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L’Autopilot de Tesla à nouveau au cœur d’une affaire judiciaire aux États-Unis

L’entreprise d’Elon Musk est poursuivie en justice par la famille d’un conducteur de Model S décédé. Tesla est accusée d’avoir émis des déclarations frauduleuses dans lesquelles elle vantait la sécurité et la fiabilité de son système d’aide à la conduite. Cette affaire s’ajoute à la quinzaine d’autres en cours dans le pays.

Tesla a présenté son Autopilot comme étant sécurisé et fiable : une déclaration frauduleuse, selon une famille d’un conducteur de Tesla (Model S), décédé en 2021, qui attaque en justice Tesla aux États-Unis. Selon cette dernière, l’Autopilot, ce système d’aide à la conduite qui devait permettre aux voitures électriques du groupe de rouler sans conducteur, a fait l’objet de nombreuses « fausses déclarations » de Tesla et de son PDG, Elon Musk.

En 2016, une vidéo, tweetée par Elon Musk, montrait une Tesla « se conduisant toute seule ». Mais cette dernière avait dans les faits commis plusieurs erreurs, avant de s’écraser contre une clôture, avait expliqué le directeur du logiciel Autopilot de Tesla, Ashok Elluswamy, en juillet 2022.

En avril 2019, Elon Musk avait ensuite expliqué que « le Full Self-Driving (FSD, la version améliorée de l’Autopilot, NDLR) sera si fiable que le conducteur “pourra s’endormir” ». Dans un tweet plus récent du 9 décembre dernier, le milliardaire a décrit la mise à jour du Full self-Driving comme de « la magie ».

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Mais depuis 2021, des Tesla qui avaient actionné ce mode « autonome » (Autopilot ou FSD) ont été impliquées dans une douzaine d’accidents, dont deux mortels.

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Des déclarations « exagérées » sur le système d’aide à la conduite des Tesla

Pour les avocats de la famille Mendoza, les déclarations dithyrambiques et exagérées de Tesla et d’Elon Musk n’ont qu’un but : « générer de l’enthousiasme pour les véhicules de l’entreprise et améliorer ainsi sa situation financière ». Ce au détriment de la sécurité des utilisateurs de Tesla.

Trois ans plus tôt, la Model S de Genesis Giovanni Mendoza-Martinez, dont l’Autopilot était enclenché, percutait un camion de pompiers stationné à Walnut Creek, en Californie. Le conducteur, Genesis Giovanni Mendoza-Martinez, décédait, pendant que le passager, son frère, était grièvement blessé. De quoi pousser la famille Mendoza à attaquer en justice Tesla, dans le comté de Contra Costa en Californie.

Début décembre, Tesla a finalement fait transférer cette affaire devant un tribunal fédéral, dans le district nord de la Californie. Selon le média américain CNBC, ce changement de juridiction signifie que les plaignants devront apporter davantage de preuves.

Tesla estime que ses voitures ont été conçues « de manière raisonnablement sécurisée »

Pour Tesla, ce sont les « propres actes de négligence et/ou omissions » du conducteur qui sont à l’origine de la collision. Pour l’entreprise américaine, les déclarations faites n’ont pas été « un facteur substantiel dans les dommages subis par le conducteur ou le passager ». Les voitures comme les systèmes de Tesla sont « conçus de manière raisonnablement sécurisée » en conformité avec les lois américaines, a expliqué la société.

L’issue de cette affaire de Genesis Giovanni Mendoza-Martinez sera suivie de près : elle est en effet au cœur de l’enquête menée par la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA, le régulateur autoroutier des États-Unis) sur les systèmes d’aide à la conduite de Tesla.

Après le début de l’enquête, Tesla avait mis à jour ses systèmes : des modifications qui sont aujourd’hui encore étudiées par la NHTSA : l’autorité américaine doit encore décider si ces changements ont réellement mis fin aux problèmes rencontrés par l’Autopilot, écrivent nos confrères de CNBC.

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Pour le régulateur, les messages de Tesla sur les réseaux sociaux peuvent induire les conducteurs en erreur, et leur faisant croire que ses voitures sont des robots taxis. En parallèle, le « California Department of Motor Vehicles (DMV) », l’agence d’État en charge de l’immatriculation et des permis de conduire, a attaqué en justice Tesla. Cette dernière estime que les déclarations de l’entreprise et de son PDG sur l’Autopilot et le FSD constituent, ni plus ni moins… de la publicité mensongère.

Selon nos confrères, près de 15 poursuites similaires seraient en cours dans le pays, avec des Autopilot ou des Full Self Driving (la version améliorée) qui étaient utilisés juste avant un accident grave ou mortel.

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Stéphanie Bascou