Première parution le 18 juilletLes salariés de HP France sous la menace de nouvelles suppressions d’emplois Le groupe informatique s’apprête à annoncer la deuxième restructuration majeure de ses activités en trois ans. Une initiative qui pourrait toucher plusieurs milliers d’emplois dans le monde entier.‘ Je pense que les employés sont capables de gérer la vérité, même lorsqu’elle est douloureuse. ‘ Outre ses talents de communicateur, le nouveau PDG de HP, Mark Hurd ?” qui a reçu
le mois dernier à Washington, un prix spécial de la part de l’IABC (The International Association of Business Communicators) ?” est aussi un homme confiant. Un trait de caractère dont il risque d’avoir besoin au moment
où, selon des sources concordantes, le groupe informatique s’apprête à annoncer une deuxième restructuration majeure de ses activités en trois ans.La dernière fois, sous l’impulsion de Carly Fiorina (l’ex-PDG de HP remerciée en avril dernier), l’initiative s’était traduite en France par un plan social et la suppression de 20 % des effectifs. Soit 1363 départs
volontaires. Cette fois-ci, les prévisions des analystes oscillent entre 5 000 et 25 000 suppressions d’emplois au niveau mondial. Mais le chiffre le plus souvent avancé est de 15 000 postes.‘ Le véritable moteur de cette réduction d’effectif est la course à la rentabilité financière ‘, s’indigne la CFTC, (premier syndicat au sein du groupe HP en France). Une situation
paradoxale pour un groupe qui ‘ dégage au niveau mondial de l’ordre de un milliard de dollars de profit net chaque trimestre (5 % du chiffre d’affaires) et dispose d’une trésorerie plus que confortable (près de
10 milliards de dollars nets de dettes) ‘, poursuit le syndicat.
Une remise en cause des 35 heures ?
Pour Jean-Paul Vouiller, délégué syndical central CFTC chez HP France, ‘ si elle est confirmée, cette nouvelle annonce de suppressions de postes est tout sauf une surprise en interne ‘.
Selon lui, si les détails du plan de restructuration ne sont pas encore connus, l’impact des décisions à venir devrait être moins fort en termes d’emplois que pour le plan social consécutif à la fusion HP-Compaq. Sur cette base, les départs forcés
pourraient cette fois encore être évités.‘ Comme à la veille de toute initiative de cette nature, il y a aujourd’hui trois catégories de personnes chez HP, explique Jean-Paul Vouiller, celles qui souhaitent rester au sein de la
société, celles qui ne savent pas encore ce qu’elles souhaitent faire et, enfin, celles qui désirent quitter le groupe pour développer de nouveaux projets. Or, pour cette dernière catégorie, les départs ne sont pas systématiquement acceptés et
dépendent souvent des projets présentés. ‘Selon le délégué CFTC, HP aurait déployé, à l’occasion du précédent plan social, un ‘ programme de rétention ‘ basé sur des primes exceptionnelles. Cette politique destinée à retenir les
talents clés au sein du groupe informatique aurait pesé à hauteur de plusieurs centaines de millions de dollars sur les résultats de HP. Mais, de source syndicale, il est probable que ce dispositif coûteux ne soit pas renouvelé.Quoi qu’il en soit, après les annonces de la direction de HP, un comité d’entreprise européen devrait se tenir dans les deux mois. Il sera suivi, pour la France, de réunions, voire de négociations entre la direction et les organisations
syndicales sur la mise en place d’un ‘ accord de méthode ‘.Et in fine, les premiers départs ne devraient pas intervenir avant le printemps 2006. A l’occasion de cette nouvelle vague de suppressions d’emplois, la CFTC craint également une possible remise en cause de certains
avantages sociaux et notamment de l’accord des 35 heures (aujourd’hui beaucoup plus favorable pour les salariés de HP que celui en vigueur dans les conventions collectives de référence).
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