Les éditeurs de sites web semblent se soucier peu des questions d’accessibilité. Un seul site web, sur les 50 scrutés ces six derniers mois par la fondation Contentsquare, affiche un score de 100 % au référentiel général d’amélioration de l’accessibilité (RGAA) édité par la DINUM (direction interministérielle du numérique).
Le service public et les banques en pointe
Il s’agit en l’occurrence d’un site web du service public. Depuis 2005, tous les services en ligne fournis par l’État doivent être accessibles à tous ; cette obligation s’est élargie en 2019 à toutes les entreprises ayant un chiffre d’affaires de 250 millions d’euros et plus. Les sanctions peuvent se monter jusqu’à 50 000 €.
Le baromètre n’est donc pas tendre avec ces sites web très visités. Les représentants du e-commerce ont un taux de conformité de 36 % seulement, ceux des médias ne font guère mieux avec 44 %. Ils se privent là d’une clientèle et d’un lectorat très important : 12 millions de personnes vivent avec un handicap en France. Les sites des services publics et bancaires sauvent l’honneur, avec un taux de conformité de respectivement 69 % et 61 %.
Néanmoins, la fondation déplore que seules 45 % des démarches administratives en ligne sont accessibles aux personnes en situation de handicap. Selon le baromètre, la moitié des sites web seulement publie leur déclaration d’accessibilité ainsi que leur feuille de route pour améliorer l’accessibilité. Il s’agit pourtant d’obligations légales.
Les problèmes sont nombreux : la souris est bien souvent la seule interface pour interagir avec les services en ligne, des contenus bougent sans cesse, les demandes de consentement diverses et variées à cliquer dans tous les sens, les captchas, les pop-up de publicités… « L’accessibilité numérique n’est pas une simple question technique, mais un droit humain fondamental », rappelle la fondation.
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Source : Les Échos