S’il y a une chose qu’il faut espérer au niveau de la sécurité de l’Etat, c’est que le président François Hollande soit un assidu de son téléphone chiffré Teorem. Car la probabilité n’est pas mince qu’il a été lui aussi une cible de la NSA, à l’instar d’Angela Merkel. Le scandale d’écoute au sujet de la chancelière s’est à nouveau renforcé ce week-end, avec les révélations du magazine Der Spiegel. Celui-ci affirme, documents d’Edward Snowden à l’appui, que la femme politique a été mise sur écoute par les services secrets américains depuis… 2002. Soit plus d’une dizaine d’années, et sans que personne ne s’en aperçoive. Interpellée par le gouvernement allemand, la Maison blanche n’a pas démenti ces informations, ce qui revient à les confirmer. A Berlin, c’est la consternation.
Selon le magazine, ces écoutes ont été réalisées depuis l’ambassade américaine à Berlin. Située à moins d’un kilomètre de la Chancellerie fédérale, elle est positionnée de manière idéale pour écouter les communications de Madame Merkel, ainsi que de tous ses collaborateurs. Tout porte à croire que le maître d’œuvre de cette surveillance est une division spéciale baptisée « Special Collection Service » (SCS). Composées d’agents de la CIA et de la NSA, ses équipes opèrent généralement au sein des ambassades et des consulats des Etats-Unis, sous couverture diplomatique. Leurs équipements techniques sont, si possible, installés en haut des immeubles et permettent d’intercepter les échanges GSM, Wifi et Satellite.
Cité par Der Spiegel, le journaliste d’investigation Duncan Campbell pense que, dans le cas du site berlinois, ces équipements sont installés dans le dernier étage de l’ambassade. Les murs extérieurs de ce niveau sont truffés d’ouvertures qui font penser à des fenêtres, sauf qu’elles sont totalement opaques à la vision (voir photo). Selon M. Campbell, il s’agirait d’un blindage « diélectrique » qui permet de ne pas être vu, tout en laissant passer des signaux radiofréquences même de très faible niveau. Donc idéal pour placer derrière du matériel d’interception et faire de l’espionnage.
Là où l’affaire se corse pour nous, les Français, c’est que les Etats-Unis ont placé leurs équipes SCS dans 80 villes, dont… Paris. Et cela depuis 2010 au moins. Il est donc probable que l’ambassade américaine parisienne soit également un nid d’espions. Et elle est, comme l’ambassade à Berlin, idéalement placée. Seuls 600 mètres séparent la demeure de l’ambassadeur Charles H. Rivkin du Palais de l’Elysée. Pratique.
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