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La Chine parvient toujours à se fournir en cartes Nvidia, malgré les restrictions américaines

Les restrictions américaines sur les importations de composants américains n’y font rien : la Chine parvient toujours à se fournir en puces Nvidia parmi les plus puissantes. Le marché noir continue d’irriguer les canaux de distribution.

Les capacités chinoises d’importation de composants électroniques américains se sont réduites comme peau de chagrin ces dernières années, pour limiter l’expansion de l’écosystème chinois des technologies de pointe. Et ces restrictions touchent aussi les entreprises basées dans les pays alliés : ASML, une entreprise néerlandaise championne mondiale des machines pour produire des semi-conducteurs n’est plus en mesure de fournir ses clients chinois.

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Pour remédier à la situation, la Chine s’est lancée dans la course à l’autosuffisance à grands coups de subsides publics. Les premiers résultats commencent à apparaitre : Huawei serait ainsi parvenu à mettre au point une puce 5G pour le Mate 60 Pro, un exploit quand on sait combien il est difficile de développer des modems cellulaires. Et ce n’est pas Apple qui dira le contraire : malgré sa toute puissance, le constructeur américain serait toujours bien loin de concurrencer Qualcomm dans ce secteur.

Mais malgré tout, la Chine ne peut pas (pas encore) se débrouiller toute seule, en particulier dans le domaine de l’intelligence artificielle. Depuis septembre 2022, Washington interdit les exportations des puces destinées à l’IA ; mais comme on dit, la nature trouve toujours un chemin. Des combines ont été mises en place par les entreprises chinoises, qui peuvent par exemple louer les puces à des tiers qui ne sont pas sujets aux restrictions américaines.

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Reuters relève que des instituts chinois, des universités et l’armée ont pu acheter des lots de cartes graphiques Nvidia tout au long de l’année dernière, bien que ces composants fassent partie des puces interdites à l’exportation. Ces clients sont friands des A100 et H100, très prisées pour leurs capacités de calcul IA, mais aussi des A800 et H800, des modèles moins puissants conçus spécifiquement par Nvidia mais qui ont fini par être interdits eux aussi.

La Chine n’interdit pas l’achat et la vente de puces américaines, de fait des institutions et des entreprises peuvent toujours publier des appels d’offre pour ce type de composants. S’il semble maintenant impossible d’obtenir de grands volumes de cartes — ce qui permettrait de créer de nouveaux modèles de langage —, les quantités demandées sont suffisantes pour améliorer les modèles existants.

La Maison Blanche et ses alliés peuvent toujours se réconforter en se disant que si la Chine a besoin des GPU de Nvidia, cela veut dire que le pays n’a pas encore développé d’alternatives locales. Reste à savoir maintenant comment il peut se procurer ces composants : Nvidia assure respecter à la lettre les lois à l’exportation. Les fournisseurs demeurent largement inconnus.

Au fur et à mesure des restrictions, un marché noir s’est développé où des acheteurs chinois récupèrent les « excédents de stocks » après que Nvidia a expédié de grandes quantités de puces à des entreprises américaines. Des semi-conducteurs qui peuvent aussi être importés par des sociétés en Inde, à Taïwan et à Singapour. Un petit business qui ne connait pas la crise.

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Source : Reuters


Mickaël Bazoge
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