Julian Assange ne s’est pas privé d’un avis cinglant à la suite du discours du président Barack Obama, pendant lequel un certain nombre de réformes ont été annoncé. D’après le fondateur de Wikileaks, M. Obama a été totalement creux. « C’est embarrassant pour un chef d’Etat de parler comme ça pendant 45 minutes et de ne presque rien dire », a déclaré Julian Assange sur la chaîne américaine CNN.
« Le positif » de ce discours c’est que « le président ne parlerait pas aujourd’hui s’il n’y avait pas eu les actions d’Edward Snowden et d’autres lanceurs d’alerte comme lui », a fait valoir M. Assange, dont des proches ont aidé M. Snowden à trouver refuge en Russie en juin dernier, après ses révélations sur les programmes de l’agence américaine de renseignement NSA. « Ces lanceurs d’alerte nationaux ont forcé ce débat » sur la surveillance aux Etats-unis et à l’étranger, s’est-il félicité.
« Malheureusement, aujourd’hui nous voyons très peu de réformes concrètes. Ce que nous voyons c’est que le président renvoie la balle au Congrès, à des panels d’élus auxquels il rendra des comptes », a déploré M. Assange, dont le site avait publié en 2010 des centaines de milliers de câbles diplomatiques transmis par l’ancien analyste militaire Bradley Manning. « Ma plus grande inquiétude (…) c’est ce qui n’a pas été dit. Il n’y a pas de restrictions aux lois secrètes. Le tribunal Fisa (chargé d’ordonner les programmes de surveillance, ndlr) est connu pour être le tribunal le plus secret des Etats-Unis », a-t-il estimé.
En outre, « ce que nous n’avons pas entendu du président, c’est une protection significative des entreprises américaines », a ajouté le responsable de Wikileaks, actuellement réfugié à l’ambassade d’Equateur à Londres. L’espionnage de dirigeants étrangers n’est pas une « véritable inquiétude », a estimé M. Assange, qui déplore surtout de « ne pas voir les individus protégés des abus de surveillance ».
M. Snowden commentera le discours de M. Obama « au début de la semaine prochaine », a indiqué M. Assange. Barack Obama a annoncé vendredi son intention de rogner les pouvoirs de la NSA, en réformant la collecte de données téléphoniques, sans pour autant y renoncer, et en promettant de ne plus espionner les dirigeants de pays amis.
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