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CES 2014 : Alienware part à l’assaut des consoles avec sa Steam Machine

Avec l’annonce de sa Steam Machine, la division gaming de Dell, Alienware, a apporté tout son poids au projet de Valve, qui en devient d’autant plus légitime pour aller marcher sur les plates-bandes des consoles.

S’il y avait bien une annonce logique chez Dell, c’était bien celle-là tant le “nouveau” Dell cherche à trouver un nouvel élan en s’inscrivant dans l’épopée des start-ups et des projets innovants ! En confirmant lancer une Steam Machine, Alienware apporte tout son poids et son aura au projet de Valve et à son système d’exploitation, Steam OS. Il bénéficie en retour de l’attrait que suscite ce projet chez les joueurs PC.

Steam OS, conçu autour d’une base GNU/Linux (Debian 7.1), a été récemment rendu disponible en téléchargement, mais cela reste pour l’heure du bricolage aussi bien logiciel que matériel. Et c’est bien sûr du côté du matériel que Dell apporte une solution avec sa Steam Machine, un mix PC/console – les anglophones parlent de “PC gaming console” – qui devrait arriver au second semestre au même prix que les consoles actuelles, soit entre 400 et 500 dollars. Les représentants de Dell précisent que leurs tarifs seront alignés sur ceux des consoles actuelles, mais tous les fabricants de Steam Machine – ils sont treize pour l’instant – n’appliqueront peut-être pas cette politique pour les configurations les plus solides.

Un hardware encore flou

« Pour l’heure, tout ce que nous pouvons dire c’est que le processeur sera d’Intel et la puce graphique signée Nvidia », explique Bryan De Zayas, responsable marketing d’Alienware quand on le questionne sur les entrailles de l’animal. Pas de rétention d’information selon B. De Zayas, mais un état de fait : « nous n’avons pas encore arrêté les spécifications et nous faisons encore des tests pour déterminer quels sont les meilleurs composants ».
Par meilleurs, il faut comprendre ceux qui offrent le rapport qualité/prix/dissipation thermique le plus avantageux. Si le côté qualité/prix coule de source, la dissipation thermique s’avère tout aussi importante, car l’idée de base de la Steam Machine est de se glisser à côté d’un téléviseur dans le salon. Il lui faut donc être vraiment petite, environ deux fois plus compacte qu’une Xbox One. Le modèle que vous voyez sur les photos est une simple coquille vide dotée de LED rouges pour faire joli, mais « il s’agit du design final », précise B. De Zayas.

À logiciel ouvert, plate-forme ouverte

Si ouvrir un PC vous fait généralement perdre votre garantie, ce ne sera pas le cas avec la Steam Machine : à l’instar de tous les PC d’Alienware, elle pourra être mise à jour par l’utilisateur sans crainte de perdre la précieuse assurance vie de la bécane.
Peu disert sur les composants que l’on va retrouver, B. De Zayas nous a cependant laissé comprendre qu’on pourrait retrouver un disque dur au format m-SATA pour le système avec un second disque dur au format 2,5 pouces pour stocker les jeux. Mais B. De Zayas est formel « tout est fait pour faciliter la mise à jour de la plateforme. Nous tenons à respecter l’esprit de Steam OS et offrir une plateforme matérielle tout aussi ouverte », assure-t-il.

Le streaming de jeu en béquille temporaire

À l’heure actuelle, environ 300 jeux sont annoncés compatibles avec Steam OS – sachant que Steam sur Linux affiche d’ores et déjà environ 200 jeux. C’est beaucoup, mais ce n’est pas suffisant : le catalogue de Steam comprend plusieurs milliers de jeux.
Alors si Valve travaille d’arrache-pied pour tenter de rendre le maximum de jeux compatibles en natif – et fait les yeux doux aux éditeurs de jeux – l’éditeur logiciel américain a aussi trouvé une pirouette technique : la Steam Machine peut être reliée à votre « vrai » PC pour streamer un jeu Windows “pur”.
Dans ce cas de figure, tous les jeux installés sur votre PC traditionnel seront compatibles puisque le calcul sera effectué par votre tour, la “Steam Box” ne devenant alors qu’un diffuseur d’image. Quant à la compatibilité des jeux non Steam dans ce mode, Greg Coomer, designer chez Valve nous a assuré qu’il n’y avait aucune limitation technique à cela et « que ce sera activé dès que ce sera stable ».

Interrogé sur la possibilité d’installer d’autres magasins que celui de Valve, Greg Coomer s’est montré incroyablement serein : « Bien sûr que ce sera possible, c’est une plateforme ouverte. Vous savez, chez Valve nous pensons que le joueur doit être respecté et que l’enfermer ne peut que nous nuire. » Vœux pieux ? Beau discours marketing ? Seul l’avenir le dira, mais étant donné le caractère ouvert de la plate-forme tant du point de vue matériel que logiciel, on a bien lieu d’espérer que cet état esprit « relax » demeure.

Prévue pour un lancement mondial avant la fin de l’année 2014, la Steam Machine d’Alienware et Valve pourrait être un grand tournant dans le monde du jeu vidéo. Et une première étape dans la fin de l’ère « joueur = vache à lait », puisque la rétrocompatibilité des jeux est assurée. On entend d’ici les grognements de rage chez Microsoft et Sony !

Retrouvez l’intégralité de notre dossier sur le CES 2014.

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Adrian Branco, Envoyé spécial à Las Vegas