C’est maintenant que les choses sérieuses commencent ! Après avoir surpris le monde avec le Q (lire le test du Leica Q sur 01net.com), Leica a réutilisé la solide base technique de son compact expert à capteur plein format pour ce nouveau boîtier hybride à optiques interchangeables, le Leica SL. Un nouveau boîtier, mais aussi un nouveau standard, puisque Leica a développé pour l’occasion sa première monture (non reflex) à capteur plein format depuis… 1954 et le passage de la monture à vis à la monture M.
Boîtier sérieux tout en aluminium
A presque 7000 euros boîtier nu, le SL coûte le même prix qu’un M et cible un public sérieux. Et à ce titre il est, comme son petit frère hybride le T (lire le test du Leica T), conçu autour d’une cage d’aluminium fraisé, gage de résistance. Et d’un poids élevé : 847g nu avec la batterie !
Quand on vise les experts/pros, il faut assurer jusqu’au bout et ce Leica SL profite donc de joints anti-poussières et anti-ruissellement. Et c’est une première, d’un système de nettoyage du capteur à base d’ultra-sons, un dispositif électronique de série chez tous les concurrents et que Leica intègre officiellement pour la première fois.
Capteur CMOS 24 Mpix plein format
Comme le M240 (lire le test du Leica M), comme le Monochrom et comme le Q, Leica fait appel ici à un capteur CMOS – plein format donc – de 24 Mpixels. Contrairement à Canon, Nikon et Sony, l’opticien de Wetzlar ne part pas à la course aux mégapixels, ce qui peut être une bonne chose pour les photographes : 24 Mpixels, c’est largement suffisant même pour les grands tirages et les définitions supérieures servent souvent plus à faire exploser les disques durs qu’à autre chose.
Côté stabilisation, Leica va un peu à contre-courant en préférant stabiliser l’optique, quand les marques qui avaient recours à ce dispositif dans leurs hybrides – Panasonic et Sony – commencent à stabiliser le capteur.
Viseur ultra défini
Le Leica Q nous avait surpris par son viseur très défini de 3,68 Mpix. Leica va encore plus loin avec le SL puisque le constructeur allemand est le premier concepteur d’appareils photo à intégrer un viseur électronique de 4,4 Mpix (sans doute conçu par Epson). Loué pour la qualité de ses viseurs télémétriques, il était logique que Leica mette le paquet sur ses viseurs électronique. Seul reproche : Leica a nommé son viseur « EyeRes », mélange de « œil » en anglais (eye) et définition d’image (« res » pour résolution) et remporte ainsi la palme du « jeu de mots douteux » de l’année 2015.
Leica embrasse la 4K
Le SL est, avec le Panasonic Lumix GH4 et le Samsung NX1, l’un des seuls appareils à proposer de la véritable 4K cinéma, c’est-à-dire dans une définition de 4096 x 2160 points à 24 i/s. C’est une petite révolution pour le constructeur allemand : jusqu’ici, Leica ne faisait que suivre et n’avait pas de légitimité dans les caméras. Mais forte de son aura dans les optiques pour caméra de cinéma, la marque a cette fois mis le paquet en vidéo. Outre la 4K cinéma à 24 i/s, on a droit à de la 4K UHD à 30 i/s. Pas radin sur le débit de trame, le SL offre jusqu’à 120 i/s en Full HD, ce que personne ne propose à l’heure actuelle sur un capteur plein format. A cela s’ajoute des fonctionnalités expertes comme les zébras, la sortie HDMI non compressée (4:2:2) et une entrée micro. Leica vient de s’inviter dans le monde de la vidéo par la grande porte.
Le prix d’un M, mais plus moderne
La facturette de 6900 euros boîtier nu peut faire peur aux photographes du dimanche habitué au prix des reflex et hybrides grand public. Mais chez Leica, ce prix est équivalent à celui d’un M, le fameux boîtier télémétrique. Et pour le même prix, le SL offre des technologies inédites sur les M – autofocus – voire carrément dernier cri, comme le viseur très haute définition ou la vidéo 4K. Si les amateurs de visée télémétrique et de mise au point manuelle resteront sur leur M, le nouveau SL a déjà de sérieux avantages par rapport à son aïeul.
Peu d’optiques au lancement, la bague M à la rescousse
Au lancement le SL disposera d’une seule optique un Vario Elmarit 24-90 mm f/2.8-4. Un monstre de 1,14 kg vendu 4300 euros qui sera rejoint par un téléobjectif au second semestre 2016 (APO-Vario-Elmarit-SL 90-280 mm f/2.8-4) et par un Summilux 50 mm f/1.4 ASPH au dernier trimestre 2016. D’ici un an, le SL n’aura donc que 3 optiques disponibles… mais aucun grand angle. C’est peu ! Heureusement pour lui, Leica peut s’appuyer sur son parc en monture M via une bague d’adaptation.
Dès le 16 novembre prochain vous pourrez vous procurer le Leica SL à 6900 euros boîtier nu en même temps que le Vario Elmarit-SL 24-90 mm f/2.8-4 à 4300 euros. C’est votre banquier qui va être content.
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