en 2014 et lancées l’année d’après en France, les Steam Machines étaient surtout représentées par Dell et son Alienware Alpha, un mini PC aux performances intéressantes mais au rapport qualité/prix décevant et à l’ingénierie médiocre (bruyant, chauffe).
Elle embarquait, dans sa version entrée de gamme la plus intéressante, le système d’exploitation maison Steam OS. Un système basé sur GNU/Linux dont les performances dans les jeux étaient toujours en retrait par rapport à Windows et qui ne pouvait pas exécuter tous les jeux… ou alors uniquement via des bidouillages. Beaucoup de handicaps pour une machine qui ambitionnait de transformer le PC en console simple d’utilisation.
Steam OS, pêché d’orgueil ?
Les relations entre Steam et Microsoft ne sont pas toujours au beau-fixe et c’est sans doute l’une des raisons qui a poussé Valve à investir du temps, des ressources et de l’agent non seulement dans des machines avec son logo mais aussi dans un système d’exploitation dédié au jeu vidéo appelé Steam OS. Basé sur le noyau Linux et lancé en 2013, Steam OS a toujours eu des problèmes de performances et Valve s’est donc heurté à de nombreux problèmes logiciels. Ajoutons à cela que Steam OS n’était qu’un système de je… il fallait mettre les mains dans le cambouis pour profiter d’un vrai environnement « PC » afin de faire autre chose que de jouer avec sa Steam Machine. Il y avait bien des versions Windows avec l’exécution de Steam en mode Big Picture par défaut au démarrage, mais ces PC étaient plus chers (licence Windows à payer).
A ces faiblesses matérielles et logicielles, les Steam Machines avaient aussi à affronter une compétition dans leur propre camp : le Steam Link.
Steam Link, le frère ennemi
L’argument premier des Steam Machines, et notamment les Alienware de Dell, n’était pas nécessairement de remplacer le PC gamer, mais de permettre de jouer dans le salon aux jeux PC, et ce de deux manières. Soit directement par le biais des composants internes de la machine pour des jeux peu gourmands en ressources, soit de profiter de la diffusion réseau du jeu depuis votre puissant PC placé dans votre chambre avec la fonction « Streaming Local Steam ».
Hélas pour les Steam Machines, ceux qui pouvaient être intéressés par ce scénario ont sans doute préféré le Steam Link, un boîtier à 50 € signé Valve qui propose la diffusion réseau à moindre coût.
Aucun communiqué n’a pour l’heure été envoyé ni par Valve, ni par ses partenaires tels que Dell. Mais à moins d’une rupture technologique majeure, il est évident que les Steam Machines et Steam OS appartiennent désormais au passé.
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